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Critique en avant-première : L'Homme qui voulait vivre sa vie (par Jango)

Par Jango
Critique en avant-première : L'Homme qui voulait vivre sa vie (par Jango)

Synopsis :

Paul Exben a tout pour être heureux : une belle situation professionnelle, une femme et deux enfants magnifiques. Sauf que cette vie n'est pas celle dont il rêvait. Un coup de folie va faire basculer son existence, l'amenant à endosser une nouvelle identité qui va lui permettre de vivre sa vie.
Nicolas GuiraudNicolas GuiraudNicolas Guiraud
Critique :
On pensait connaître Eric Lartigau, réalisateur français habitué des registres comiques teintés Canal + avec la réalisation d’épisodes de « H » puis de « Qui a tué Pamela Rose » ou de « Un ticket pour l’espace » (entre autre). Très bon artisan, on lui devait aussi le film avec Chabat « Prête-moi la main » qui, à défaut d’être le film de l’année s’était révélé plutôt de bonne facture. Bref, une valeur sûre du genre.
Mais quand la mise en chantier du best-seller américain éponyme fut annoncée, il est vrai que nous avons d’abord  fait les yeux ronds, le registre du roman n’ayant rien de vraiment très drôle. Qu’importe, j'attendais d'être surpris…
Et la surprise est de taille car "L’homme qui voulait vivre sa vie" est certainement l’événement cinématographique français de la fin de l’année. Au delà des qualités artistiques évidentes de cette libre adaptation (cautionnée par l’auteur du roman, eut-il été nécessaire de le rappeler), il faut d’abord saluer l’effort d’Europa Corp et de son producteur Pierre Ange le Pogam d’avoir acheter les droit d’un livre ricain à fort succès pour amener la réalisation en France. Pour une fois que ce n’est pas l’inverse, il était important de saluer cette audace salvatrice. Mais si l’histoire a perdu ses repères géographiques, elle n’en demeure pas moins amoindrie dans son fond comme dans sa forme, en raison du travail particulièrement soigné apporté au scénario et à l’interprétation sans faille de Romain Duris qui après son rôle dans l’Arnacoeur, continue de prouver l’étendue de son talent.
Nicolas GuiraudNicolas Guiraud
"L’homme qui voulait vivre sa vie" est un film sur l’amertume de ne pouvoir assumer ses rêves. En prenant pour cadre un avocat à la réussite professionnelle indéniable mais à la vie sentimentale délaissée, l’histoire de Douglas Kennedy partait sur des bases très classiques pour évoquer cette thématique pour ensuite mieux les évincer. Le film de Lartigau suit ce même schéma. La division en deux parties distinctes de l’histoire sert avant tout à dresser le parallèle dans le parcours de cet homme qui, suite à la mort plus ou moins accidentel de l’amant de sa femme, va décider de tout plaquer pour prendre sa place, et par la même, vivre sa passion pour la photographie.
Mais s’il y a l’avant et l’après, il reste un élément commun aux deux parties : les femmes. Non pas que le personnage de Paul Exben soit un coureur de jupons mais il est un être profondément dépendant. D’un coté, il y a Marina Foïs, femme qui l’a aimé, femme qu’il a aimé. Lui se refuse à admettre que cet amour est maintenant terminé. Elle préfère tout stopper, malgré le confort matériel pour ne pas vivre dans une vie faussement heureuse. C’est donc par son épouse que l’électrochoc arrive. De l’autre, il y a cette journaliste Serbe. Grâce à elle, Paul devenu M. Kremer va accéder au succès artistique. Une renaissance ! Tout le paradoxe de ce personnage tient donc dans sa capacité à tout plaquer, vie, enfants, proches, et a reconstruire une vie à sa seule volonté. Mais ce sont bien ses femmes qui lui permettront, dans le pire comme dans le meilleur de passer à l’étape d’après.
Marina Foïs. Nicolas GuiraudCatherine Deneuve et Romain Duris. Nicolas Guiraud
Une fois au Monténégro, Paul Exeben peut donc vivre sa vie par procuration avec plénitude et passion. Ses clichés ne resteront pas longtemps sans succès tant et si bien et l’anonymat ne durera pas. De ce changement de vie naîtra des rencontres fortes avec ce personnage en pleine introspection et en pleine reconstruction. Cette seconde moitié s’apparente à une longue fuite en avant pour Paul et s’avère évidemment plus intéressante pour le spectateur. Cette transformation progressive du personnage se teinte progressivement d'un peu de thriller pour au final prendre un virage peu conventionnel dans une production française. C'est assumé et suffisamment différent pour que l'on ne soit pas séduit.
"L’homme qui vouait vivre sa vie" est un pari audacieux et réussi. Bien loin des films français que l’on regarde d’ordinaire, la dernière œuvre de Lartigau est (et je n’aime pas utiliser cette phrase bien classique) semble-t-il l’œuvre de la maturité. Si Duris se montre une nouvel fois au niveau auquel il nous avait habitué, on découvre un réalisateur bien plus multi-facettes que ce qu’on aura pu penser. Malgré quelques longueurs, "L’homme qui voulait vivre sa vie" est une vraie et belle surprise !
Ci-dessous, quelques photos et la vidéo de la rencontre avec Marina Foïs (actrice), Eric Lartigau (réalisateur) et Pierre Ange le Pogam (producteur) à laquelle j'ai pu assister cette semaine. Un session de questions/réponses fort intéressante que je vous encourage à regarder. Merci U-Like et Europa Corp pour l'invitation.
http://img213.imageshack.us/img213/8052/lhommequi2.jpg
http://img822.imageshack.us/img822/4518/lhommequi1.jpg



Sortie officielle française : 3 novembre 2010

 

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