Magazine Culture
Le passage. Tel est le sens de SAMAIN, l'immemorielle fête celtique du début de la saison froide, porte vers la mort hivernale, mais aussi porte du royaume des morts vers celui des vivants.La plupart des enfants qui hantent nos rues en quête de sucreries ne le savent sans doute pas, mais ils perpétuent par leurs jeux une très antique tradition fondée sur l'observation du retour perpétuel de la nuit annuelle, que les Indo-européens assimilaient à la nuit qui revient toutes les vingt-quatre heures.
Si l'arrivée de la froide saison et de l'obscurité a de quoi nous inquiéter, tout comme nous inquiète le voisinage des morts et l'oeuvre de la mort, nous devons, fidèles à l'esprit de nos plus lontains ancêtres, et de nos aïeux qui ont fêté pendant des siècles la "fête des morts" qui suit la Toussaint, nous laisser envahir par le sentiment de joie immense qui caractérise l'homme qui accepte pleinement sa destiné, sans se mentir sur son sens, par-delà bien et mal, et qui rit de savoir que l'immortalité qui lui est offerte, c'est la conscience de passer là où la longue chaîne de ses ancêtres est passée avant lui.
A. P.