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Une Grèce explosive

Publié le 02 novembre 2010 par Edelit @TransacEDHEC

Le lundi 1er novembre, un colis piégé destiné à l’ambassade du Mexique en Grèce a explosé dans une société de courrier à Athènes. Deux autres colis ont été interceptés et désamorcés, l’un d’entre eux était dirigé contre le Président Sarkozy. Ces attentats avortés (l’explosion n’a causé que des dégâts mineurs) sont avant tout le symbole du renouveau du terrorisme en terre hellénique. 

 En effet depuis les mesures d’austérité votées par le gouvernement Papandréou, la violence a refait surface dans un pays qui a déjà connu des vagues de terrorisme. Cet été plus de 80 alertes à la bombe ont été recensées avant l’explosion de la véritable bombe qui a coûté la vie au chef de sécurité du ministère de l’intérieur, Georges Vassilakis. Avant cela, un journaliste avait été abattu de dix balles devant son domicile.

 Tous ces attentats (ou meurtres) ont un point commun : ils sont revendiqués par des groupuscules d’extrême gauche. « Secte révolutionnaire », « Conspiration des noyaux de feu », « Fractions des milices », tels sont les noms de ces nouveaux groupuscules qui sont nés en 2008 après la mort d’un jeune lors d’une manifestation. Mais leur poids a considérablement augmenté suite à la rigueur imposée par le FMI et l’UE. En effet, l’effondrement du système libéral grec légitime leur combat et une importante partie de la population soutient aujourd’hui ces mouvements terroristes.

 Cette résurgence de la violence pose la question de l’efficacité du FMI. Attention, on ne peut excuser les auteurs de ces attentats, mais cette situation était prévisible. On sait tous que la Grèce ne pouvait faire face à sa dette colossale, qu’elle avait besoin d’assistance mais doit-elle pour autant subir une nouvelle violence sociale ? Sans parler d’éventuelles conséquences économiques : si le climat se dégrade en Grèce, qui viendra investir ? Les mesures radicales et explosives ne semblent pas toujours nécessaires, et la réduction rapide du déficit qui s’accompagne d’une récession ne justifie pas la mise en danger d’un gouvernement et de ce fait du régime démocratique dans son ensemble.

 En tous cas, le climat social ne cesse de se détériorer en Grèce, ces attentats sont de mauvais augures. Et on peut s’attendre à ce que ces terroristes nouvelle génération aient le vent en poupe jusqu’à la disparition des effets de la rigueur imposée par le FMI. 

Bon courage Mr Papandréou.

R.C


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