Baru reviens !
Le lauréat du Grand prix du Festival d'Angoulême 2011 nous entraîne encore dans une histoire à 100 à l'heure, très en phase avec l'actualité. Les relations France / Afrique, le foot, les sans-papiers et une bande de papys gangsters, sont les éléments de cette belle bande dessinée. Les personnages sont bien campés, le scénario ciselé (on le croirait déjà prêt pour le cinéma), les dessins très dynamiques, les couleurs éclatantes. Plusieurs entrées dans l'intrigues : deux jeunes africains qui tentent fortune en France pour vivre leur rêves de footballeurs. Seul l'un d'entre eux va réussir, Slimane, et va croiser d'étranges personnages.
Un sombre voyou violent, tout juste sorti de taule qui fomente un coup fumeux : braquer des convoyeurs de fonds la veille de Noël. Pour cela, conseillé par un compagnon de cellule, il contacte un vieux gangster. Deux équipes vont se monter pour préparer le coup. Mais si le coup se passe bien, la suite est une toute autre affaire. Les différents protagonistes vont chacun se tirer dans les pattes pour récupérer le magot.
Slimane va se trouver, malgré lui, mêlé à cet imbroglio.
Racisme, violence et injustice font de cette histoire une photographie bien réaliste de la société française. On y retrouve l'ambiance des Tontons Flingueurs (on sent bien l'hommage appuyé à Michel Audiard, et les trognes des acteurs de l'époque : Bernard Blier, Lino Ventura ou Michel Constantin...) dans un environnement bien contemporain. C'est une véritable chronique sociale abordant des thèmes très médiatiques : les clandestins, le football, les relations entre générations, la retraite (entre les lignes, et pourquoi pas ?).
Des billets chez Ged, Yaneck, par David sur IDDBD, par Mo dans son Bar à BD ou la chronique d'Yves-Marie Labé sur le Monde.
Chronique publiée dans le cadre de Masse Critique de Babélio. Un grand merci aux éditions Futuropolis.
Fais péter les basses, Bruno !
Baru, Futuropolis, 2010 - 20,00 €
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