La Fed a annoncé aujourd’hui, à la demande de nombreux économistes américains, une nouvelle mesure de quantitative easing, c’est-à-dire qu’elle va racheter les bons du Trésor à hauteur de 600 milliards de dollars. En clair, la Fed va injecter 600 milliards de dollars dans l’économie américaine.
La raison de cette injection est la trop faible reprise américaine, en effet près de 10% de la population active américaine est au chômage. Un chiffre indécent pour le pays du plein emploi. Contrairement à la BCE (Banque Centrale Américaine), la Fed a pour rôle de garantir ou du moins d’aider à atteindre le plein emploi. Cette mesure qui apparaît comme une bouffée d’air frais pour l’économie de l’Oncle Sam est-elle réellement sans risque ?
En fait le mécanisme économique en marche semble bien simple. Plus de monnaie injectée dans l’économie va entraîner une relative inflation (ou du moins va contrer la perspective déflationniste) qui va, à son tour, faciliter l’accès au crédit. Ainsi la consommation va grimper à nouveau et les emplois vont revenir ! Le stimulus économique a déjà fait ses preuves et tout l’art se trouve dans le dosage. Injection trop faible, effet inexistant; planche à billets trop active, hyperinflation dévastatrice.
Cependant ce mécanisme de relance économique a toujours été utilisé avec parcimonie, en période de crise. Hors depuis 2008 et la crise des subprimes, 1700 milliards de dollars ont été injectés. Ainsi le quantitative easing se banalise, çe qui pourrait avoir des effets néfastes. En effet ce mécanisme ne sert qu’à augmenter artificiellement les prix et à force une « bulle » se crée. Et comme toute bulle, quand elle explose elle fait mal. De plus à force de stimuler l’économie, elle ne répond plus aux stimuli : c’est comme avec les médicaments, quand on en prend trop ils n’ont plus d’effet.
En outre, la décision de la Fed affecte aussi le marché des changes. Le dollar va encore chuter par rapport aux autres monnaies, au grand dam de l’euro et du yen. A court terme cette baisse peut être bénéfique pour les exportations américaines mais les conséquences à long terme sont plus négatives : le dollar pourrait perdre sa fonction de monnaie de référence du fait de sa trop grande volatilité. Par exemple une banque qui possède un stock de dollars voit la valeur de ce stock chuter et donc, pour se prévenir de nouvelles chutes, elle va échanger ses dollars contre des euros (l’euro est la principale monnaie alternative).
Traders en herbe, vendez les dollars qui vous reste et achetez des euros si vous ne voulez pas vous retrouver sans le sou
R.C