Sharon Jones & the Dap-Kings @ Le Vigean, 27/10

La venue de Sharon Jones et ses fidèles Dap-Kings est toujours un événement, puisque l'Américaine a réussi en quelques disques à se placer comme l'une des plus brillantes représentantes de la scène soul-funk, et ce en quelques années.
Et étrangement, je dois dire que j'ai juste beaucoup aimé ce concert. Dit comme ça, ce n'est peut-être pas très clair, mais avec Sharon Jones & the Dap-Kings, on est en mesure d'attendre l'exceptionnel, parce que je les ai vus offrir une soirée absolument stratosphérique un soir de juillet... 2005 ? Salle en fusion, durée exceptionnelle (près de 2h30) et l'impression d'être dans un tourbillon de funk et soul qui tourne sans fin. Mais cette fois-ci, le Vigean n'a pas vraiment chaviré (il y a deux ans, ça avait été le cas en revanche). Non que le concert ait été mauvais, loin de là ! A vrai dire, je ne les imagine pas capable d'offrir un mauvais concert, tant on sent leur passion pour leur musique, tant ils sont doués pour la faire vivre. La section cuivre est tout juste magique, la nouvelle bassiste assure, et Binky Griptite mène son gang d'une main de maître. Sharon Jones est en jambes et en voix... Mais alors quoi ?
C'est un sentiment finalement assez pernicieux qui s'est instillé au fur et à mesure du concert. C'est excellent, mais la machine se grippe, ou plutôt se met à tourner en pilotage automatique, multipliant les soli, les petites digressions, bizarrement au détriment des chansons, un peu les parents pauvres du concert, parce que parfois oubliées, au profit donc de longs monologues de Sharon et la pénible retape pour le merchandising. Le public est resté assez calme, à part le temps d'un hommage à Solomon Burke et du tubesque "Everybody Needs Somebody to Love", mais quelques titres (dont "How Long Do I Have To Wait" !) se sont fait remarquer par leur absence et n'auraient pas juré au côté de l'incontournable "100 Days, 100 Nights" et des récents "I Learned the Hard Way" ou "If You Call". Cela aurait donné un concert réellement au niveau de ce que sont capables miss Jones et ses fidèles Dap-Kings. Un zeste de déception donc...
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