II
Les arbres grincent
Le pré frissonne
La glaise se déchire
Ma demeure s’ouvreJe sais que tout peut enfin s’y perdre
Tout – et jusqu’au nom des choses –
Dans cela qui n’a pas de nom
Et n’en a jamais euQuoi brille là-haut – je ne sais plus lire -
Dans la sombre contamination des astres
Ecorché par leurs ronces accrochés à leurs algues
Je cherche les mots qui jadis m’éclairaient.•
Le mystère
On croit voir le soir,
S’apaise l’énigme.
On croit que l’on sait,
tout semble immobile.Quand tout est limpide
Nous broutons l’obscur ;
L’étoile est trop sûre,
elle fend la nuit.Reste le mystère,
Poème sans voix.
Comme tout s’éboule
Dans ce vide pur !•
…. telle phrase lancée me revint, lestée de plomb, au creux de l’estomac. L’absent, le défunt avait parlé par ma bouche comme un qui dicterait sa volonté, mais c’était un accord, un affleurement de sa présence, le filet d’une source qu’on croyait tarie. Ainsi reviennent les disparus. Et nos pas se font plus lourds confondus à leurs pas….
Gaston Puel, L’Âme errante et ses attaches, L’Arrière-Pays, 2007, pp. 94, 82 et 79
voir présentation de ce livre.
Fiche bio-bibliographique de Gaston Puel
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