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Rencontre avec une auteure : Michèle Barrière

Par Soukee

Mich_le_BarriereAuteur_3Après avoir dévoré successivement Meurtre à la pomme d'or, Meurtre au Potager du Roy, Natures mortes au Vatican et Souper mortel aux étuves, je n'ai pas pu résister à la tentation de solliciter Michèle Barrière afin qu'elle m'éclaire sur ses romans gastronomiques que j'apprécie tant ! Elle a très gentiment accepté de se prêter au jeu et de répondre à quelques questions.

1/ Comment avez-vous eu l'idée de mêler histoire gastronomique et roman noir ?

A l’origine, je suis historienne de l’alimentation. Ensuite, j’ai travaillé dans des domaines très divers : écologie, humanitaire… Je suis revenue à l’histoire par le biais de la défense des variétés et espèces anciennes, tant animales que végétales.

Après avoir été l’auteur d’une série documentaire pour ARTE sur l’histoire de la cuisine, je me suis dit que le sujet était si passionnant qu’il fallait le faire partager à un public aussi vaste que possible. Le roman était le support idéal et comme j’aime beaucoup les polars, j’ai tenté, ne sachant pas du tout si j’irai au bout du premier…. Et voilà, j’en suis au 6° !

2/ Où trouvez-vous la documentation servant à constituer le livret de recettes présent dans chacun de vos romans ?

Directement dans les livres de cuisine, qu’ils soient du XIV° ou du XVIII° siècle. J’éprouve un immense plaisir à feuilleter ces ouvrages anciens, à imaginer les cuisiniers qui les ont eu en main… J’ai la chance d’en avoir quelques-uns des XVII° et XVIII°.

Mais il y a heureusement les ouvrages numérisés, notamment par la Bibliothèque nationale, des reprints, des fac similé… La lecture en est parfois difficile, la rédaction des recettes parfois étonnante, mais c’est aussi un des plaisir propre à l’historien. Pas loin de la jubilation !

3/ Cuisinez-vous au quotidien certaines de ces recettes ?

Tout d’abord, je fais chaque recette figurant dans mes livres. Simplement car dans les livres anciens, il n’y a ni proportions ni, bien entendu, de temps de cuisson. C’est un peu un travail de détective. Ensuite, je les fais goûter à mes amis et voisins lors de « repas-cobayes ».

Certaines recettes sont tout simplement exceptionnelles et je les refais en permanence. Par exemple : le canard à la sauce douce, la tarte aux asperges, la poularde en filets, la tarte au citron…..

4/ Votre nouveau roman, Meurtre au café de l'Arbre Sec, sort ce mois-ci. Il se déroule à Paris au 18e. Quelles critères influencent le choix de l'époque de vos écrits ? (la documentation dont vous disposez sur la gastronomie à cette époque, votre attrait personnel, etc.)

J’ai situé chacun des romans à des moments où, soit on pouvait observer un changement notoire dans les goûts et les manières de faire (ex : Meurtres au Potager du Roy), soit travaillait un cuisinier exceptionnel (ex  : Natures mortes au Vatican), soit un nouveau produit faisait son apparition (le champagne dans Les soupers assassins du Régent). Pour l’Arbre Sec, il est beaucoup question de la nouvelle mode des cafés. Mais avec quelques surprises que je vous laisse le soin de découvrir…


5/ Avez-vous l'intention de remonter encore plus loin dans le temps (je pense notamment à l'Antiquité durant laquelle les épices étaient déjà très utilisées) ?

J’aimerais beaucoup écrire des romans se déroulant dans la Rome antique. Les sources sont abondantes, l’Histoire passionnante. Je suis sûre que ce pourrait être très vivant et que j’adorerais suivre des personnages dans les tavernes ou les marchés. Malheureusement, la cuisine romaine est plutôt exécrable, du moins à mes yeux. Je suis une adepte du sucré/salé mais les mélanges et empilages romains sont au dessus de mes forces.

6/ Vous faites partie du conseil scientifique du Slow Food. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce mouvement ?

C'est un mouvement international présent dans plus de 50 pays, né en Italie et qui a pour but de préserver la biodiversité domestique, c’est à dire les espèces animales et les variétés végétales menacées par l’uniformisation agro-industrielle. Cela signifie de préserver également les savoir-faire et les préparations culinaires. Une assiette unique est la pire chose qui puisse nous arriver. La diversité est indispensable à la santé mentale, sans parler du plaisir et du partage.

7/ Enfin, travaillez-vous sur un nouveau projet dont vous pourriez nous parler ?

 Il sera certainement question du XVI° siècle, ma période préférée, foisonnante, riche, cruelle, imaginative, festive… Avec une cuisine comme je l’aime : épicée, sucrée/salée.

Merci beaucoup Michèle Barrière pour cet entretien qui ne peut que nous faire attendre avec impatience votre nouveau roman et dévorer Meurtre au café de l'Arbre Sec !

Pour aller plus loin, n'hésitez pas à allez consulter le site de Michèle Barrière, où vous trouverez des recettes de cuisine, des informations sur ses romans, les rencontres avec ses lecteurs, etc.

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