La polémique...

Ouh la la ! C'est LA polémique du moment ! « J'aime-J'aime pas-Je déteste-On adore-C'est se foutre de la gueule du monde ! -On surkiffe sa race ». La collaboration entre Lanvin et H&M a littéralement envahi toute la toile. Il y a de quoi, remarquez ! La grande chaîne de fast fashion avait mis les petits plats dans les grands pour amadouer la presse la plus sauvage. Par conséquent, beaucoup d'entre nous se sont mis des idées en tête, du genre : « C’est pas avec trois coupes de mousseux et quatre sushis qu'ils vont nous faire avaler des couleuvres ! ».Bon, bon, on se calme, les filles ! Pas besoin de s'insurger face à n'importe quelle action qui vous paraît douteuse. L'intention y était. C'est sûr que pour ce qui est de notre cas, on ne changera pas d'avis. Associer Lanvin et H&M, comme nous en avons débattu dans notre premier article, c'est maaaaaal ! On ne peut pas nous faire croire que nous aurons du Lanvin à la portée de toutes les bourses chez H&M. On aura du H&M, point. Ça pue le coup marketing pour les « dummies ». Si Alber Elbaz, de sa propre personne, nous avait proposé de nous dessiner une collection CHEZ H&M, alors là, oui, on se serait sentis un peu moins sur la défensive. Nous avons même été étonnés que notre article n'ait pas eu plus de répercussions vis-à-vis de l'invitation que nous avons reçue pour la présentation presse. Finalement, c'est une bonne chose, cela veut peut-être dire que le géant suédois est ouvert à la critique... ou que tout simplement il n'a JAMAIS pris connaissance de cette critique (ha ! ha ! --> rires machiavéliques). En tout cas, ce qui est sûr, c'est que l'occasion était rêvée pour mettre une réalité sur notre sentiment. Force est de constater que nous visions juste. La gamme femme est difficilement accessible, que ce soit au niveau du design que du portefeuille, mais en plus les finitions et détails sont, en effet, mal fignolés : 200 boules pour une robe qui commence déjà à s'effilocher, ça fait cher le bout de tissu. Lanvin ou pas. Par contre, il y a aussi, il faut le reconnaître, une grosse part d'efforts. La patte Lanvin, l'esprit de la maison qu'insuffle Elbar Elbaz chaque saison, est divinement respectée. Les accessoires comme les lunettes ou même les sacs sont assez funky, utilisables tout en étant abordables. Il y a une chose aussi : la collection homme est nettement plus réussie que celle de la femme. Avec des pièces certes classiques, mais avec une réelle envie de proposer quelque chose de décalé, l'affaire semble plus abordable. De toute façon, le débat est déplacé, il y aura toujours quelqu'un pour dire « j'aime ou j'aime pas », « c'est à chier » ou « c'est de la tuerie ! ». Et quoi qu'il arrive, cette collection sera un succès commercial en boutique. Beaucoup trop de personnes souhaitent s'offrir du rêve couture à moindre prix pour rater cette occasion de frimer. La vraie question est de savoir si on a vraiment envie de porter une maison de couture française à la réputation aussi sulfureuse que luxueuse produite par un géant de la fast fashion. À savoir, comme d'habitude : a-t-on vraiment tous envie d'être des clones les uns des autres ? Pour une vraie « modasse », se payer du Lanvin est une expérience luxe en soi qui va au-delà de la simple frappe de code secret d'une carte bancaire ! La couture, ça ne s'achète pas, ça se vit.   Ici, on économisera mois après mois pour cette expérience de drogué hardcore qui n'a aucunement l'intention de se désintoxiquer. Si c'est pour porter du Lanvin (certes) et devoir se battre comme des poissonnières pour avoir le même uniforme que les autres, formaté à grosse dose de marketing, c'est non. On préfère être uniques en dépensant nos cinquante boules restantes pour le mois dans un magasin de seconde main. C'est ça, s'approprier la mode à moindre prix, tout en restant unique et dans la tendance. Une jugeote que la publicité a trop souvent tendance à nous faire oublier. 
Bien à vous.