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MARIE-LAURE: Je voulais me faire avorter

Publié le 06 novembre 2010 par Africahit

De la vie des hommes et des femmes publics, il y a ce que tout le monde sait. Mais il y a aussi des faits qui demeurent secrets. Cette semaine, la comédienne Marie-Laure raconte les premiers instants où elle a voulu se faire avorter.

« A ma puberté, je vivais chez mon père, à la Cité douanes de Treichville (mon père était douanier). J’avais très peur de mon père, il me terrorisait à vrai dire. Mais, comme la plupart des adolescentes, j’avais un petit copain dans le quartier que j’allais voir en cachette.

J’avais une stratégie, toutes les nuits, je faisais semblant de dormir dehors, dans la cour. Une fois que mon père allait se coucher, je sortais discrètement pour aller retrouver mon petit ami. Malheureusement, une nuit, mon père s’est réveillé pendant que j’étais dehors. Il a commencé à me chercher dans le quartier. Quand il m’a aperçue, mon père a commencé à me courir après. Terrorisée par ce qui m’attendait, j’ai couru de toutes mes forces et j’ai pu lui échapper cette nuit-là. Mais, le lendemain, quand il m’a récupérée, mon père m’a battue si violemment qu’il m’a cassé un bras et ouvert le crâne. Dans la panique, il a demandé à sa femme (ma belle- mère) de me conduire urgemment à l’hôpital. Pour éviter que mon père ait des problèmes, ma belle-mère m’a demandé de mentir aux médecins que je venais d’être agressée. C’est exactement ce que j’ai fait….

En 1995, quand mon père est parti aux Etats-Unis, j’ai eu un peu plus de liberté. Une liberté que j’ai sans doute mal mise à profit puisque je me suis retrouvée enceinte cette année-là. J’étais très jeune, je ne travaillais pas, je n’avais pas de ressources, alors, j’ai décidé de me faire avorter, sans en parler à l‘auteur de la grossesse. Discrètement, j’ai réuni l’argent nécessaire. J’ai même pris rendez-vous avec un gynécologue pour le faire. Mais, à la veille de mon rendez-vous, une de mes cousines qui était au courant de mon projet est venue me casser le moral. Elle m’a annoncé que deux jeunes filles de mon âge qui voulaient se faire avorter venaient de mourir dans la clinique où j’avais rendez-vous.

En fait, elle me mentait pour me dissuader. Toujours est-il que j’ai eu très peur et j’ai renoncé à l’avortement, in extremiste. Malgré mes difficultés financières, j’ai mené ma grossesse à son terme. J’ai accouché le 10 octobre 1995 à la maternité de Marcory. Aujourd’hui, je suis très fière de mon fils aîné.

A 15 ans, il est en classe de 1ère D. Il vit avec son père. Mais il vient chez moi pendant les vacances. Depuis cet épisode, j’ai compris que Dieu passe toujours par des gens pour nous parler. Je pense qu’Il est passé par ma cousine pour m’éviter de faire une bêtise. »



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