Magazine Cinéma

“Buried” : thinking inside the box

Par Kub3

On veut bien croire la production sur parole quand elle annonce un budget de 3 millions de dollars, mais il faut avouer que Buried est un film visuellement plutôt radin. Et pour cause : Rodrigo Cortès signe ici un huis-clos poussé à l’extrême, véritable gageure cinématographique. Inspiré sans doute par une des scènes fortes de Kill Bill : Volume 2, le réalisateur met Ryan Reynolds dans la peau d’un contractuel américain se retrouvant littéralement enterré vivant par des insurgés irakiens. Claustrophobes s’abstenir.

“Buried” : thinking inside the box

Le film commence au réveil de Paul Conroy, dans son vieux cercueil en bois. Après de longues secondes de noir complet et de quasi silence durant lesquelles on en vient à se demander si le projectionniste n’a pas cassé sa pipe pendant le générique, on fait enfin la connaissance du héros et de son lieu de villégiature. Mais que va-t-il bien pouvoir se passer dans un décor si minimaliste ?

Très vite pourtant les craintes initiales s’estompent. S’il est bien une qualité qu’on ne peut que reconnaître à Buried, c’est son suspense constant. Le scénario tient parfaitement la distance et instaure un climat de tension qui va crescendo. Les péripéties sont bien amenées et le récit sait ménager quelques pointes d’humour (noir), comme autant de bulles d’air salvatrices – ce même air qui manque cruellement au personnage.

Reste que dans un tel carcan, le réalisateur lui-même se sent parfois à l’étroit et sort maladroitement sa caméra d’un cercueil à la géométrie devenue variable. Il rompt alors subrepticement le contrat (par ailleurs impeccablement tenu) qui le lie implicitement à son spectateur. Car on est ici avant tout face à une idée de scénariste, une pièce que l’on pourrait jouer au théâtre et, dès lors que l’on choisit de porter celle-ci à l’écran, il faut être conscient du handicap que l’on s’inflige soi-même. En ce sens, Buried est un film tétraplégique.

A l’exclusion du comportement parfois passablement irritant de Paul, c’est bien là tout ce que l’on peut reprocher à une histoire par ailleurs très intelligente, qui sait intégrer un vrai propos politique dans une œuvre de genre. On n’en attendait pas tant d’un projet aussi underground.

“Buried” : thinking inside the box

En salles le 3 novembre 2010

Crédits photos : © Rezo Films

Post to Twitter
Post to Facebook
Post to MySpace


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kub3 1789 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines