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Les cabinets (d'avocats) d'affaires ouverts au droit public (actuel avocat)

Publié le 08 novembre 2010 par Arnaudgossement

daumier_avocats.jpgJe vous conseille la lecture de cet article publié ce matin sur le site d'actuel avocat. Je n'en partage pas toutes les conclusions mais le sujet et son traitement sont d'intérêt.


En somme l'auteure de cette enquête met en évidence la mutation actuelle de l'exercice des avocats de droit public, dont je suis. Il est bien évident que l'avocat de droit public ne peut définitivement plus rester cantonné à sa matière de prédilection. Le droit de l'Union européenne et, à sa suite, l'émergence de nouvelles branches du droit contribuent grandement à que les publicistes s'ouvrent à des corps règles qui n'appartiennent pas spécifiquement au droit public.

Dans le même sens, les avocats privatistes sont de plus en souvent appelés à connaître des principes et règles du droit public, ce que ne souligne pas assez l'auteure de l'article.

Il en va ainsi du droit de l'énergie. Qui pourrait affirmer que ce droit relève plus du droit privé ou public ? En réalité, voilà un droit "carrefour" qui emprunte autant au droit de l'environnement, de l'urbanisme, immobilier... et, bien sûr au corps de règles qui gouvernent spécialement la production d'électricité.

Autre conclusion de l'article que je nuancerai : l'avenir des cabinets de "niche". Tout dépend en effet de la définition que l'on donnera à cette expression. Je travaille moi-même dans un cabinet parfois qualifié de "niche". Toutefois, alors que le droit de l'environnement était hier qualifié de "niche", beaucoup de juristes estiment que ce droit est désormais bien trop vaste pour que l'on puisse être spécialiste de toutes ses branches ! C'est ainsi que l'on trouve désormais des juristes en droit de l'eau, des ICPE, des déchets etc...ce qui est tout à fait justifié car chacune de ces branches est d'une complexité réelle et a trait à un secteur d'activité qui a sa propre histoire, ses propres contraintes.

Reste à trouver le juste équilibre entre une spécialisation nécessaire et une spécialisation qui rendrait aveugle. Pour ce faire, la solution n'est pas toujours d'intégrer un cabinet d'affaires comme semble le penser l'auteure de l'article qui a suscité le présent billet.

J'observe que créer un "département droit public" au sein d'un "grand cabinet" peut ne rien résoudre et ne correspondre qu'à un simple déménagement de locaux pour les avocats concernés. Tout sera en réalité fonction des conditions de travail entre avocats des différents départements. Et de ce point de vue, je ne comprends pas pour quel mystérieux motif, à l'heure du téléphone et d'internet, il serait plus simple de travailler avec des publicistes installés dans les locaux plutôt que dans leur propre cabinet auquel certains volets des dossiers seraient "sous traités". 

En définitive - et ce n'est pas une vérité, juste un avis - l'important est que chaque avocat et chaque client trouve la manière de travailler qui lui corresponde le mieux.


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