Obama est venu à USC, ce vendredi 22 octobre, encourager tous les étudiants et les Angelinos présents à aller voter le 2 novembre. Dans un discours galvanisant, il a rappelé ses convictions et le sinistre futur que les Républicains se proposent de donner au pays… Sans (presque) jamais les nommer, le Président et tous les intervenants qui l’ont précédé ont préféré parler de “the other side”… un peu comme Ceux-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom. Il a affirmé que le pays essuyait aujourd’hui leurs pots cassés.
L’autre côté s’est dit : “Le chômage va sûrement être encore élevé pour un moment. Et en même temps les gens vont être frustrés et s’énerver, de plus en plus nombreux, alors nous devrions juste nous asseoir sur le côté, dire non à tout… et après, montrer Obama du doigt et dire : ‘C’est de sa faute !’”. Ils se sont dit que vous pourriez oublier… mais ils ont tout saboté en premier ! Mais, Los Angeles, quand je regarde cette foule, je vois que vous n’avez pas oublié !
L’intervention d’Obama avait ce côté one man show du discours politique à l’américaine : le Président file la métaphore sur le ton de l’anecdote, avec un grand sourire.
Les Républicains sont tous assis là, en haut du fossé. Ils regardent dedans et on leur dit “tiens, venez nous aider !”. Ils répondent “Non non, c’est bon”, et ils lancent de la terre dans le trou.”
On y trouvait même la blague qui faisait la différence.
Quand vous voulez avancer, qu’est-ce que vous faites ? Vous mettez votre voiture sur “D”. Vous voulez reculer : que faites-vous ? Vous la mettez sur “R”. Ce n’est pas une coïncidence. Nous voulons aller en avant, pas revenir en arrière !
(Sur les voitures automatiques, D=Drive, R=Reverse.)
Il a néanmoins entonné un petit air de “c’est pas ma faute, je vous avais prévenus”.
Vous vous rappelez sans doute de l’élection, de l’inauguration, de tous ces bons moments. Mais je vous avais dit à ce moment là que ce serait dur. Et ça l’a été.
Mais il n’était pas là pour déprimer ses supporters, et les bonnes vieilles recettes sont toujours les meilleures : il n’a pas manqué de répéter “Yes, we can”, les 37 500 spectateurs le reprenant en cœur. Il a su toucher la corde sensible de son public en évoquant un accueil bien “digne des Trojans”, les étudiants de USC, et en s’écriant “Fight on !”, le motto de l’université.
Avant lui se sont succédés durant deux heures les discours des élus et candidats démocrates, avec toujours cette même invitation à se mobiliser pour la dernière ligne droite avant le scrutin du 2 novembre, qui réunira notamment les sénatoriales à l’échelle fédérale, et les “gouvernorales” de Californie.
Ci-dessous, résumé éclair du rally en vidéo, avec :
- Antonio Villaraigosa, le jeune maire de Los Angeles, qui a commencé son discours en criant comme une rock-star “Is USC in da place?”,
- Jerry Brown, le candidat démocrate à la succession du Républicain Arnold Schwarzenegger au poste de Gouverneur de Californie,
- Barbara Boxer, sénateur de Californie depuis 1992 et candidate à sa propre succession, vêtue de rose bonbon pour l’occasion,
- Et Barack Obama.
L’acteur et chanteur Jamie Foxx a fait office de “chauffeur de salle” avant l’arrivée du Président. Son portable à la main (“pour tweeter la vidéo”), il a lancé quelques clameurs dans la foule. (Voir la vidéo)
Pour un tel événement, la sécurité était évidemment une priorité. Le campus grouillait de men in black en lunettes noires — pas forcément pratique aux moments les plus nuageux — et des snipers se montraient sur les toits, scrutant la foule aux jumelles.
L’arrivée du Président en hélicoptère sur le campus a par ailleurs déclenché des exclamations.
Certaines rues autour du Campus de USC étaient fermées pour l’occasion, créant des embouteillages. Les contrôles d’accès au lieu était similaires à ceux d’un aéroport. Rien n’avait été laissé au hasard : les bénévoles qui ont eu l’honneur d’être placés sur scène, derrière le pupitre, ont du passer par un background check du Secret Service, qui a enquêté sur chacun d’entre eux.
Enfin, voici une vidéo amateur, qui montre bien l’ambiance dans la foule et le nombre impressionnant de spectateurs. On y entend Obama répondre “I love you back” à une groupie.
Et un petit dernier “Yes, we can” pour la route.
(Pour le discours dans son intégralité, voir la première vidéo)
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Crédits : Photos Bouleis, 2010 – Vidéos Flash ATVN – Youtube : crédits sur le site hébergeur.
Voir aussi : Obama à USC : un avant goût et “Cher ami, vous voulez rencontrer le Président ?”