Cette note est dédiée à tous ceux qui commencent ou vont commencer l'ifsi cette année : Rassurez-vous les gars, avant de devenir cette star des soins que tout le monde s'arrache ( oui, bon, enfin, ça se pourrait très bien d'abord ;)) ) moi aussi j'ai souffert en stage... (et euh...bon courage au fait ;) ).
Et le pompon fut ce stage de gériatrie dans l'hôpital de *****.
Ce stage était connu dans toute l'école pour être pourri, d'abord à cause de sa spécialité ( la gériatrie est insupportable pour l'étudiant infirmier de base qui ne rêve que de bloc opératoire et de réa, bref de "vrais" soins techniques) ensuite à cause de sa surveillante qui était connue pour être... euh...comment dire?... Ah oui : folle, barjot, débile, idiote, méchante en plus d'être complètement c***.
D'ailleurs quand je suis arrivé dans le service le ton m'a été donné tout de suite : l'équipe entière était totalement terrorisée par cette personne et les premières choses qui me fûrent dites sont "fais pas ça parce que la surveillante", "la surveillante...", "la surveillante..." , "la surveillante", "la surveillante", "la surveillante" !!!
Note : Personnellement je ne comprendrai jamais pourquoi les filles restent des années dans une ambiance pareille complètement malsaine... Même si au fond je sais très bien ce qui les fait rester : a un moment donné la fameuse surveillante les a félicité et, cramées au prestige enooooorme d'avoir plu à cette foldingue, elles se sentent "le peuple élu", la "crème de la crème" quoi... (no comment) (evidemment vous allez me dire "qu'elles n'ont peut être pas le choix", argument qui tiendrait dans une petite clinique de province ou les places sont rares... Mais on parle ici du chu de dark city, un des plus grands de France ou les possibilités de mutations dans un rayon de 20 kilomètres à peine sont quasiment infinies...sachant en plus que ces personnes sont fonctionnaires...)).
Le stage commence donc et je rencontre assez vite la surveillante (pour la visualiser vous prenez Martien Aubry et vous lui collez des cheveux rouges (non je n'invente même pas...)) et étrangement tout se passe "assez bien", C'est à dire que je suis tellement invisible et fondu dans le paysage (je suis très fort à ce jeu et puis j'ai de l'entrainement ;) ) que bon, ma foi même si effectivement elle me semble méchamment cramée (elle parle aux employés comme des chiens et les traite comme des gosses ce a quoi personne ne moufte; elle a flashé sur un résident qui lui rappelle son père et le laisse absolument tout faire (y compris fumer dans sa chambre et écraser ses mégots sur le lino, y compris hurler sur tout le monde, y compris chier par terre)) mais ca va.
Cependant un matin ce fut le drame...
Les soins commençaient vers sept heures et un peu avant neuf heures l'infirmière qui m'encadrait m'a demandé d'aller chercher LE coupe ongle du service dans le bureau de la surveillante (pour couper des ongles donc) (et sinon vous ne rêvez pas: 1 service du plus grand CHU de France avec 40 toilettes à faire = 1 coupe ongle rangé dans le bureau de la surveillante pour savoir qui s'en sert et quand) (re no comment). La surveillante n'arrivait qu'a neuf heures et nous ne savions donc pas si elle était là ou pas, donc avant que je ne parte mon encadrante me dit "de vérifier en frappant à la porte"...ce qui fut fait evidemment, de toutes façons je n'avais aucune envie de rentrer dans l'AAAAntre...
Donc il est 8h50 et je frappe a la porte.
Il est 8h50, je frappe à la porte et personne ne répond.
Comme personne ne répond et qu'il n'est pas neuf heures j'en déduis donc qu'EEEElle n'est pas arrivée et je pousse la porte....
Erreur fatale, Martine Aubry était en train de se changer dans son bureau (car bien sur elle avait un vestiaire mais non madame préfère se mettre à l'air ses bourrelets dans son bureau, histoire de garder son statut d'icône intouchable j'imagine) (ceci dit dieu merci je n'ai rien vu puisqu'elle a hurlé avant même que la porte ne s'entrouvre)...
Et là, evidemment, c'est le drame cosmique: je suis un mal élevé même pas capable d'attendre devant une porte, c'est incroyyyable mais qui vous a élevé, ca ne va pas se passer comme ça tu peux me croire...
Donc le drame que dis-je... Le tsunami, la bombe h, Bikini, Hiroshima et Nagasaki en même temps dans un service car oui elle m'avait entendu frapper mais "comme elle se changeait elle n'avait pas envie de répondre" (pouic pouic pouic)... Et la plus titanesque *** jamais croisée de ma vie se met alors en branle fermement décidée à me mettre plus bas que terre tous les jours...
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Bon je n'épiloguerai pas mais qu'il fut long ce stage , qu'il fut long entre le dragon hystérique et toutes ces pauvres filles apeurées qui me répétaient "et ben dis donc, elle ne t'aime pas la surveillante"... En ricanant...
Et pourtant (et c'est ce qui ma fascine le plus aujourd'hui) je n'ai absolument rien dit, rien fait et pourtant tout a glissé sur moi comme l'eau sur canard laqué, rien, une carpe, une carpette, rien de rien, sidéré ou tétanisé mentalement je pense par l'accumulation et l'absurdité cosmiquement fol dingue de la situation...(et puis de toutes façons tu es étudiant et ton école ne te soutient jamais, voire cherche à te planter... Donc si tu as une foldingue quelconque qui décide du jour au lendemain d'arrêter ta formation parce que ta tête ne lui revient pas, tu n'as strictement aucun moyen de défense... Inutile de discuter donc...)
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Passons encore les détails et rendons-nous directement le dernier jour du stage... Je dois récupérer ma feuille de note et bien sûr EEElle tient à la remettre en main propre à l'étudiant le dernier jour du stage (en fait son but secret, sa jouissance absolue est de faire pleurer les élèves devant elle (oui je sais ce que je raconte malheureusement)... sauf que pour ma part ce stage fut un voyage cosmique ou tête et corps ne se rejoignirent heureusement jamais et elle aurait pu littéralement me ch** dessus sans que je ne reagisse). Bref c'est donc le dernier jour , la dernière heure et je suis (debout) face à elle (assise à son bureau), et là la sanction tombe, cosmique et lapidaire :
"Moi les élèves c'est simple, il n'y a pas de secret: c'est 0 ou 20. Toi evidemment si ça ne tenait qu'à moi tu aurais 0 car tu ne seras jamais un bon professionnel....(regard sur moi, l'œil sec je ne bouge pas alors elle continue). Mais bon l'équipe a vraiment insisté pour toi... pfff apparemment tu leur a plut... de toutes façons elles sont tellement influençables... Bon alors j'ai coupé la poire en deux et je t'ai mis 14... Mais tu n'auras pas toujours autant de chance et tu ne te sortiras de tous tes stages parce que tu es mignon et que a un joli sourire, on ne me la fait pas à moi mon gaillard !!!" puis elle me tend ma feuille d'évaluation ou le pauvre 14 est entouré d'un texte gravé au bic en grosses lettres rageuses et folles sur toute la largeur de la page et où, en gros et au détail, je me fait descendre définitivement a coups "sera un mauvais professionnel" et "je n'en voudrais pas dans mon équipé".
Et ensuite, enfin, j'ai pris congés.
Cette terrifiante ***, plus tard, m'a porté tord (je vous le raconterai un jour).
Cette terrifiante *** quelques années après a failli faire démissionner une collègue de promo qui a eu le tord de s'appeler Ben **** , or "elle vivante il n'y aura jamais d'infirmière arabe dans son équipe" (sauf pour le ménage à la limite)
Cette terrifiante *** est connue comme le loup blanc dans tout le CHU de dark city (et dans les écoles... ou en fait on envoie les élèves qu'on veut virer, ben oui un zéro a un stage ça aide quand on veut éjecter tranquillement quelqu'un...)
Cette terrifiante *** a fini ou termine pourtant tranquillement sa carrière dans ce même chu
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Alors très honnetement, avec le recul, je me dis finalement que je m'en suis plutôt bien sorti... ;). Enfin si on peut dire ça bien sûr...