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Légitimité de la musicothérapie 3/3

Publié le 09 novembre 2010 par Nathalie Chateau-Artaud
Légitimité de la musicothérapie 3/3 "L'aptitude à la musique, au récit et au théâtre est d'une importance théorique et pratique capitale. On voit cela même chez les demeurés dont le QI est inférieur à 20, et dont l'incompétence et la désorientation motrices sont de la plus extrème gravité. La maladresse de leurs mouvements peut disparaître en un instant grâce à la musique ou à la danse - soudain, en entendant de la musique, ils savent comment bouger. Nous voyons des retardés, incapables d'accomplir correctement de simples tâches, impliquant tout au plus quatre ou cinq mouvements à la suite, qui peuvent accomplir parfaitement en musique - les séries de mouvements qu'ils ne peuvent saisir en tant que combinaisons, ils les saisissent parfaitement comme musique, c'est-à-dire enveloppées de musique. C'est le cas, souvent dramatique, des patients dont le lobe frontal est gravement atteint, et qui manifestent de l'apraxie - une incapacité à faire les choses, à retenir les combinaisons et les programmes moteurs les plus simples et même à marcher, en dépit d'une intelligence parfaitement intacte dans tous les autres domaines. Ces défaillances dans la façon de procéder, ou cette idiotie motrice comme on pourrait l'appeler, qui met totalement en échec le système habituel d'enseignement rééducatif, disparaît tout de suite si l'instruction est donnée en musique. Tout cela est sans aucun doute la raison d'être, ou l'une des raisons d'être, des chants de travail.
Nous voyons donc le pouvoir organisateur fondamental de la musique - pouvoir efficace et accompagné de plaisir - là où font défaut des formes abstraites ou "schématiques" d'organisation. Comme on peut s'y attendre, ce sera particulièrement vital lorsque aucune autre forme d'organisation ne fonctionnera. Aussi la musique, ou toute autre forme narrative, sera-t-elle essentielle si l'on travaille avec des retardés ou des apraxiques : dans leur cas, l'enseignement ou la thérapie devront être centrés sur la musique ou sur quelque chose d'équivalent."


L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau, Olivier Sacks


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