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Le Crime de l'Orient-Express de Agatha CHRISTIE

Publié le 11 novembre 2010 par Melisende
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Le Crime de l'Orient-Express

de
Agatha CHRISTIE(Baby Challenge Policier - 2/20,
En Attendant Noël - 265/220)
Le Livre de Poche,
1994, p. 313
Première Publication : 1934

Dame Agatha Christie, née Agatha Mary Clarissa Miller (15 septembre 1890 - 12 janvier 1976), puis, après son second mariage, Lady Agatha Mallowan et, à partir de 1971, Dame Agatha Christie, était une femme de lettres britannique, auteure de nombreux romans policiers. Son nom est associé à celui de deux héros récurrents : Hercule Poirot, détective professionnel, et Miss Marple, détective amateur. On la surnomme la « Reine du crime » ; ceci fait d'elle l'une des plus importantes et des plus novatrices des écrivains (dans le développement du genre). Elle a aussi écrit plusieurs romans sous le pseudonyme de Mary Westmacott.
D'Autres Livres d'Agatha CHRISTIE :
- Les Dix petits nègres
-

- La Mort dans les nuages -
-
Le Meurtre de Roger Ackroyd -

Résumé de Quatrième de Couverture :

            Alors qu'il rentre de mission et compte s'arrêter quelques jours à Istanbul, Hercule Poirot est rappelé d'urgence à Londres. On est en hiver et à cette époque de l'année, l'Orient Express roule habituellement quasiment à vide. Pourtant, sans l'aide du directeur de la compagnie, Hercule Poirot n'aurait pas trouvé de place à bord, comme si tous les voyageurs s'étaient donné rendez-vous dans ce train ! Dès la première nuit, un homme est assassiné. Le train est immobilisé par la neige qui empêche l'assassin de s'enfuir. Dans les wagons isolés du reste du monde, Hercule Poirot, au sommet de son art, mène l'enquête. Et ce ne sont pas les pistes qui manquent !

Avis personnel :

           
Je continue, doucement mais surement, ma découverte de l’œuvre d’Agatha Christie, notamment les livres dans lesquels évolue son célèbre détective belge à la moustache rebondie : Hercule Poirot. Le Crime de l’Orient-Express est un des romans les plus connus de la grande Dame (il apparaît même dans Les 1001 livres qu’il faut avoir lus dans sa vie), j’étais donc très curieuse de le découvrir ! Mais finalement, je sors de cette lecture un peu déçue par la découverte du coupable et par la résolution de l’enquête.
            J’ai vu une adaptation il y a quelques années (sans doute celle de 1974 avec, entre autres Albert Finney, Sean Connery et Anthony Perkins !) ; je n’en garde quasiment aucun souvenir, enfin non, je n’en garde aucun, du moins « consciemment ». Parce qu’en lisant les dernières pages du livre, j’ai eu comme une impression de « déjà vu », donc je devais tout de même avoir gardé quelques bribes de l’enquête, quelque part dans ma tête. Ce qui fait que je n’ai pas été tellement surprise à la découverte du coupable. Je n’ai pas été « estomaquée » par celle-ci, alors que c’est vraiment ce que je m’attendais. J’espérais un retournement de situation, un truc qui me laisserait sur les fesses (pour être polie), mais en fait non. D’où ma déception.
            Cependant, peut-être que quelqu’un qui se lance dans cette lecture totalement « vierge » d’indices, sans aucune connaissance de cette histoire… doit y trouver son compte ; car mise à part ce point, je n’en relève pas beaucoup d’autres qui font pencher la balance du côté négatif. Objectivement, c’est du très bon polar !
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            Une vingtaine de voyageurs a pris place à bord de l’Orient-Express, le célèbre train qui relie Istanbul à Calais. Des hommes, des femmes, des jeunes, des plus âgés, des fortunés et d’autres de classe moyenne,… tous les passagers viennent d’horizons différents ! A cette époque de l’année, le train est rarement occupé, mais là, il est complet ! Etrange, étrange… Les choses sont plus étranges encore lorsque l’un d’entre eux se fait assassiner par de nombreux coups de couteau au milieu de la nuit… Hercule Poirot, qui fait partie du voyage, est formel : l’assassin ne peut pas être venu de l’extérieur, il fait partie des passagers ! Mais lequel d’entre eux ? Tous semblent avoir d’excellents alibis et aucune (ou presque) raison d’en vouloir à la victime - Mr Ratchett, qui n’était pas vraiment celui qu’il laissait croire -. Tout s’embrouille… à moins que… !
            La grande force des romans d’Agatha Christie (du moins, pour le moment, sur les trois titres que j’ai eu la chance de découvrir), c’est le contexte particulier : le huis clos. Ici, non seulement le meurtre se passe dans un endroit fermé dans lequel personne ne pouvait pénétrer, mais en plus, le reste de l’enquête se déroule de la même façon. Mais, l’intrigue ne prend pas place dans un lieu quelconque, non ; Agatha Christie a choisi de faire évoluer ses personnages et son enquête, dans un lieu mythique : l’Orient-Express dans les années 30. Ajoutez à cela le fait que le train soit bloqué au milieu de nulle part, sous des centimètres de neige pendant quelques heures/jours… et vous obtenez une atmosphère close, pesante ou les soupçons et la méfiance sont de mise ! Grâce à ce contexte fort, on entre facilement dans l’enquête, et très vite, on en vient à se demander : mais qui est le coupable ? Comment a-t-il pu procéder sans être inquiété ? Pourquoi ? Risque-t-il d’y avoir un nouveau meurtre, ici, au milieu de nulle part ?…
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Les premiers chapitres sont un peu délicats à aborder, car l’auteure nous met en présence de beaucoup de personnages, en très peu de temps. Il est donc, dans un premier temps, difficile de retenir qui est qui, qui fait quoi… Mais Agatha Christie est assez douée pour jongler avec de nombreuses figures et nous apporte assez d’éléments, petit à petit, pour qu’on puisse se familiariser avec chaque protagoniste. On apprend à les connaitre au fil des pages, on découvre leur histoire, leur passé, on devine qu’il y a des secrets derrière certains et que d’autres sont liés par des relations particulières… Cependant, et c’est un des points faibles, à mon goût, de ce livre, c’est que jamais on ne s’accroche, ne s’attache à ces personnages, ou même à un seul d’entre eux. C’est très « scientifique », et le côté « sentimental », « empathique » me manque un peu (côté que j’ai pu trouver, par exemple, dans ma lecture précédente - Dernier acte de Christopher Pike -, certes une lecture « jeunesse », mais bon…).
            L’enquête, quant à elle, est très bien menée. Ce n’est qu’avec les derniers chapitres qu’on commence à entrapercevoir une solution que Poirot, lui, avait trouvé dès le début ! On est peut-être de simples lecteurs… mais on est aussi acteurs avec cette enquête, comme si on était nous aussi dans le train, aux côtés du détective, pour lui donner un coup de main. Remarquez que je lui serais bien inutile, car je ne découvre jamais la solution avant qu’il ne l’explique aux personnages ; je ferais une détective minable !
            Un autre point fort d’Agatha Christie, c’est sa plume (ou la traduction, comme d’habitude !). En effet, le côté très « scientifique » de cette enquête n’a pas que de mauvais côtés, puisqu’il permet aux lecteurs de se glisser dans la peau d’un détective. L’auteure nous donne tous les détails qu’obtient Hercule Poirot, sans en laisser un seul de côté. On sait tout ce que l’enquêteur sait, en même temps que lui. On assiste aux interrogatoires de tous les passagers, un par un ; Agatha Christie nous offre tout avec méthode. On n’a plus qu’à réfléchir dans notre coin, à l’image de Poirot, pour découvrir la solution ! Tout est rédigé à la troisième personne du singulier, ce qui entraîne une sorte de recul. Certes, on peut se glisser dans la peau d’un détective, mais on garde quand même nos distances avec les différents personnages. D’un côté on est acteur, mais de l’autre on ne fait qu’observer ; jamais on ne ressent d’émotion. Mais il s’agit d’une enquête policière bien carrée, l’émotion n’est pas tellement de mise.
            Ceci dit, le texte en lui-même est plutôt court (un peu plus de 300 pages dans mon édition, mais il s’agit d’un livre pour les plus jeunes avec beaucoup d’illustrations ; comptez plutôt 250 pages maximum pour une édition adulte) et ne comporte absolument aucune difficulté, que ce soit du côté du vocabulaire employé ou de la taille des descriptions. On a effectivement l’apport de nombreux détails, mais ceux-ci se présentent surtout à travers les dialogues ; les descriptions ne sont donc pas envahissantes et ennuyeuses, bien au contraire !
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            Objectivement, c’est donc un bon polar, bien mené de bout en bout ; mais subjectivement, il m’a manqué un peu d’émotions, « d’humanité » pour que j’accroche tout à fait. Ceci dit, il me reste encore deux ou trois titres d’Agatha Christie dans ma PAL, je ne vais donc pas m’arrêter en si bon chemin ! Les Petits [ + ] :Une enquête bien menée, de bout en bout : on ne commence à comprendre réellement les tenants et les aboutissants, qu’assez tard ! Un huis clos dans un lieu mythique, un contexte qui est donc particulièrement accrocheur et qui se prête bien à une enquête. On se prendrait presque pour un détective à notre tour ; l’auteure nous offre tous les détails utiles pour qu’on puisse donner un coup de main à Poirot ! C’est bien écrit, vite lu et ne présente aucune difficulté (pas de descriptions interminables ni de problème de vocabulaire). Les Petits [ - ] : Un peu de difficulté, au début, pour retenir qui est qui. Un manque d’émotions, trop de recul par rapport aux personnages ; même si on apprend à les connaître, on ne s’attache jamais à l’un d’entre eux. Petite déception concernant le dénouement et la découverte du coupable (mais sans doute car j’avais des bribes de souvenirs de l’adaptation).

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