Le jour était enfin venu ! Malgré la pluie, et après un showcase (réussi) d'Agnes Obel dans l'après-midi, j'arrive au Bataclan pour y voir The Black Keys, dont l'album "Brothers" sonne comme un classique instantané, un des meilleurs disques de 2010. Et les voilà, avant de revenir en mars en France, et le succès de la billeterie ne trompe pas (la salle est complète) : le groupe de Akron, Ohio, est attendu. Ils n'ont pas déçu !
Et la première partie était déjà de très haut niveau, puisqu'il s'agissait de The Walkmen. je n'étais pas un grand connaisseur du groupe, n'ayant écouté "Lisbon" (dernier album du groupe) qu'une fois ou deux, mais je serais curieux d'en entendre un peu plus. Tout d'abord, pour la présence assez incroyable de Hamilton Leithauser au chant, qui a une énergie assez démonstrative, une façon de se donner à fond qui a quelque chose de fascinant. Ensuite, il y a ce quatuor derrière, classique mais qui ne demande qu'à exploser sous des dehors d'étudiants sages. Structures simples mais interprétation survitaminée : je comprends mieux désormais pourquoi le groupe jouit d'une telle réputation scénique. Une belle entrée en matière !
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La chaleur est déjà, à la fin de la prestation des Walkmen, assez intenable. Mais tel un guerrier, je garde mon blouson en cuir, je suis là pour en chier ! L'attente sera reécompensée au centuple. Quand Patrick Carney et Dan Auerbach arrivent sur scène, c'est comme le bouchon de la bouteille de champagne qui fait "pop" ! Le public dégoupille, et pour cause : le début de la setlist est fait pour ça, pour faire monter la température en flèche, et les pogos éclosent à vitesse grand V. Le duo est lui dans une forme incroyable : Pat est un vrai dément sur sa batterie, avec une puissance de frappe et une précision redoutables, et Dan est un vrai leader hyper charismatique, et déroule ses riffs avec jubilation. C'est un fix d'adrénaline incroyable, ce blues qui se répand comme une coulée de lave, cette concision dans la structure, ce son bien crade : c'est une transe, un truc que la chaleur, la foule et l'excitation du public décuplent ! Après "Act Nice and Gentle", le groupe reçoit le renfort de deux musiciens pour passer à la portion "Brothers" du set. Et les titres ne perdent rien au change : "Everlasting Light" est toujours foudroyante, "Tighten Up" jouissive, "Ten Cent Pistol" et "Sinister Kid" cartonnent. Il n'y a rien à jeter, la générosité est là, ce sont de vraies bêtes de scène, et au risque de me répéter, la musique du duo a quelque chose de superbement régressif. Ils ont joué une heure et quart : seulement ? A les voir à la fin complètement détrempés, il est clair qu'ils ne trichent pas : "Your Touch" à la fin a mis tout le monde à genoux. Mais déjà, le concert de l'Olympia de mars prochain semble dans toutes les têtes. En tout cas, il est dans la mienne...
Setlist : Thickfreakness / Girl Is on My Mind / 10 am Automatic / The Breaks / Stack Shot Billy / Busted / Act Nice and Gentle / Everlasting Light / Next Girl / Chop and Change / Howlin’ for You / She’s Long Gone / Ten-Cent Pistol
Rappel : I’ll Be Your Man / Strange Times / I Got Mine
Rappel 2 : Sinister Kid / Your Touch
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"Thickfreakness" en live :