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Hey Hey My My : " Un plaisir de jouer et d'envoyer en live"

Publié le 12 novembre 2010 par Toulouseblog

Passage toulousain oblige, nous avons rencontré les parisiens de Hey Hey My My juste avant leur montée sur scène : on vous livre la rencontre brute avec quelques moments salvateurs.

La Dynamo, 18h45. Hey Hey My My finissent leurs balances par un morceau puissant, concis et surtout accrocheur : "Pool". Direction les loges. Les trois comparses se tournent vers le bar, et le batteur Michel Aubinais lâche un prémonitoire "Ouf, il y a notre ami Jack". Des sourires se mêlent à la voix malade du chanteur. Clope au bec, bière à la main, les HHMM sont prêts, frais et dispos. Maeström de folk et de rock rêveur, leur musique est à la fois expressive et d'une accessibilité obsédante. Avec leur nouvel album, les parisiens montre tout leur culot et toute leur grandeur. Dans les tréfonds des loges, juste au dessus de la scène, un escalier en colimaçon, un canapé, une chaise. Hey Hey My My nous livre sa vision de la musique, de leur histoire et en fin de compte l'histoire de potes qui font de la bonne musique.  Surpris, une nouvelle fois, le batteur lâche, juste avant l'interview :"La salle est cool, il y a quelque chose de club. J'adore ce format, l'esprit du rock est plus gratifiant dans ces salles là."

Une belle salle, mais pas votre première à Toulouse ?
Julien Gaulier : La 5e fois, ou peut être 6. On a fait deux Bikini, et même un  Cri de la Mouette. La dernière fois c'était la première partie de Gaetan  Roussel au printemps dernier.

Reprenons, les débuts, la rencontre se fait à Bordeaux, mais à l'origine  vous êtes parisiens.
Julien Gaulier : Julien et moi, nous nous sommes rencontré à l'ESC Bordeaux pendant nos études. De suite, le feeling est passé entre nous. Puis on est rentré sur  Paris pour monter le groupe British Airways.
Julien Garnier : C''était quelque chose de punk rock...

Julien Gaulier : Oui, mais on commencé déjà à faire pas mal de concert en  formation acoustique. Puis, à la recherche d'un batteur, on a débauché Michel.
Michel Aubinais : Je le voulais bien, en tout cas !


Puis, vous formez Hey Hey My My ?

Julien Gaulier : On cherchait un batteur dans ce but là pour l'intégrer à Hey Hey.  Et ainsi monter le groupe version folk. A cette époque là, c'était le rock.
Michel Aubinais : Tu m'aurais connu à l'époque... Maintenant, je porte un slim et un  trench. je suis rentré dans la pop music. Ou peut être l'age.


Les gars se dévisagent en souriant. Puis, légère aparté, Michel  interroge Julien : « On n'est pas passé devant le Poney Club de Fenouillet en arrivant par l'autoroute?" Stupéfait, il me parle des codes mis en place dès le premier EP et la pochette sur des Poneys. Étrange et salvateur !


On a qualifié, à raison, votre premier album de Folk, dans une période où ce n'était pas encore la mode.
Vous aimez cette étiquette folk ?
Julien Gaulier : Oui, c'est vrai. On a pris le parti de faire de la Folk. Avant nous, il y avait Syd Matters. Et, on ne passait pas encore en radio. Maintenant, toutes les musiques avec de la guitare acoustique sont considérées Folk.
Julien Garnier : De Yodelice à Cocoon, et leurs passages en radio.


Votre nouvel album , A sudden change of Moon, est un retour au source. Plus rock comme à l'époque de British Airways ?

Julien Gaulier : Pour les nouveaux titres, on les a décidé plus vite, et donc naturellement plus rock.
Julien Garnier : Le plaisir de jouer en live, d'envoyer comme toujours pour ceux qui nous ont déjà vu sur scène. C'est un plaisir orienté. Et, oui, les origines reviennent inlassablement dans nos morceaux.


Votre deuxième album, c'est plus dans l'opulence d'un studio qu'avec des pauvres moyens du bord que vous l'avez bâti?
Julien Garnier : Carrément. C'est une cassure nette, et tout naturellement que ce sont faites les nouvelles chansons. Le premier album est fait à la maison. Mais là on est revenu à l'idée du rock qu'on a tous les trois.

Comment s'est faite la contribution des chansons ? Quel est le processus créatif ?

Julien Gaulier : Chacun apporte des chansons, des accords, des mélodies. Même parfois dans des bœufs, on trouve l'inspiration. Comme dans Oh my Lord!
Julien Garnier : En fait, très peu en bœuf quand même, Julien. On développe souvent à trois afin de chercher le groove qu'il faut.
Julien Gaulier : De l'ébauche brut de départ, on y rajoute le rythme.


Comme dit précédemment, l'album est un vrai travail de studio. Vous avez du jeter beaucoup de chansons ?

Julien Gaulier : Une bonne quarantaine. On a eu de nombreux débats avec les managers et la production quant au choix des chansons. Entre nous, ça roulait.

De temps à autres quelques solos de guitares, jamais démonstratif. Est-il difficile de rester dans la mesure ?

Julien Garnier : Comme tu l'as entendu, on n'est pas des génies en guitare...
Julien Gaulier : ...parles pour moi. Toi, tu as quand même une bonne technique...
Julien Garnier : (rire)... En tout cas, on n'essaye pas d'être démonstratif. Ce sont juste des arrangements qui peuvent se transformer en solo en live. On essaye d'être rock. Et puis, les solos sur l'album nous intéressent pas autant que ça, surtout pas avec notre mauvaise technique. (rire)


Depuis le début de l'interview entre Michel et toi, vous parlez d'esprit rock. C'est quoi pour vous?
Julien Garnier : C'est un état d'esprit. La folk ne veut pas dire grand chose, c'est surtout l'état d'esprit qui nous intéresse à la base.
Michel Aubinais: C'est surtout une volonté de donner des émotions avec de l'énergie débordante.
Julien Gaulier: Le tout au service des chansons évidemment, des titres avec une présence scénique émotive. On possède des titres courts, et peu de technique, donc on fait le maximum pour être rock sur scène.
Julien Garnier : Complètement d'accord avec vous deux.


Un homme s'incruste sur le pas de la porte. Regard pressé, il balance un "les gars" avant de rajouter: "va falloir écourter l'interview, on est grave à la bourre et faut bouffer!" Michel se retourne, et lui répond :" attends un peu, on finit quand même".


On va faire vite, promis. Comment expliquez-vous la grosse quantité de groupe francophone se tournant vers du rock anglo-saxon ?
Michel Aubinais : Il est temps de faire jeu égal avec les États-Unis et l'Angleterre. Les belges ont réussi. Et puis, notre génération a de grosses influences de ces deux pays. On est en retard en France mais heureusement, il y a de la médiatisation dorénavant autour de nous.

Donc, vos influences sont anglo-saxonnes?
Michel Aubanais : Oui, Phœnix a ouvert la porte, on s'y engouffre. Moi, au départ j'étais très punk rock. Par la suite, ces deux types m'ont fait découvrir plein de choses.
Julien Gaulier: On écoutait de tout. Neil Young, les Beatles, Pixies, the Pretenders, Pavement..
Michel Aubanais : En faite tout les trucs en P..
Julien Gaulier : Ouais, comme Pétallica ou les Polling Stones..
Michel Aubanais : Oui, beaucoup de métal et un peu de tout ça.


La dernière gorgée de bière s'engouffre dans le gosier des trois mecs, la main errante dans le buffet sur la table basse à hauteur des genoux. Direction le restaurant pour se caler la panse avant le début du concert. Au final, Hey Hey My My a encore de beaux jours devant lui, comme quoi les anglo-saxons ont des portées de gars prêtes à rivaliser sur leur territoire.

Aller plus loin...
Agenda des concerts à la Dynamo



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