Critique en avant-première : Red

Synopsis :
L'heure de la retraite a sonné ! Mais dans certaines professions, la transition peut s'avérer difficile : Franck ne supporte pas l'inactivité, son collègue Joe végète en maison de retraite, Marvin use d'amphétamines et Victoria fait des petits boulots. Pas facile de décrocher quand on a été... agents de la CIA toute sa vie ! Pourtant, quand leur ancien employeur décide d'éliminer pour de bon ces agents un peu trop compromettants, il va découvrir qu'en dépit de leur âge, ce sont encore de redoutables adversaires.

Critique :
RED est-il le film signant le retour de Bruce Willis dans le cinéma d’action ? Malheureusement pas vraiment même si le film se révèle être plutôt sympathique. Si je reste convaincu que Die Hard 4 est un bon film (certes peu comparable avec les trois premiers) délivrant sa dose de testostérone avec brio, Clones de Jonathan Mostow m’avait à contrario clairement laissé sur ma faim avec une prestation de John McLane très en deçà de ce que nous étions en droit d’attendre. Je n’évoquerai même pas Top Cops…
Adapté d’un DC Comic, RED (Retraité Extrêmement Dangereux) est une histoire d’anciens agents de la CIA mis en danger par une sorte de machination visant à les flinguer un à un. Bien évidemment, Willis (faisant ici le minimum syndical) s’est vu offrir le rôle principal, ancien agent fort d’une grosse expérience mais ayant rendu les armes pour vivre gentiment sa vie. Sauf qu'on ne se refait pas et même à la retraite, le père Willis est capable d’éclater une escouade de commandos surarmés tout en restant en peignoir. Le cadre est posé, RED sera fun.
La trame scénariste du film n’a cependant rien de bien originale. A l’instar d’un Jason Bourne ou d’un Knight and Day, notre personnage principal va devoir faire avec une gentille donzelle n’ayant strictement rien à voir avec les magouilles de la CIA mais qui s’est retrouvée au mauvais endroit au mauvais moment.  Ce personnage extérieur sera de fait celui par qui les embrouilles arriveront et par lequel le plan super bien huilé ne se passera pas comme il faut. Sans prendre le moindre risque, le duo fonctionnera malgré tout, en grande partie grâce à Willis et son jeu toujours en décalage avec la situation catastrophe du moment.

Pour comprendre le pourquoi du comment de cette machination, Willis va donc aller à la rencontre de ces anciens partenaires de terrain (l’excellente Ellen Mirren et John Malkovich, ici véritable fou furieux). Ce trio qui se languissait de la retraite va donc profiter de cette mise en danger pour revenir sur le devant de la scène et sauter sur la moindre occasion pour tout faire sauter.
RED, sous ses aspects classiques se révèle donc assez drôle et ne cherche jamais à être plus qu’un simple divertissement. Il offre son lot d’explosions et de catchline plaisantes grâce aux deux autres retraités ne connaissant aucune limite à la folie. Le coté foutraque de l’ensemble restera finalement assez cohérent avec la  mise en scène légère, n’hésitant jamais à faire de temps en temps n’importe quoi, à l’image de Bruce Willis sortant de sa voiture en marchant lorsque celle-ci est en plein 360.
Avec son casting de seconds rôles savoureux : Morgan Freeman, Brian Cox, Richard Dreyfuss et même Ernest Borgnine, RED est sans conteste le film le plus sympathique de Robert Schwentke, réalisateur plutôt mauvais responsable de « Flight Plan » ou de « Hors du temps ». Récréation divertissante, le nouveau Bruce Willis ne marquera certainement pas les esprits mais permettra aux spectateurs de passer un bon moment en ce mois de novembre un tantinet morose.
Et pour la blague, notez la recherche créative entre ces deux films distribués par SND cette année.


Sortie officielle française : 17 novembre 2010