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Florent Pagny, ou l'histoire de la mauvaise cible. Ami de couleur de peau différente, réveilles-toi !

Publié le 14 novembre 2010 par Lokislair

"Je ne suis pas raciste, j'ai plein d'amis de toutes les races". Certains ont souligné que notre Florent presque national se grillait tout seul dans cette déclaration, car il ose utiliser dans sa phrase le mot le plus suremployé et le plus detourné (à l'instar du terme "facho" servi egalement à toutes les sauces), à savoir donc le terme "race".
Se sont ensuivi des milliers de débats stériles, et j'ai vu sur le net d’innombrables posts de plusieurs pages, de geeks en train de se masturber le cortex sur les implications étymologiques et sémantiques du problème...
Et c'est ça, l'antiracisme aujourd'hui en France. Du consensuel de masturbation collective, avec le démon du racisme ordinaire qui, lui, se marre bien devant ce spectacle affligeant...
J'ai beau chercher, je ne trouve personne, mais alors personne aujourd'hui, qui se batte à proprement parler contre le "Racisme". Juste des gens pour l'intellectualiser de façon outrancière et confinant au ridicule, ce qui constitue le stade extrême du vrai mal, après celui de la commercialisation, décrit ci-après.
Mais d'abord, définissons ensemble ce concept, largement élargi aujourd'hui. Elargi, parce que, pour beaucoup de gens aujourd'hui, l'antiracisme est d'abord un moyen de s'auto-octroyer une médaille. Un peu comme un T-shirt tellement lavé, repassé, rerepassé, et étiré à force de se gonfler d'autosatisfaction, qu'on fini par voir à travers. Donc, prenez note, une bonne foi pour toute : Le "RACISME", n'en déplaise à certain, n'est pas le fait de reconnaître l'existence de "races", mais de les hiérarchiser. Personnellement, oui, je le dis sans rougir, nous ne sommes pas tous foutus pareil, nous n'avons pas les mêmes "caractéristiques", les mêmes couleurs de peau, les mêmes formes d'yeux parfois, etc. Et le premier qui me traite de raciste à la lecture de cette idée, je lui conseillerai juste vivement d'aller acheter des lunettes, d'une part pour regarder autour de lui avec plus d'attention, et d'autre part pour chercher très attentivement la moindre trace de haine ou de mépris gratuit dans cette affirmation. De ce point de vue là, Florent Pagny est tout sauf raciste. Un petit peu concon et maladroit, oui. Mais pas raciste.
Car oui, mes enfants, on en est là : Aujourd'hui, on est tellement à la chasse aux sorcières qu'il vous est interdit de dire qu'un noir (oups, pardon. C'est un terme illégal. Je reprends.) il vous est interdit donc de dire qu'un black a une couleur de peau pas comme la votre. Ce serait du racisme. Il est interdit de dire que ce monsieur chinois a des yeux vachement plus étirés que les vôtres, ce serait la même chose. Quant aux arabes...il est même interdit d'utiliser le mot "Arabe". Rebeu, ça passe encore. C'est poétique, c'est urbain, parait-il. Mais malheureux, prononcez le mot "arabe" dans une phrase, et vous êtes foutus. Il y a quelques semaines, je suis au café avec une collègue, et, discutant ensemble d'une réunion à laquelle nous avions assisté, je lui dis "tu te rappelles de ce monsieur arabe qui était en bout de table? Eh bien, c'est un grand pro dans son domaine d'expertise." Et elle de me répondre, choquée : "qu...quoi? qu'est ce que tu as dit? Tu as dit arabe? Tu as conscience du dédain de ta phrase?" Et encore à ce jour, je n'ai pas compris.
Aujourd'hui, les gens voudraient que vous disiez "homme aux origines sud méditerranéennes" ou encore "homme au hâle de peau invoquant les mille et une nuit", ou que sais-je encore. Mais "Arabe", ouh malheureux !!! Vade retro !!
Le racisme moderne, qui le cultive aujourd'hui? Eh bien, tout le monde, sauf ceux auxquels on s'attendrait. Donc, non, le racisme le plus violent, le plus insidieux, le plus propageant, ce n'est pas votre voisin sexagénaire, désabusé de la vie et du pays, qui vous dit que les "sales bougnoules" sont les seuls responsables; ça ne peut pas être lui. Il ne vit pas à la même époque que nous, et puis, tout le monde se fout de son avis. Cela fait bien longtemps qu'il ne fait plus peur à personne celui-là. On en rit plutôt qu'autre chose. Non, le vrai racisme, ce sont aujourd'hui les antiracistes et certaines victimes autodéclarées du phénomène. Dans les deux cas, un dénominateur commun : l'antiracisme comme faire valoir sirupeux, comme morale consensuelle dégoulinant d'humanisme marketé. J'explique pour les deux du fond.
La "victime", d'abord. Je ne parle pas de Rachid, qui s'est fait renvoyer chez lui lors de son entretient d'embauche, à qui l'on a déclaré que l'on ne cherchait pas son profil, alors que le candidat suivant, Jean-Christophe de Bédéjean de Galice, à expérience inférieure, a décroché la timbale. Non, la plupart du temps, Rachid restera conquérant, et ira à l'entretient suivant, pour garder sa dignité et sa conviction paiera, j'en suis persuadé, et ne me dites pas que ce pays ne lui offre rien, c'est faux. Même lui sait que c'est faux.
Non, je vous parle de la "victime" télévisuelle. Et cette victime là, c'est autant le beur de banlieue qui casse tout et achète un T-Shirt à 70 euros pièce, étincelant de dorures, sur lequel on lit "ouaich mon frère je galère", que tous les représentants d'associations anti-racisme qui se pointent sur un plateau de télé, et donc la technique, lorsqu'à cours d'argument, consiste à discréditer leur interlocuteur en le menant à avouer qu'il trouve que la personne qu'il a en face de lui est "noire" de peau ou "marron", ou autre. Tous ces gens vous diront que nous sommes tous égaux, et la semaine d'après, vous dirons qu'il faut "cultiver nos différences". Où est la logique? Ces gens contribuent largement au communautarisme, et donc à l'exclusion de la différence, et donc au racisme. Et vous me direz qu'ils n'ont pas d'autre choix que celui d'être fiers d'être noirs ou beurs et de l'affirmer, parce que c'est tout ce qu'ils ont? Je vous répond que non, d'une part, ça n'est pas "tout ce qu'ils ont", et ensuite, je recommanderai, comme je l'ai déjà dit pour les religieux, l'interdiction de l'emploi du mot "fier" lorsqu'on parle de sa religion ou de sa..."race", osons le terme. Parce que la fierté n'est, elle aussi, jamais loin de l'exclusion d'autrui. Soyez HEUREUX d'être noirs, soyez HEUREUX d'être beurs, d'avoir des origines, de venir de beaux pays, avec leurs cultures riches et variées, pas de soucis. Mais le fait d'être noir ou marron ou blanc n'est pas un accomplissement. Vous n'avez rien fait pour cela. Vous ne pouvez donc pas en être "fier". Je donne peut-être l'impression de faire la même chose que les agités de la syntaxe que je pointais du doigt au début, mais je pense que cette notion, aussi futile puisse t-elle paraître, est fondamentale.
J'ajoute que le fait de dire "je suis fier d'être noir" est aussi dangereux que de dire "je suis fier d'être blanc". Sauf que la première affirmation a été entre temps vendue, marketée, déposée comme marque officielle, donne une image cool et se chante autant qu'elle s'érige en nom de ligne vestimentaire, entre autres. La seconde affirmation, elle, est totalement illégale. Passé colonialiste et collaboration de Vichy oblige, il n'y a rien de commercialisable dans cette déclaration. Alors on l'utilise quand même pour valoriser la première déclaration, pour que cette dernière se vende encore mieux. Je reprends pour les deux du fond, si demain vous fondez la chaîne cablée "Black power musik", vous ferez des records d'audience et toutes les marques de sportswear vous paieront des fortunes pour diffuser leur spot en prime-time. Mais érigez la chaine "White Power Classics", et vous périrez sur le bûcher.
Bref, si vous ne deviez retenir que quelques lignes de ma diatribe, ce seraient celles-ci: Les noirs et les arabes se prosternent aujourd'hui devant les chaines de télé thématiques qui les ont récupérés, les politiciens qui se servent d'eux, les marques de fringue qui les stigmatisent encore plus, et ne se rendent même pas compte que la société, en lieu et place de "promouvoir leur couleur de peau" leur a littéralement arraché celle-ci avec une violence inouïe, pour la vendre au plus offrant. Le vrai racisme, il est là, messieurs dames. Et pas ailleurs. Et moi, je suis contre le racisme.
Alors j'accuse les antiracistes de nier le mal qu'ils font à ceux qu'ils prétendent défendre, j'accuse tous ces gens au politiquement-correct dégueulant de non-sens et tous les gens qui, d'une façon générale, ont transformé un combat légitime en produit hyper-formaté de commerce ou électoral, de s'être bien foutu autant de la gueule du français de souche que du français basané.
Ami noir, ami bleu, ami rebeu, ami jaune, ne vois tu pas qu'on nous a divisé pour mieux capitaliser? Faisons une ronde de l'amour, contre ces gros enfoirés d'antiracistes.
J'adorerai être arabe ou noir. Comme ça, je gueulerais "oui, je suis noir/arabe, et foutez moi la paix."
J'exagère? Peut-être. Mais c'est SOS Racisme qui a commencé.

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