Passons sur le titre français, de plus en plus putassier, et concentrons nous sur le nouveau film de Will Ferrell. Véritable star aux USA, ancien de Saturday Night Live (Steve Martin, Eddie Murphy, Tina Fey, etc.), l’acteur est finalement plus connu en France pour ses seconds rôles marquants que pour ses premiers rôles. Avec Very Bad Cops, il signe pourtant l’une des réalisations les plus drôles de l’année.
Quatrième collaboration avec Adam McKay, ancien scénariste et réalisateur dans Saturday Night Live, The Other Guys raconte comment un duo de policiers en apparence malchanceux et mous du genoux, Will Ferrell et Mark Wahlberg, vont devenir des héros. Le parcours est classique, le genre déterminé, l’univers connu. On nage en pleine parodie, rappelant autant Michael Bay que les séries style Law & Order.
The Other Guys est hilarant, curieux et absurde, permet à The Rock et Samuel Jackson d’en faire des caisses et montre que Wahlberg sait faire rire. Les séquences obligatoires (dire adieu à sa femme, enquêter sur un braquage, boire pour oublier) sont brillamment renversées, tordues, exagérées comme ces flash-backs de révélation où Ferrell explique comment il est tombé du côte obscur en devenant proxénète à l’université. Mention spéciale à Eva Mendès dans un rôle et plusieurs scènes qui frôlent le génie humoristique.
Petit à petit pourtant, le film prend une drôle de tournure. L’intrigue policière reprend le dessus, pas forcément pour le meilleur d’ailleurs, et en jette plein la vue. La comédie se transforme alors en petit manège expliquant la crise financière et l’affaire Bernard Madoff. Le tour est court, pas forcément complet mais il permet de se rafraîchir les idées. Le générique de fin du film est plus instructif et intelligent que deux heures tonitruantes de Michael Moore.
The Other Guys n’est pas le meilleur McKay et Ferrell. Il faut pour ça se tourner vers Anchorman, leur véritable chef d’œuvre. Mais il s’agit d’un des films les plus drôles de cette année, comme d’habitude distribuée n’importe comment en France. C’est aussi un petit brûlot, pas méchant, pas agressif, juste comme il faut pour se donner un petit coup de fouet.
Sortie le 27 octobre 2010
© Sony Pictures Releasing France
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