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Quinze types mais pas tout à fait un XV type

Publié le 16 novembre 2010 par Ansolo

Malgré les remarques censées, pour ne pas dire tout à fait recevables qu'on peut lire ici (dans les commentaires que certains lecteurs prennent la peine de laisser sur ce blog) ou là, l'auteur de ces lignes demeure convaincu que les essais, nécessaires, doivent finir par laisser place aux choix sur une équipe type.

Car, malgré les évidentes incertitudes qui planent sur un groupe de rugbymen (la tentation mal contrôlée du ski, par exemple, peut tout à faire venir à bout d'un tibia et d'un péroné de pilier...), il faut pouvoir travailler sur la durée. Et on ajoutera bien volontiers qu'une Coupe du monde se gagne avec des grognards expérimentés - en particulier sur les postes clés - plutôt qu'avec de jeunes Marie-Louise...

Aussi, le XV de départ que nous ont composé les sélectionneurs pour le prochain match des bleus face aux Pumas Argentins nous fait une impression mi-figue, mi-raisin. Si le pack ressemble bigrement à celui qui pourrait être aligné en coupe du monde, les trois-quarts qui débuteront samedi font encore figure de candidats à la candidature.

Devant, semble se dessiner l'esquisse d'un pack-type. Avec, pour nuancer ce constat, une inconnue sur le cas de Sébastien Chabal, qu'on verrait mieux sur le banc, à la place d'Imanol Harinordoquy. Au moins peut-on se réjouir que le barbu le plus connu de l'ovalie hexagonale soit positionné à son poste de prédilection. La troisième ligne apparaît comme un compromis acceptable entre les différentes configurations possibles : du lourd en huit et des flankers habiles au grattage, dense physiquement mais suffisamment cavaleurs pour venir au soutien vers le large. Avec Fulgence Ouedraogo et Imanol Harinordoquy, ces trois là ne devraient être bien loin de la liste définitive des 30.

En deuxième ligne, les deux ex-Berjalliens alignés samedi ne souffrent pas véritablement la discussion. Quant aux fauteuils d'orchestre, ils reviennent aux abonnés après quelques essais pas inutiles, certes, mais qui n'ont rien modifié à l'ordre de préséance.

C'est surtout derrière que les incertitudes sont les plus tenaces. La charnière, paradoxalement, n'étonne pas. Elle pourrait même être promise à un certain avenir, dès lors que Damien Traille offre davantage de garanties sur son jeu au pied que François Trinh-Duc. Associer le Biarrot au petit caporal Clermontois paraît frappé du bon sens, et pour le coup, voilà un essai qui s'impose.

Ce n'est pas le cas, à nos yeux, de la tentative d'accrocher à la locomotive Jauzion (qui demeure un premier choix malgré son âge) un Aurélien Rougerie qui a déjà démontré ses limites sur un poste qui n'est pas (encore) le sien. A moins d'un an de la coupe du monde, il parait pour le moins douteux que le Jaunard s'impose comme un premier choix. On voit bien poindre à l'horizon la tentation de la polyvalence, tentation à laquelle un Oscar Wilde estimait qu'il fallait céder pour mieux y mettre fin. Pour notre part, on rétorquera que le brillant Irlandais n'était pas connu pour ses talents de rugbyman...

Enfin, aux ailes et à l'arrière, gageons que les trois titulaires de la charge, samedi, auront des cartes différentes à jouer. Marc Andreu est un candidat plus que crédible à l'une des ailes de l'équipe. On est plus mitigé pour Alexis Palisson. Le faire jouer à l'arrière n'est pas, en soi, une incongruité. Mais il serait temps de décider à faire confiance à l'un des postulants, deux au plus. Or Clément Poitrenaud, Maxime Médard voire Jérôme Porical sont des choix qui paraissent largement se justifier.

Quant à Yoann Huget, il fêtera sa première sélection samedi. On est heureux pour lui, mais cette première sera-t-elle suivie rapidement ? Ou bien reviendrons-nous dès la semaine suivante, voire lors du prochain Tournoi, à des configurations dans lesquelles un Vincent Clerc ou un Maxime Médard seront intégrés ? On n'est pas loin de le penser.

Au final, l'équipe alignée par Marc Lièvremont apparaît plus "Mondial-proof" que la formation qui s'est présentée sur le pré samedi dernier. Reste qu'on regrettera que la logique n'ait pas été poussée jusqu'au bout.

C'est sans doute un jugement un peu dur. Mais on est en droit d'être exigeant, car il y a en France suffisamment de talent(s) pour avoir des prétentions. 

Le XV de départ : Domingo, Servat, Mas - Nallet, Pierre - Dusautoir, Chabal, Bonnaire - Parra, Traille - Andreu, Jauzion, Rougerie, Huget - Palisson

Remplaçants : Ducalcon, Guirado, Thion, Harinordoquy, Yachvili, Estebanez, Porical


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