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Birmanie : libération d’Aung San Suu Kyi et élections truquées

Publié le 16 novembre 2010 par Edelit @TransacEDHEC

Aung San Suu Kyi, opposante birmane et Prix Nobel de la Paix 1991, a été libéré samedi dernier après 7 années de détention. Aung San Suu Kyi, qui a passé 15 des 21 dernières années privée de sa liberté, a remercié les centaines de partisans qui s’étaient rassemblés devant sa villa de Rangoun pour la fin de son assignation à résidence.

La communauté internationale s’est félicitée de cette libération mais n’est pas dupe pour autant. En effet, Human Rights Watch dénonce un « stratagème profondément cynique pour détourner l’attention de la communauté internationale » des élections législatives du 7 novembre dernier, dont la transparence est pour le moins discutable..

C’était la première fois depuis vingt ans que les birmans pouvaient voter. Les dernières élections datent en effet de 1990 et la LND (Ligue Nationale pour la Démocratie) de Aung San Suu Kyi avaient remporté quasiment 80% des sièges. Un résultat aussitôt annulé par la junte birmane.

La LND a d’ailleurs été dissoute par la junte après avoir décidé de boycotter les élections législatives du 7 novembre qui se sont soldées par la victoire sans surprise de l’USDP, parti créé de toutes pièces par la junte.

La tenue de ces élections a créé une vive polémique notamment dans les pays occidentaux. L’Union Européenne dénonce leur incompatibilité avec les « standards internationaux » tandis que l’ONU déplore des élections « insuffisamment transparentes, ouvertes et pluralistes ». Le président des États-Unis, Barack Obama, a lui émis des critiques sur ces élections qui sont « tout sauf libres et justes ». La Chine, fidèle alliée de la junte birmane, a quant à elle salué « l’avancée » que représentent ces élections. La Chine investit beaucoup dans les ressources naturelles en Birmanie mais est également un important fournisseur d’armes pour la junte.

À noter également les tensions ethniques qui refont surface suite à l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution qui prévoit le désarmement des milices et leur incorporation à l’armée birmane. Le spectre d’une guerre civile se fait de plus en plus menaçant…

G.B


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