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[Critique DVD] Les mains en l’air

Par Gicquel

[Critique DVD] Les mains en l’air

[Critique DVD] Les mains en l’air
Comment expliquer le problème des sans-papiers aux enfants ? C’est à mon avis le point de départ de ce film, plutôt jeune public, mais qui bien évidemment ne peut laisser indifférent un parterre adulte, conscient de la situation des émigrés clandestins.

J’imagine ainsi la démarche de Romain Goupil, avec une caméra  constamment , et très naturellement à hauteur de ces garçons et filles  d’une classe de CM2  parisienne. Une élève tchétchène Milina risque d’être expulsée après le renvoi de son copain   Youssef, qui n’avait pas de papiers . Les enfants  prêtent alors serment de toujours rester ensemble et organisent toute une stratégie afin de sauver Milana…

Ca rappelle au début «  Les Quatre cents coups » de Truffaut avant de s’immiscer dans l’univers de Louis Malle, sans jamais atteindre l’intensité dramatique de «  Au-revoir les enfants ».Goupil bien au contraire dédramatise le sujet en le plaçant dans la bouche et le regard de ces écoliers, qui ne manquent ni d’humour, ni d’imagination.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le discours devient ainsi peut-être plus simpliste et tout aussi direct. Par la spontanéité des jeunes comédiens (la plus petite d’entre elles Louna Klanit qui joue Alice est incroyable de vitalité et de répartie), la justesse de leur interprétation, et la maturité qui se dégage d’un combat mené comme un pied de nez.

Tout est encore possible à leurs yeux, car le monde ne peut-être que pur, comme leurs amours naissantes.  Malgré l’intrusion policière aux abords du collège et des interrogatoires sans tendresse, malgré des adultes partagés entre la fermeté et la compréhension.

Goupil ménage ainsi toujours la chèvre et le chou, systématisant parfois trop les tenants de chaque camp , avec une affectation toute particulière pour son héroïne Valeria Bruni Tedeschi , la mère de Blaise (Jules Ritmanic ) , meneur de la bande et secrètement amoureux de Milina qui viendra habiter chez eux.

[Critique DVD] Les mains en l’air

Au milieu de la petite Alice ( Louna Klanit ) la résistance s'organise

La comédienne est très à l’aise dans cet environnement qui sans crier gare devient de plus en plus oppressant et nous fait oublier maintenant que ce sont des enfants qui mènent la danse. L’emprise sécuritaire omniprésente les conduit à fuguer et le final s’en trouve un rien chaotique. J’oserais dire plutôt scolaire. Mais conforme à l’imaginaire, sinon l’imagerie,  de l’enfance que Goupil nous dévoile dans ce film à voir en famille. Après quoi le débat peut commencer.

Les bonus

Le making of :

Beaucoup de scènes de tournage, mais aussi des répétitions où l’on découvre un metteur en scène plutôt patient , incitant son jeune casting  à plus d’improvisation  («  si je ne vous écris pas tout, vous ne savez plus quoi faire »).

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J’ai bien aimé la séquence du tournage en Bretagne. La famille d’adoption de Milina a pris ses distances, et retrouve Hippolyte Girardot , aux prises avec une bouteille de gaz, et avec… Valeria Bruni Tedeschi (« tu instrumentalises tes gosses et en fait des otages… c’est ça ta bonne conscience » ). Ca n’a l’air de rien, mais la pièce où se situe l’échange, et la position des deux acteurs, recommandée par Valéria prend ici toute sa signification.

Le bêtisier :

Où l’on voit que les enfants ne sont pas les seuls à se prendre les pieds dans le tapis, Goupil en tête.


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