Résister aux bandits et aux terroristes Kidnappings, agressions, Vols, faux barrages...
La wilaya de Tizi Ouzou aura vécu l’une des fêtes les plus mouvementées sur le plan sécuritaire. Alors que le commerçant originaire de la commune d’Ath Aïssi, enlevé prés de Tala Bounane, après prés de deux mois de captivité passés entre les mains de ses ravisseurs, a été libéré dans la soirée du lundi ; la veille, une autre personne a été victime d’un rapt prés de la région d’Aghrib !
Deux événements aussi opposés mais qui posent la même problématique, les mêmes interrogations : le climat sécuritaire en Kabylie. La région des Ath Djennad dont sont originaires les deux victimes, S.Omar, 40 ans, enlevé dimanche dernier, et S.Ahmed 49 ans, blessé après avoir résisté aux coup de feu et tirs à l’arme automatique, bouillonne. Le malheureux événement qui a coïncidé avec la célébration de la fête de l’Aïd n’a guère empêché les citoyens de se mobiliser autour de la famille des victimes pour obtenir la libération de S.Omar, kidnappé. Y a –t- il un lien entre les deux événements, à savoir l’enlèvement du jeune des Ath Djennad dimanche, et la libération du commerçant d’Ath Aïssi le lendemain ? S’agit –il d’un même groupe spécialisé dans le rapt qui opère au niveau de la zone allant de Beni Douala à Azeffoun ? Pour l’instant, peu d’éléments sont disponibles pour y répondre avec exactitude. Ce qui est, par contre , certain c’est que la population de Kabylie n’a plus peur de sortir dans la rue, crier son ras-le-bol, condamner ces enlèvements et exiger la libération de toutes les personnes victimes de ce phénomène dévastateur pour la région. Le mur de la peur semble définitivement brisé, les expériences précédentes ont prouvé combien cette population peut dépasser ses différends et divergences pour se retrouver sous le même leitmotiv, union contre ces hordes qui sèment le trouble sur les routes de Kabylie, les actions terroristes et autres actes criminels ont produit l’effet inverse. L’esprit de résistance renaît dans une région mise à rude épreuve à chaque étape difficile qu’
a traversé le pays, cette Kabylie a bien été là, pour résister.Cependant, le défi de la mobilisation qui gagne les Ath Djennad pour la libération de S. Omar, est indubitablement dans le fait que cette mobilisation résiste à toutes les formes de banalisation du rapt dans la région. La succession de ces actes, œuvre des hordes terroristes et groupes de banditisme qui ont d’ailleurs, appris à nouer de dangereuses interconnexions, ne doivent en aucun cas « servir » de facteur démobilisateur qui conduira à une banalisation du crime, fatale pour toutes les bonnes volontés qui ont accepté de rester et servir la région. L’enjeu est de taille car un fléchissement de la résistance et une nouvelle étape de «relâchement» amèneraient nécessairement ces bandes à intensifier leurs activités qui passeront inaperçues dans un contexte social très rude pour les ménages. C’est là, où la mobilisation des citoyens de l’Arch des Ath Djennad trouve toute son importance. Montrer que malgré un climat social défavorable et une situation sécuritaire fragile, la Kabylie reste cette région qui ne se plie pas devant toutes les formes de pression. La nouvelle configuration qui se présente appelle une synergie de toutes les bonnes volontés pour permettre à la région de «traverser» ce cap et sortir indemne. En face de tous ceux qui continuent à vouloir en faire un fonds de commerce pour assouvir des besoins «électoralistes», et au delà, des intérêts purement individuels, la Kabylie a toujours refusé de sombrer dans des scénarios rocambolesques et a toujours su se monter digne grâce à la clairvoyance de ses enfants.
Ceux là mêmes qui lui permettent aujourd’hui, de garder la main et tenter de suivre la longue marche du développement local. Boghni, Tigzirt, Issanadjen, Freha …des villages qui resistent, qui montrent la voie. Grâce à cette lutte contre la banalisation du crime, ces régions ne disent plus à qui le tour mais résistons à notre tour, ceux qui y vivent sont ceux qui … resistent !
A. Z.
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