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Critique : Fair Game (par Jango)

Par Jango
Critique : Fair Game (par Jango)

Synopsis :

Valerie Plame, agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes, dirige secrètement une enquête sur l’existence potentielle d’armes de destruction massive en Iraq.
Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d’apporter les preuves d’une supposée vente d’uranium enrichi en provenance du Niger. Mais lorsque l’administration Bush ignore ses conclusions pour justifier le déclenchement de la guerre, Joe Wilson réagit via un éditorial dans le New York Times déclenchant ainsi la polémique. Peu après, la véritable identité de Valerie Plame est révélée par un célèbre journaliste de Washington.
Avec sa couverture réduite à néant et ses contacts à l’étranger en danger de mort, Valerie voit s’effondrer sa carrière et sa vie privée.
Après des années au service du gouvernement américain, elle va devoir maintenant se battre pour sauver sa réputation, sa carrière et sa famille.
Naomi Watts et Sean Penn. UGC DistributionUGC DistributionSean Penn. UGC Distribution
Critique :
Il est intéressant de voir que le cinéma est l’un des vecteurs principaux par lequel l’Amérique attaque le plus ses propres gouvernements. A quelques mois d’écarts, Green Zone de Paul Greengrass et Fair Game de Doug Liman se sont approprié le sujet des ADM (Armes de Destruction Massives) en Irak pour livrer deux plaidoyers anti Bush des plus intéressants. Tandis que le premier privilégiait la vision « soldat » sur le terrain dans un film de guerre et d’action très réussi, le second a préféré choisir la voix « diplomatique » en se focalisant sur les personnages de Joseph Wilson et Valérie Plame, respectivement ex-ambassadeur au Niger et agent secret de la CIA.
Les faits tous comme les personnages du film n’ont ici rien de fictionnels. Cet ambassadeur fut envoyé au Niger par le gouvernement afin de détecter la vente d’uranium enrichi à l’Irak, permettant aux USA d’entrer en guerre. Mais devant le constat irréfutable de sa non fabrication sur le territoire, ce même gouvernement va alors produire de faux documents attestant le contraire. Sean Penn qui incarne Jo Wilson va alors monter au créneau en dénonçant les mensonges, démarrant aussitôt le rouleau compresseur de l’administration Bush visant à détruire tout ce qui n’allait pas dans le sens guerrier. Et pour ce faire, quoi de mieux que d’attaquer en profondeur à la famille, à la femme de l’ambassadeur plus précisément et dévoilant sa véritable identité à travers la presse. Pour un agent secret, il s’agit certainement du fait le plus dramatique, anéantissant immédiatement la poursuite d’une carrière au sein de la CIA.
UGC DistributionUGC Distribution
Sean Penn, grand combattant anti-Bush trouve ici un rôle en parfaite adéquation avec ses convictions personnelles mais n’y apportera que son professionnalisme, se contentant d’une prestation honorable sans être mémorable. A l’image de sa compagne à l’image, Naomi Watts, il remplit son contrat sans passion, à moins que ça ne soit la mise en scène de Liman qui ne parvient pas à utiliser tout le potentiel de ces deux acteurs principaux.
La mise en scène justement, bien éloignée de celle d’un Jason Bourne reste finalement très classique sans jamais arriver faire monter la tension qui devrait pourtant s’exercer, broyant petit à petit ce couple devant la vindicte populaire. Au contraire, l’effet escompté semble même parfois se renverser devant une succession de situation caricaturale tant et si bien que l’o serait presque tenté de se ranger du côté de l’administration et de ces américains branle-bas le combat. Et c’est bien regrettable puisque le sujet aurait permis une montée en puissance quasi exponentiel jusqu’à ce final à demi ouvert. Oui une enquête est ouverte, oui les personnes ayant balancé aux fauves de le nom et la fonction de Valérie Plame à la presse (c’est un délit lorsqu’il s’agit d’un agent secret) mais non George Bush n’a pas été condamné. Ce même George qui a envoyé ses soldats se faire dézinguer pour des armes qui n’existaient pas…
Fair Game est un film propre alors que le motif même de la mise en chantier obligeait à produire un brulot fortement agressif. On ne peut qu’être déçu du caractère trop classique de la réalisation alors que Green Zone se montrait quant à lui bien plus efficace ! Deux traitements différents, un même sujet de fond. A choisir, préférez la version Matt Damon nettement plus intéressante !
 

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