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Envy (Tricheuses), Anna Godbersen

Par Wellreadkid

Sur un ton plus léger, et résolument plus récent, Envy est cependant dans la veine de The House of mirth. L'on compte effectivement de nombreux points communs entre les deux romans : celui, notamment, de voir évoluer des jeunes filles de bonne famille dans le New-York du début du vingtième siècle.

Dans ce troisième tome, l'action est forcément bien établie et il faut assurément avoir lu les deux premiers. Bien que j'ai moi-même découvert l'univers de The Luxe il y a plus d'un an et demi, j'ai replongé avec aisance dans l'histoire.

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Celle-ci, rappelons-le, est centrée autour de quatre jeune filles : les soeurs Holland, Elizabeth et Diana, l'une très sage, l'autre plutôt rebelle, la jeune et ambitieuse Penelope, et Carolina, une jeune domestique parvenue. Aucune de ces demoiselles n'est ce qu'elle parait, et en réalité, nous sommes bien loin de Lily Bart et de ses comparses : ici, les jeunes filles ne sont pas très sages et, malgré le soucis de préserver leur réputation, la sauvegarde de leur virginité semble secondaire. Elizabeth, célèbre figure blonde et marmoréenne des gazettes mondaines, a mis en scène sa mort pour partir avec le beau palefrenier auquel elle se donnait dans le premier tome. Diana, sa petite soeur, reçoit dans sa chambre le beau Henry Shoonmaker dans le tome deux. Penelope, elle, était la maîtresse de ce même Henry et lui a mis la corde au cou, moyennant quelque chantage odieux. Quant à Carolina, elle s'est frayé un chemin dans le beau monde à coup de chantage et coups bas. Dans ce troisième tome, donc, nous découvrons une Penelope toute au bonheur de la vie conjugale...en apparence. Elizabeth et Diana sont effondrées, à cause des garçons. Et Carolina apprend à se comporter en dame.

Envy...L'un des péchés capitaux, et sûrement un de ceux qui agitent le plus ces dames ! A force de coups de théâtre et de quiproquos, les aventures de nos demoiselles deviennent de plus en plus intéressantes, malgré un début un peu terne. Si la société parait moins impitoyable que chez Edith Wharton, les coups bas, eux, sont bien plus perfides. La manipulation, le chantage et l'intimidation semblent des façons de faire assez communes dans le monde doré de ces jeunes filles. Si nous avons à la base deux "gentilles", et deux "méchantes", la distinction se brouille finalement : Penelope attendrit en sa qualité d'épouse bafouée tandis qu'Elizabeth la parfaite lasse. L'on oppose certes la fraîcheur et la spontanéité de la jeune Diana à l'esprit retors de Penelope, tout ça autour du bellâtre Henry qui, oscille pendant tout le roman entre lâcheté et alcoolisme. Pas vraiment le cocktail idéal pour nous faire rêver, cependant, l'on se surprend à espérer un dénouement heureux entre lui et Diana...tout en comptant sur la réussite de Penelope. Pas très logique, mais les deux sont intéressantes...Je suis peut-être bizarre de préférer la méchante de l'histoire, certes.

Challenge new york en littérature - well read kid

Et New-York dans tout ça? New-York apparaît, comme chez Edith Wharton, comme une ville

déprimante en hiver, une ville qui semble se limiter à la cinquième avenue. L'action se déplace une partie du roman en Floride, mais New-York demeure incontournable, véritable théâtre des aventures de nos petites princesses. Lira-t-on le quatrième et dernier tome? Probablement, si l'occasion se présente.

Ce livre a été lu dans le cadre du challenge "New-York en littérature".


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