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Provinces du sud : des questions qui s’imposent!

Par Citoyenhmida

Les circonstances qui ont précédé les évènements de Layoune du lundi  8 novembre 2010 présentent une extrême gravité par les questions que les citoyens et citoyennes marocains sont en droit de se poser à leur sujet !

Nous savons tous que le Maroc connait souvent, à travers le territoire national, des mouvements de protestation, ici contre la vie chère, là contre le chômage, là bas contre la corruption. Des dérapages ont parfois lieu, parfois tragiques, parfois juste  brutaux, toujours condamnables ! Cela reste des mouvements sociaux normaux !

Nous savons tous que le Maroc a connu, dans son histoire récente, des soulèvements populaires plus graves, qui se sont terminés dans le sang, avec des morts tombés sous les balles des forces de l’ordre !

De Casablanca à Fez, de Nador à Sidi Ifni, de Sefrou à Al Hoceima, les marocains n’hésitent pas descendre dans la rue en toute conscience pour dire leur mécontentement ! Cela fait partie de l’histoire d’une nation en devenir !

Mais à Layoune, le problème est très différent.

Il s’agit d’une zone sensible, sous influence, avec une population présentant des spécificités particulières !

Une zone sous un double statut : territoire marocain sans aucune contestation d’aucune sorte pour les marocains et les marocaines et territoire présentant un problème aux yeux d’une partie de la communauté internationale !

Aussi suis-je en droit en tant que citoyen lambda de ce pays de me poser un certain nombre de questions sur ces événements !

Des questions que je me pose, sans arrière pensée, des questions que j’adresse à en premier lieu directement à nos responsables, ensuite mais de façon incidente aux responsables algériens et enfin à la presse espagnole.

D’abord, UNE première question, LA seule, qui s’impose à nos  responsables !

Comment en est-on arrivé là ?

PROVINCES DU SUD : DES QUESTIONS QUI S’IMPOSENT!

Je ne suis pas un spécialiste ni de l’administration territoriale ni  du renseignement ni de la communication, mais cette histoire de camp de protestataires dans la banlieue de LAYOUNE avait l’air louche, dès le départ !

Qui a provoqué ce camp ? Qui l’a organisé ? Comment et par qui y ont été transportées les tentes ? D’où venaient-elles ? Comment ce rassemblement « spontané » a pu se développer jusqu’à atteindre les proportions d’une petite ville ?  Qui pouvait accéder à ce camp ? Y avait-il un contrôle de ces mouvements ? Si oui, qui contrôlait quoi ? Si non, pourquoi ce laxisme ?

Si j’étais un tant soit peu versé en la matière,  j’aurais sûrement vingt, cent et  peut-être mille autres questions à poser à ce sujet !

Mais je ne suis qu’un citoyen lambda qui s’étonne qu’une partie de son pays ait été  laissée à la discrétion totale d’une population non contrôlée !

Est-ce mon côté naïvement légaliste qui prend le dessus, mais je ne comprends pas que des autorités administratives, locales, policières, sécuritaires et militaires aient pu observer et laisser se développer dans l’indifférence un tel phénomène.

Ce genre de manifestations « populaires »  est inédit au Maroc, certes,  et par là même il était  suffisamment inquiétant pour ne pas être négligé, surtout face à un agenda diplomatique délicat.

Je ne pose pas de questions sur le dénouement des événements : il est tragique et éloquent à la fois !

Tragique par la mort d’une douzaine de personnes ! Tragique par les circonstances dans lesquelles ces décès sont survenus ! Je ne reviendrais pas  sur ces morts  et ces destructions qui auraient pu ou dû  être évitées !

PROVINCES DU SUD : DES QUESTIONS QUI S’IMPOSENT!

Eloquent par le tapage éhonté que nos ennemis historiques ont monté autour de ces événements !

Eloquent parce que on a pu mettre au jour enfin l’implication de l’Algérie dans ces événements, malgré tous les  cris d’orfraie de ses dirigeants et ses protestations de vierge effarouchée de sa presse!

Et c’est là qu’intervient mes questions incidentes adressées aux gouvernants algériens !

Que gagne l’Algérie dans cette histoire ?

L’Algérie est derrière ces événements, elle les a conçus, préparés, financés ! Elle abrite sur son territoire depuis 35 ans les séparatistes du Polisario, qu’elle nourrit, qu’elle encadre, qu’elle arme et qu’elle protège ! Elle soutient le Polisario au nom du principe de l’autodétermination des peuples, qu’elle refuse à ses propres populations kabyle et touareg !

Que veut obtenir l’Algérie de cette histoire ?

Déstabiliser le Maroc ?  Les dirigeants algériens doivent ignorer l’histoire, étant donné que l’histoire de leur pays se déploie sur à peine un demi-siècle ! Un état séculaire ne sera jamais  déstabilisé par les mercenaires ! Les dirigeants algériens devraient savoir que si le peuple n’adhère pas à une cause, elle n’a aucune chance d’aboutir : ces dirigeants  ne seraient rien si le peuple algérien ne s’était sacrifié et s’ils ne l’avaient pas floué !

Qu’espère l’Algérie de cette histoire ?

Prendre le leadership de la région ? Grand bien lui fasse si jamais elle y réussit ! Encore faut-il que les gouvernants de l’Algérie aient quelque chose à proposer comme but commun aux pays qui l’entoure ! Le gaz et le pétrole ne sont pas éternels et ils ne remplaceront jamais les idées et les projets : les pétrodollars ne font pas la grandeur d’une nation !

Maintenant, j’en arrive à la presse espagnole et sa position plus que compromettante !

Les tragiques événements de Layoune ont dénoncé le parti-pris absolument ahurissant mais tellement compréhensible de la presse espagnole !

Cette presse espagnole, avec à sa tête l’agence officielle EFE, les quotidiens supposés de référence comme EL PAIS ou EL MUNDO ou encore les télévisions moins influentes comme Antena 3 se sont lâchés comme des hyènes sur les cadavres des membres des forces de l’ordre marocaines.

La presse espagnole a transformé les victimes en bourreaux ! Elle a même transformé, sans honte ni remords,  les  victimes palestiniennes des bombardements israéliens de 2006 en victimes sahraouies d’un mitraillage marocain qui n’a pas eu lieu !

Pourquoi ce parti-pris ?

Où étaient les journalistes espagnols quand ces mêmes sahraouis étaient parqués comme des animaux derrière des barbelés du temps de la colonisation espagnole ?

La réponse ne m’intéresse pas puisque je la connais : la presse espagnole n’a jamais pardonné à ses dirigeants franquistes – disparus depuis -  d’être sortis du Sahara Occidental, de la manière la plus veule et plus lâche, la queue entre les jambes, la tête basse, intéressés surtout à sauver leur peau!

Ne pouvant plus demander des comptes à quiconque, la presse espagnole se donne bonne conscience en défendant  ceux  qu’elle ignorait superbement !

Cette presse espagnole donneuse de leçon me fait penser aux nouveaux convertis : ils sont en général plus fanatiques que les croyants historiques.

Maintenant que les esprits se sont calmés, que les événements se sont décantés et que surtout un début de vérité a émergé, les citoyens et citoyennes marocaines sont en droit de se demander s’il existe le risque d’une récidive ?

Les provinces du Sud sont marocaines, leurs populations sont marocaines.  Cette zone et ses habitants bénéficient de facilités qui peuvent paraitre  aberrantes aux yeux de certains.

Il est temps de procéder à une rationalisation et à une démocratisation de ces avantages, sans remettre en cause  la défense irréfragable de la marocanité  de ces  territoires et de leurs populations.


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