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[Critique dvd] Hierro

Par Gicquel

[Critique dvd] Hierro

Avec Elena Anaya, Mar Sodupe, Adres Herrera

[Critique dvd] Hierro
Je ne suis pas fan de ce genre de films, où le fantastique et l’irrationnel se mêlent pour procurer un genre bien souvent galvaudé par des artifices de mise en scène, et d’effets spéciaux qui cachent la misère. L’effroi pour l’effroi merci bien. L’angoisse pour l’angoisse encore moins.
Deux paramètres ici totalement assumés par un véritable regard cinématographique, visuellement poignant,  sur un scénario qui habilement maîtrise les contrastes, le chaud et le froid, l’harmonie et le chaos. Avec en point d’orgue une comédienne prodigieuse qui tient le film à bout de bras :Elena Anaya  est quasiment de tous les plans. Et comme la caméra ne la lâche pas un instant, on l’accompagne de très près dans sa descente aux enfers
Alors à ma grande surprise, j’ai suivi jusqu’au bout les aventures de cette mère qui au cours d’un voyage sur un ferry perd son enfant. Quand six mois plus tard le corps d’un gamin est retrouvé sur l’île d’El Hierro, elle ne le reconnaît pas.

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Sur une île perdue, peut-être la vision d'un enfant tout aussi perdu...

Malgré le scepticisme des médecins et des enquêteurs, Maria s’entête dans ses dénégations, prenant à témoin un environnement de plus en plus angoissant. L’île en question participe totalement à l’atmosphère du film, décor à la fois lunaire et énigmatique. Pour toute demeure, en dehors du village, une caravane habitée par une étrangère et deux stations service,  fermées la nuit.
El Hierro est un no man’s land plus qu’inquiétant, pour Maria qui au fil de sa quête s’enfoncera malgré tout un peu plus dans les recoins de cette terre inhospitalière, les recoins d’une folie cauchemardesque.

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Ses rencontres de plus en plus dangereuses, ses découvertes macabres rythment  le silence alentours, malmené par une caméra qui aimerait faire du bruit, casser ce destin provoqué par le temps qui passe et l’éloigne un peu plus de sa quête.
Aux affrontements physiques succèdent des affrontements psychologiques, tout aussi violents, et encore plus destructeurs. Des tensions extrêmes dans des situations quasi normales. C’est plus dans le ressenti que dans l’imagerie que Gabe Ibáñez  nous entraîne  dans ce conte horrifique, magnifiquement mis en musique. Et là encore c’est un bonheur de cinéphile : la bo n’en rajoute pas dans l’horreur ou l’émotion factice. Ce n’est pas une musique de fond ou d’accompagnement .Elle est, elle aussi partie intégrante du dénouement et dans les bonus, ses concepteurs l’expliquent très bien. La partition est signée par   Zacarías M. de la Riva .

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Une caravane , où vit une femme seule, folle et dangereuse ...

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COMPLEMENTS DVD
- Making-of (12’)

Toute l’équipe  raconte l’histoire du film, à sa façon, et certains détails de la réalisation. Notamment sur les effets spéciaux «  qui ne sont pas des trucages, mais des effets de perception ». Et ça se ressent . Il est  évident que le tripotage technique participe hautement à l’atmosphère si particulière de «  Hierro ». On apprend aussi  que le gamin Hugo Arbues, ne comprenait pas forcément tout ce que l’on lui demandait. Mais une fois habitué, il est très drôle de l’entendre raconter ce qu’il pense sur le jeu d’acteur.

- Entretien avec le réalisateur (13’)

Il revient sur l’importance de l’héroïne « avec ce qui, à mes yeux, est un contre-emploi radical pour  Elena Anaya  qui prend ainsi un nouveau départ et nous entraîne dans un périple d’angoisse, de folie et de violence. (…) On la mettait au courant de toutes les informations concernant l’aspect visuel du film, la palette de couleurs, nos sources d’inspiration, le type d’atmosphère qu’on recherchait. En assimilant toutes ces informations, Elena n’était pas seulement comédienne, mais membre à part entière de l’équipe technique. »

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L’autre paramètre important aux yeux du réalisateur est bien évidemment  l’île où aucun tournage n’avait jamais eu lieu. « Il s’agit d’un lieu spectaculaire loin de tous les stéréotypes visuels. L’atmosphère de Hierro joue un rôle crucial, met en jeu toutes les ressources visuelles et sonores du film. »
- Maquina : court-métrage du réalisateur
-  Après avoir vu «  Hierro » on comprend encore mieux ce court-métrage dans lequel le cinéaste fait quasiment ses gammes avec toujours l’histoire d’une femme qui souffre et s’enfonce dans ses problèmes psychologiques.
- Clip effet spéciaux (1’22)
- Story-board


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