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Nicolas Sarkozy, gaulliste, gaullien & garant de l’intérêt général ? Non : UM/Posteur !

Publié le 19 novembre 2010 par Kamizole

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Encore une fois partagée par la colère et la franche rigolade en voyant ce titre s’étaler en Une du Monde : Nicolas Sarkozy revendique à Colombey son hyper-présidence et se pose en garant de l’intérêt général (9 nov. 2010). Comme s’il avait jamais été gaulliste ! Pour autant qu’il en reste à l’UMP, ils doivent se compter sur les doigts de la main. La plupart de ceux qui suivirent De Gaulle dans l’aventure de la Résistance - à Londres, en France ou ailleurs - et formèrent ensuite le noyau dur des divers mouvements politiques dont il fut l’inspi-rateur, de la Libération à 1958 et jusqu’à la fin, sont soit morts depuis belle heurette soit des vieillards - ou de plus jeunes - qui n’ont plus guère voix au chapitre.

  • La meilleure preuve étant sans doute que l’autre Nicolas – le souverainiste Dupont-Aignan, président de Debout la France – organisa sa propre cérémonie à Colombey-les-Deux-Églises. Il faut d’ailleurs lire un article intéressant d’Arthur Nazaret sur le Journal du Dimanche (8 oct. 2010) Sarkozy, héritier du gaullisme ? et la question iconoclaste qui introduit le second para-graphe : «Simple hommage ou captation d’héritage ?». La poser est déjà y répondre !
  • Pour Nicolas Dupont-Aignan, la réponse ne fait point de doute : «l’UMP est un parti profondément anti-gaulliste et Sarkozy un anti-gaulliste farouche. Il démolit l’œuvre du Général de Gaulle avec le retour dans l’Otan, avec le vote du traité de Lisbonne contre le vote du peuple, et avec le poids de l’argent (…) Le gaullisme, ce sont “des principes” que ne respecte pas l’actuel Président. Parmi eux, “le respect du peuple, une France indépendante, l’intérêt général avant les intérêts particuliers, l’esprit de résistance, la suprématie de la volonté politique sur l’économie” : Une liste en forme de réquisitoire anti-Sarkozy (…) qu’il fasse un discours devant la croix de Lorraine mardi, c’est une imposture. Une provocation ! Toute sa politique est anti-gaulliste et il va se parer des plumes du gaullisme (…) Aujourd’hui, sur le plan politique, De Gaulle n’a jamais autant été piétiné et adulé”.

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    Jean-Louis Debré – fils de l’ancien 1er ministre du général de Gaulle, principal rédacteur de la Constitution de la Ve République - qui ne peut évidemment trop se “mouiller”, impartialité oblige en raison de sa fonction de président du Conseil constitutionnel, cite les présidents de la République qui selon lui ont continué d’incarner une forme de gaullisme : Georges Pompidou, Jacques Chirac et même François Mitterand. Tout le monde notera qu’il ne cite bien évidemment pas Valéry Giscard d’Estaing, farouche opposant au général de Gaulle mais pas non plus Nicolas Sarkozy ! CQFD…

    Yves Guéna, gaulliste pourtant «historique» - de la première heure : il rejoignit le général de Gaulle à Londres le 20 juin 1940 à 18 ans alors qu’il était encore lycéen - qui fut également président du Conseil Constitutionnel mais fort calamiteux et heureusement remplacé par Pierre Mazeaud qui a sans doute pour lui de faire partie d’une grande famille de juristes et fut le répétiteur “de luxe” de Jean-Louis Debré quand celui-ci entreprit des études de droit, n’a pas les mêmes préventions. Serait-ce le grand âge (88 ans) qui lui ôte tout esprit critique ou bien «l’esprit de cour» tellement en vogue dans la Sarkozie ?

    Toujours est-il qu’il ne craint pas de nous livrer un véritable flot d’inepties. Certes, je ne peux que lui donner raison quand il affirme «Le gaullisme, c’est d’abord le souci de maintenir la France au premier rang des nations. Ce sont aussi des insti-tutions stables qui permettent de mener une politique sans que le gouvernement soit renversé tous les ans»… La valse des ministères sous les IIIe et IVe Républiques constituaient une véritable calamité politique autant qu’institutionnelle. Mais je soulignerais que la France est proprement ridicule : rien moins que 20 Constitutions entre 1791 et 1958 ! A comparer avec la Constitution américaine – la même depuis 1787 et modifiée par 27 amendements…

    Je suis de longtemps persuadée que ce n’est pas le texte d’une Constitution qui la rend bonne ou mauvaise mais bien l’usage que l’on en fait. A cet égard, Nicolas Sarkozy est une catastrophe ambulante puisqu’il foule aux pieds en perma-nence la stricte légalité, les institutions et méprise totalement aussi bien les contre-pouvoirs légaux que les nécessaires corps intermédiaires, sans même parler des citoyens ! A preuve sa substantielle révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 (plus du tiers des articles) qui eût amplement mérité un référendum. Adoptée grâce à la seule voix de Jack Lang… «Papy ne fait plus de résistance», l’attrait des honneurs (du déshonneur devrais-je dire !) à moins qu’il ne “perdît ses légumes” à 71 ans. La vieillesse étant parfois «un naufrage»… Dixit le général de Gaulle !

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    «Sarkozy est un héritier du gaullisme, car il s’attache à maintenir la France au premier rang des nations. Nous venons de le voir avec la visite du président chinois. Il faut aussi se rappeler le rôle joué par le président Sarkozy dans la tension entre la Géorgie et la Russie. Sa présidence du G20 sera aussi quelque chose qui comptera. La France n’est pas redevenue vassale des Etats-Unis et le rapprochement avec les Anglais ne me gêne en rien»…

  • Vraiment n’importe quoi… Monsieur Guéna, vous avez tout faux ! et j’entends précisément le démontrer.
  • J’en parle d’autant plus volontiers et librement que si je n’ai jamais été gaulliste, je n’en respectais pas moins la personne du Général de Gaulle et son attitude, digne en toute circons-tance, en tant que Président de la République. Il ne se fût jamais compromis dans des “affaires” politico-financières telles que nous les voyons s’étaler de jour en jour qu’elles touchassent directement ou indirectement le chef de l’Etat. Il avait une haute idée de la grandeur et du prestige de la France - que ce fût sur le plan diplomatique, militaire ou économique - et, bien entendu, de la fonction présidentielle et de son image à l’étranger.

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    Croyez-vous que De Gaulle se serait aplati devant un quelconque chef d’Etat étranger comme dernièrement Nicolas Sarkozy faisant force courbettes en recevant en grandes pompes un Hu Jintao dans le seul but de lui vendre du matériel ? Qu’il eût accepté les conditions fixées par son hôte pour le déroulement de la visite d’Etat et surtout ! qu’il n’y ait pas de conférence de presse pour éviter les embarrassantes questions sur les droits de l’homme en Chine : Thibet, Prix Nobel de la paix au dissident Liu Xiobo ? A l’occasion de cette visite d’Etat Nicolas Sarkozy a même franchi une étape supplémentaire dans la larbinerie : aller accueillir Hu Jintao à Orly avec Carla Bruni !

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    Pouvez-vous croire un Nicolas Sarkozy quand il affirme ensuite – à Nice – «avoir parlé des droits de l’homme avec Hu Jintao» ? (Le Monde, 5 nov. 2010). “Il n’y a pas de tabou, notamment sur la question des droits de l’homme.” Comment croire pareille fadaise ? Sarko-Pinocchio – un pantin, comme lui !

    :)
    – nous a tellement habitués à mentir sur tout et n’importe quoi.

  • Bof… une fois de plus. A ranger au rayon “farces et attrapes” (couillons) sa promesse de campagne : «Je serai le président des droits de l’homme»… Moyennant quoi, il fricote avec tous les dictateurs de la terre ! Imaginez-vous De Gaulle faisant ami-ami avec Hitler à Munich en 1938 ?
  • Parce qu’il y a bien de cela, quand bien même me ferais-je agonir d’injures et de sarcasmes – ne vous gênez pas : j’ai l’habitude et cela ne me fait pas plus d’effet qu’un aca d’iau sur les plumes d’un canard, et avec toutes les saucées qui nous tombent dessus depuis plusieurs jours, je n’en serais pas plus trempée ! – mais je n’entends pas édulcorer le fond de ma pensée : Hu Jintao – ou n’importe quel hiérarque du “Pire du Milieu” – non seulement se rêve tout autant en “Maître du monde” mais est persuadé de déjà l’être ou peu s’en faut : les menaces auront raison des dernières résistances.

    Que Nicolas Sarkozy ne se fasse aucune espèce d’illusions : Pékin ne lui pardonnera jamais le passage mouvementée de la flamme olympique à Paris en 2009. Il pourrait bien faire les pieds aux murs ou n’importe quoi d’autre. La rancune des autorités chinoises sera toujours aussi vivace et les mesures de rétorsion plus ou moins occultes n’en continueront pas moins. Ils sont absolument incapables d’imaginer des citoyens – encore ? – assez libres pour manifester leur méconten-tement.

    J’ai été bien entendu indignée mais non surprise en lisant sur Le Figaro (Flash-Info du 8 oct. 2010) que L’ambassadeur norvégien à Pékin avait été convoqué pour signifier le courroux des autorités chinoises après que le prix Nobel de la Paix eût été décerné au dissident chinois Liu Xiaobo «pour ses efforts durables et non violents en faveur des droits de l’Homme en Chine» et qui purge une peine de 11 ans de prison pour «subversion du pouvoir de l’Etat» pour avoir été l’un des 300 cosignataires de la “Charte 08″, un texte qui réclame une Chine démocratique. Je viens d’ailleurs de lire sur Marianne (n° 707 du 6 au 10 nov. 2010) qu’un opposant (Guo Xian-lang) qui distribuait des tracts en faveur de Liu Xiabo aurait lui-même été arrêté pour cette même subversion du pouvoir de l’Etat… Ensuite de quoi, il est fort aisé d’affirmer que le Prix Nobel de la Paix est quasi inconnu en Chine.

    Le ministère chinois des Affaires étrangères a indiqué que la décision du Comité Nobel «allait nuire aux relations entre la Chine et la Norvège». S’il est bien évident que ses membres ont entendu jeter une belle pierre dans les jardins de la Cité interdite, comment faire comprendre aux autorités chinoises que s’ils sont désignés par le Parlement norvégien, ils sont indépendants du gouvernement et de la chambre ? Impensable en Chine.

    L’ambassade de Chine à Oslo exercerait des pressions sur les représentations étrangères pour dissuader les ambassadeurs en poste d’assister à la remise du Prix Nobel le 10 décembre 2010 - conformément à la tradition - lis-je sur Le Monde La France assistera à la remise du Nobel de la paix au dissident chinois Liu Xiaobo (9 nov. 2010). Bien évidemment assorties des traditionnelles menaces : «Le vice-ministre chinois des affaires étrangères Cui Tiankai avait menacé vendredi de “conséquences” les pays qui apporteraient leur soutien au dissident». Toto fais moi peur ! Si tout le monde avait le courage de leur dire carrément merde en les priant de remballer leurs produits du même genre, ces “tigres de papier” (Hi ! Hi ! retour à l’envoyeur : Mao Tsé Toung ) l’auraient dans le fion !

  • Pour asseoir son leadership mondial, la Chine utilise exactement la même tactique qu’Hitler en son temps – la guerre économique remplaçant désormais les bombes et les tanks, sauf quelques conflits régionaux. Elle est aussi féroce : Vae victis ! Pousser ses pions, promettre sur ce qui coince un peu trop mais surtout n’en rien faire, aller un peu plus loin à chaque fois. Nous nous réveillerons un beau jour sous la botte chinoise. La conquête de «L’espace vital», cela ne vous rappelle rien ?
  • Parlez-nous de cette fameuse «diplomatie des contrats» ! Nicolas Sarkozy se conduit en margoulin qu’il n’a jamais cessé d’être. VRP des multinationales dont il n’est que la pitoyable marionnette. Pas en chef d’Etat. Tout ça pour du vent ou peu s’en faudra à terme. Le Monde du 4 novembre 2010 avait beau titrer Visite d’Etat du président chinois en France, sur fond de juteux contrats, la réalité est bien différente comme l’analyse très bien un article paru sur Le Point le 5 novembre 2010 CONTRATS COMMERCIAUX - Bilan mitigé à l’issue de la première journée.

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    Il faudrait être bien naïvement stupide pour se laisser prendre à ces effets d’annonce. Même conclu, un marché n’est jamais certain à cent pour cent. Les précédents ne manquent pourtant pas : avions Dassault au Brésil, navires militaires avec la Russie… Alors, quand il n’y a même pas une “lettre d’intention” (Areva) ! Comme le souligne à juste titre l’auteur du blog Hexaconso, repris par Marianne2 Hu Jintao fossoyeur du made in France, non seulement il s’agit le plus souvent de contrats déjà signés et recyclés pour l’occasion mais comme le Brésil et la Russie, la Chine exige des transferts de technologie (à lire chez Sarkofrance) qui ne feront qu’accroître la désindustrialisation de la France comme je l’ai déjà démontré souventes fois. J’irais même plus loin : Nicolas Sarkozy est le fossoyeur en chef de l’industrie française !

  • Nonobstant les déclarations du Général de Gaulle glanées ça et là par Henri Guaino, il n’a jamais été un «hyper-président» se mêlant de tout. J’ai suffisamment de mémoire et je me suis intéressée bien trop jeune à la politique pour me laisser berner par de telles inepties.
  • Qu’il n’eût pas voulu comme ces prédécesseurs «inaugurer les chrysanthèmes» selon la formule convenue est un fait. Sinon, il n’aurait pas changé de constitution et celle de 1958 reprenait pour l’essentiel les idées-force de son célèbre Discours de Bayeux (16 juin 1946). Mais croyez-vous que s’il avait voulu exercer un pouvoir sans partage il n’eût pas demandé à Michel Debré – auteur principal de la Constitution et futur 1er ministre – des dispositions prévoyant un régime présidentiel alors que le nôtre est considéré comme semi-présidentiel – bicéphale pour reprendre la terminologie des constitutionnalistes : le pouvoir exécutif étant partagé entre le Président de la République et le 1er ministre ?

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    Croyez-vous que tant Michel Debré qu’ensuite Georges Pom-pidou eussent accepté d’être considérés comme les simples «collaborateurs» du Général de Gaulle, disparaissant tota-lement derrière lui ? Il faudrait encore plus d’imagination que j’en ai pour se représenter le Général de Gaulle intervenant dans les médias uniquement pour “chiper la vedette” à son premier ministre ou n’importe quel ministre devant présenter une initiative du gouvernement. Encore plus pour espérer entendre «moi, je» et discourir tous les jours à la radio ou à la télévision. Quant à traiter n’importe qui de con et autres amabilités…

    Qu’il eût fait exercer – notamment par les ministres de l’Infor-mation – un contrôle très strict notamment sur l’ORTF – information des radios publiques et télévisées - est la pure vérité. Qu’il y ait eu des interventions sur les rédactions des quotidiens, également. Mais à ma connaissance, il n’a jamais utilisé les services secrets pour espionner des journalistes (en tout cas, certainement pas pour des affaires relevant de sa vie privée sur laquelle au demeurant il était discret, et quant aux «affaires», un ministre suspecté d’y avoir trempé eût été prié de démissionner séance tenante) et s’il avait le Canard Enchaîné – le «volatile» comme il le désignait plaisamment – dans le collimateur, je n’ai pas le souvenir qu’il eût cherché à en traquer les sources.

    Certes, il y eut – sous le régime de l’article 16 (pleins pou-voirs en temps de crise) - la censure de certains articles au moment des troubles provoqués par le putsch des généraux en Algérie et les attentats en France. L’OAS menaçait de débarquer en France et j’ai le parfait souvenir que tous les aérodromes militaires furent mis en état d’alerte, ce fut le cas de la base aérienne de Bricy, proche d’Orléans, le père d’une de mes copines d’école qui était réserviste fut rappelé comme beaucoup d’autres, et pour autant que je me souvienne d’un cas étudié en droit administratif, il y eut la saisie d’un numéro du Monde en Algérie.

    Pensez-vous qu’il eût convoqué la presse dès potron-minet pour se faire admirer en “1er flic de France” participant à des opérations de police dans les banlieues ou autres démon-strations aussi musclées ? Qu’il eût accepté n’importe quelle fonction pour se venger ? Ce qui fut bien le cas, s’agissant de l’affaire Clearstream puisque Nicolas Sarkozy demanda et obtint en 2005 le ministère de l’Intérieur, avouant toute honte bue, qu’il voulait ainsi découvrir l’auteur des fameux listings… Qu’ensuite il y vit l’opportunité d’abattre Dominique de Villepin : cerise sur le gâteau ! Lors même qu’il est désormais connu que leur auteur était Jean-Louis Gergorin – ancien des services secrets et cadre d’EADS – qui voulait ainsi venger la mort (pour le moins suspecte) de son ancien patron : Jean-Luc Lagardère…

    Au Parlement la majorité lui était-elle acquise et les députés de l’UNR (UDR, ensuite) ne furent-ils pas pour rien affublés du sobriquet de «godillots»… Mais je n’ai pas le souvenir qu’il eût convoqué un récalcitrant ou l’ensemble des parlementaires à l’Elysée pour les amener à ses vues. Il laissait cela au 1er ministre et autres membres du gouvernement. Bien que ce fût largement une fiction – il était de droite mais sans aucune mesure possible avec la droite quasi extrême de Sarkozy ! – cette “cuisine” politicienne ne l’intéressait pas. Il préférait prendre une certaine hauteur pour apparaître «au-dessus de la mêlée» : arbitre en dernier ressort.

    Nicolas Sarkozy ne l’entend nullement de cette oreille… sous la plume de Guaino cela donne «Pas seulement arbitre : il a le devoir d’agir». Agir ? Bien plutôt réagir à tout propos, se servant de tout et n’importe quoi pour pouvoir ramener sa fraise, des fois que nous oublierions l’existence de cette pauvre tache.

  • Nicolas Sarkozy n’étant rien d’autre qu’un “chef de meute”, il ne pourrait en aucun cas apparaître comme étant au-dessus de la mêlée ou arbitre. Il reste le véritable maître de l’UMP et chasse pour le compte des donneurs d’ordre de l’ultralibéralisme, Medef et dirigeants des multinationales. Seuls leurs intérêts comptent. Tant pis pour les Français et la France. N’oublions pas que le Général de Gaulle osa déclarer un jour : «La politique de la France ne se mène pas à la corbeille» (celle de la Bourse).
  • UM/pensable aujourd’hui ! Toutes les mesures économiques et sociales menées tambour battant par Nicolas Sarkozy depuis 2007 n’ont qu’un seul et unique objectif : favoriser les plus riches, les multinationales et leurs actionnaires, rassurer les marchés boursiers.

    Nicolas Sarkozy justifie donc son action par «le seul intérêt général» et se serait indispensable car «lorsque rien ne change, il n’y a d’autre issue que le déclin» et que s’il convient d’être «constamment tourné vers l’avenir», il faut agir en étant conscient de ses racines, car «on ne construit rien sur le reniement de soi»…

  • Ce bref passage constitue un véritable morceau d’anthologie ! A faire étudier par tous les étudiants en science politique. Je vais tenter d’être aussi brève que possible dans l’exégèse. Je passerais rapidement sur L’INTERËT GENERAL car sauf à être béni-oui-oui et/ou complètement idiot (les deux à la fois sans nul doute) nous savons tous pertinemment que Nicolas Sarkozy n’a rien à secouer de l’intérêt général.
  • Le sort des Français et de la France ne faisant nullement partie de ses préoccupations, c’est à peu près aussi crédible que Nicolas Sarkozy faisant l’apologie de la méritocratie dans un lycée au moment même où il voulait placer Prince Jean – qui était toujours scotché en deuxième année de droit - à la tête de l’Epad… Tous les étudiants en droit au moins titulaires d’un Master 2, sinon d’un doctorat et cherchant désespérément un premier emploi ont dû apprécier.

  • LE CHANGEMENT OU LE DECLIN :
  • Antienne ultralibérale connue. J’aimerais d’abord que l’on me prouvât en quoi la réforme permanente serait un gage de progrès économique ou social… Plutôt marrant au demeurant que l’ultralibéralisme réinventât à sa manière «La révolution permanente» (Trotsky !)… Moyennant quoi, je ne me trompe donc pas en affirmant sans cesse que l’ultralibéralisme est une idéologie que ses thuriféraire mettent en application, avec tous les dangers totalitaires que cela suppose.

    C’est bien au nom de ce paradigme que l’on éradique jusqu’au moindre souvenir de l’Etat-providence déclaré dépassé : cela ne se discute même pas ! Bien sûr que si mais ce n’est pas grave. Il faudra sans doute attendre l’effondrement total et irréversible pour que les partisans de l’ultralibéralisme se retournant sur le champ de ruines s’écrient horrifiés – comme naguère les communistes – «comment avons-nous pu croire de telles conneries» ?!

    Nous devrions rappeler à ces prétendus héritiers du Général de Gaulle qu’il instaura l’Etat-providence – la généralisation de la Sécurité sociale, les retraites, les Allocations familiales, la nationalisation de certains services et entreprises publics essentiels - à la Libération avec le concours du Conseil national de la Résistance : vaste rassemblement qui alla des gaullistes aux communistes en passant par tous les démocrates qui luttaient pour débarrasser la France des nazis et collaborateurs. Le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1945 – auquel renvoie celui de la Constitution de 1958, ce qui lui donne valeur constitutionnelle – était destiné à prévenir pour l’avenir toutes les funestes erreurs économiques et politiques qui avaient précipité le monde dans l’horreur, notamment après la grande dépression de 1929. Nous y retombons !

    Destruction de l’Etat-providence en vertu du credo du capitalisme ultralibéral : tout pour les profits, rien pour le peuple. La finance remplaçant l’économie réelle (ringarde !). Les délocalisations massives faisant le reste. Qu’il ne nous fasse surtout pas le coup habituel des formations qualifiantes dans les métiers d’avenir… Il y a belle heurette que je suis persuadée que n’ayant besoin d’aucune attache territoriale, ils seront encore plus vite délocalisés que les emplois industriels.

    Pour preuve, un autre article d’Hexaconso : Peut-on rire des délocalisations ? qui traite sans doute d’un feuilleton américain désopilant sur le sujet «Outsourced» : délocalisé en français mais où il démontre que non seulement que depuis les années 70 on estime à 5 millions le nombre d’emplois perdus aux Etats-Unis (et 43.000 entreprises fermées) mais que le pire est encore devant nous avec l’externalisation - particuliè-rement en Inde s’agissant des Etats-Unis - d’un nombre considérable de métiers, et non des moindres : non plus seulement les centres d’appel et autres petits métiers du même genre mais des emplois très qualifiés et pointus : «touchant à l’analyse boursière, les technologies de l’information, la comptabilité, l’architecture, l’ingénierie technique de pointe, l’information, et les services médicaux et juridiques». Les avocats américains seraient particulièrement menacés : «50.000 postes d’avocat risqueraient d’être délocalisés d’ici 2015» !

    Sans doute la situation de la France et des pays européens où le droit s’inspire du droit romain est-il différent des Etats-Unis où le droit est régi par la «common law» issue du droit anglais et dont j’ai tout lieu de croire qu’elle s’applique également en Inde, ancienne colonie britannique. Mais ne soyons pas rassurés pour autant. On assiste depuis un certain nombre d’années à des tentatives d’unifier le droit comme on l’a fait pour le reste, globalisation ultralibérale oblige.

  • AGIR EN ETANT CONSCIENT DE SES RACINE CAR ON NE CONSTRUIT RIEN SUR LE RENIEMENT DE SOI…
  • S’il avait le moindre intérêt authentique pour l’histoire de la France – qui lui passe largement au-dessus du têtiau – cela se saurait. Bien au contraire, puisqu’il soutient la suppression de l’histoire-géo dans les classes scientifiques de Terminale. «Du passé faisons table rase» à la mode ultralibérale !

    D’ailleurs, Nicolas Sarkozy - s’il sait commémorer à tour de bras - n’a vraiment pas de chance avec la date du 9 novembre ! souvenez-vous : l’an dernier il tentait de nous faire croire, au mépris de la vérité qu’il était présent à Berlin le 9 novembre 1989 au moment de la Chute du Mur de Berlin, lors même qu’un article du Figaro témoignait à l’envi, qu’étant précisément présent à midi à la cérémonie commémorative de la mort du général de Gaulle, il lui était absolument impossible d’être en début de soirée à Berlin… Il ne risquait pas alors d’emprunter un hélicoptère de l’armée, étant dans l’opposition.

    Or, incorrigible menteur chronique, il a récidivé à Colombey selon ce que je lis dans l’article de Nicolas Cory (Libération du 9 novembre 2010) Le petit tour de Gaulle de Sarkozy qui relate la visite express… Au pas de charge : 5 minutes au cimetière de Colombey, 10 minutes à la Boisserie (demeure du général de Gaulle) quelques minutes pour déposer une gerbe au pied de la Croix de Lorraine et un discours de 30 minutes où “l’homme pressé”, aussi connu pour être celui “qui rit dans les cimetières” ne semblait pas s’embarasser d’une quelconque gravité de circonstance : «en évoquant cette mort, il ne peut s’empêcher d’afficher son habituel sourire complice»…

    Ni de mentir effrontément une fois de plus : il commence par évoquer un «souvenir commun» avec celui des gens de sa «génération» : «cette soirée du 9 novembre 1970 où la France apprit que le général de Gaulle venait de mourir» - d’une crise cardiaque alors qu’il faisait une patience, pour autant que ma mémoire ne me trahisse pas. Mais avouez que c’est vraiment pas de chance pour Nicolas Sarkozy : «ce n’est que le lendemain que la nouvelle est parvenue aux Français» !

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    Pour en revenir à nos “racines“, force est bien d’entendre ce terme au sens sarkoïdal, dans la continuité du nauséabond débat sur «l’identité nationale» : haro pour ceux qui sont nés ailleurs quand bien même auraient-ils fait leur notre passé – sans pour autant renier leurs origines. En n’ayant garde d’oublier que pour certains leurs pères, grands-pères ou arrières-grands pères combattirent pour la France, en 1914-18, en 39-45 et plus tard en Indochine ou en Algérie et qu’un grand nombre perdirent la vie ou furent blessés…

    Un petit zeste de religion catholique au nom des racines religieuses européennes pour ostraciser ceux qui professent la religion musulmane, forcément associée à l’islamisme, donc au terrorisme. Sans se soucier du fait que dans leur grande majorité les musulmans sont de paisibles citoyens qui n’aspirent qu’à une chose : vivre en paix et en bonne intelligence avec tout le monde. Hier, le Régime de Vichy et l’Allemagne nazie instruisaient le même procès contre les Juifs, avec les terribles conséquences que l’on sait.

    Je trouve formidablement curieux que Nicolas Sarkozy qui se présentait avant 2007 comme étant issu de «sang mêlé» nous joue à fond aujourd’hui cette carte raciste et xénophobe. Je me sens d’autant plus le droit de m’en offusquer que l’on ne fit point de cadeau à ma mère, venue de son Ecosse natale au pire moment : juste avant la crise de 1929. S’il y a de ce fait une chose que je déteste par-dessus tout c’est précisément les étrangers qui, une fois accueillis sur le sol national, tirent l’échelle derrière eux : no passaran pour les autres ! Ceci dit, je suis tout à fait d’accord quand ils sont en colère contre ceux qui venant du même pays qu’eux se signalent comme des délinquants, parfois fort dangereux. Effectivement, ils “cassent la baraque” !

    Pour aller faire le pitre à Colombey, Nicolas Sarkozy n’a pas lésiné sur les moyens. Rien moins que deux hélicoptères. Lui-même et le 1er ministre ne pouvant voyager dans le même, question de sécurité oblige. Je veux bien admettre cet argument mais pourquoi pas des voitures, ou mieux encore : le train ?

    Je rappellerais ce mot du Général de Gaulle à quelqu’un qui lui demandait pourquoi il ne ralliait pas Colombey avec un hélicoptère de l’armée quand il y allait passer le week-end ou les vacances : «Ce n’est pas avec ma solde de général de brigade que je pourrais me le permettre». No comment. A verser au même chapitre que le fait qu’il ait fait poser un compteur EDF à son nom pour régler les factures d’électricité de son appartement à l’Elysée.

    Autre temps, autres mœurs, et surtout ce qui fait totalement défaut à Nicolas Sarkozy : l’éthique, le sens moral, le souci du bien public et des deniers de l’Etat. Etre au service de la France et non point se servir… Nonobstant toutes les belles déclarations soufflées par Henri Guaino, Nicolas Sarkozy ne peut se réclamer de l’héritage gaulliste ni nous faire croire que son attitude en tant que chef de l’Etat serait gaullienne. Pure UM/Posture !

    .

    Post scriptum :

    Dans le même ordre d’esprit, je lis un court entrefilet sur le même numéro de Marianne : «Drôle de gaulliste» qui pointe le ridicule d’un article du Journal du Dimanche parlant de «Copé le gaulliste» !

    :)
    «Pourtant, l’on imagine mal le général de Gaulle parrainer un député qui est un cumulard notoire allant jusqu’à flirter – flirter n’est pas coucher… - avec le conflit d’intérêts en travaillant à temps partiel pour un cabinet d’avocats d’affaires»…

    J’aurais l’occasion de revenir sur Jean-François Copé, grâce à un autre article (version papier) de Marianne dont j’espère tirer un article quand j’aurais un peu plus de temps pour lui tailler un beau vêtement qui devrait lui permettre de passer l’hiver - qui pourraît bien être aussi rigoureux que l’an dernier - sans peler de froid.

    .

    Nota bene

    Cet article était rédigé et fut enregistré au brouillon avec d’autres textes le 9 novembre 2010, tard dans la nuit. Je comptais les reprendre le lendemain pour faire les corrections, etc… Mais en raison du bug qui affecta le site du Monde, je ne pus y accéder au blog avant le vendredi. Je ne saurais dire pourquoi cet article a disparu de la zone “brouillon” alors que les autres y étaient confortablement bien installés au chaud.

    Je ne m’en suis pas aperçue tant j’avais du pain sur la planche pour rattraper le retard et c’est seulement ce matin - après moult galères pour accéder à mon blog ! je ne fus pas loin de la crise de nerfs et je comprends mieux pourquoi je perds mes cheveux par poignées… - que, voulant y puiser un rensei-gnement, je me suis aperçue qu’il manquait à l’appel. Une fois de plus, bien contente de travailler mes textes sur Word… J’ai pu le récupérer.

    Certains sans doute diront qu’il n’a plus d’intérêt car l’actualité est largement passée. Mais ce serait oublier qu’au-delà des éléments purement factuels, Nicolas Sarkozy ne sera pas plus gaulliste ni moins menteur demain… C’est l’essentiel de ma démonstration.


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