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Nino Moschella - "The Fix" 2006 Ubiquity Records

Publié le 20 novembre 2010 par Audiocity

Dans la rubrique "artistes indépendants aux talents pas assez reconnus" je demande le fils, et j'obtiens Nino Moschella.
Il est fort possible que ce nom ne vous dise rien et que vous n'ayez même jamais rien entendu de lui. Il mériterait pourtant d'un peu plus de notoriété auprès du grand public car sa discographie encore récente (2 albums depuis 2006) apporte un vrai souffle de fraicheur sur la scène médiatique musicale. Ce passionné de funk californien bercé dès son plus jeune âge par la musique black des années 70/80 a attendu longtemps avant de se décider à en faire son métier, et ce malgré des prédispositions évidentes. Pas assez considéré malgré de réelles qualités artistiques, "The Fix", premier album très prometteur de ce "funkyman" atypique sorti en 2006 est une oeuvre à part, en marge des productions "groovy" généralement entendues, loin des clichés du genre et du battage promotionnel dont bénéficient certains (et ce malgré leur manque d'originalité flagrant). Nino Moschella n'en est pas là et refuse toute comparaison. Il ne cherche pas la gloire à tout prix et privilégie avant tout le travail et le plaisir à la réussite financière. Pas étonnant dès lors que l'on ressente dans sa musique cette impression d'authenticité souvent propre aux artistes dont l'engagement dépasse de loin le simple cadre économique de leurs employeurs.
Pour vous situer rapidement son parcours, sachez que lorsque les gens d'Ubiquity records ont écouté sa musique pour la première fois, il ne leur a pas fallu longtemps pour s'apercevoir qu'ils avaient à faire à quelqu'un de très prometteur. Quelques morceaux bricolés sur un 4 pistes rudimentaire depuis son petit home studio suffira à les persuader de le signer rapidement. Car cet homme a tout pour plaire et peut revendiquer haut et fort son statut d'artiste à part entière. Multi-instrumentistes, il compose et écrit tous les titres de l'album, exceptés "No One" et "Moved On" qui sont signés avec sa femme Mia Birdsong. Quelques intervenants partiels dont Joe Morais aux claviers sur "Better Off", Tomy Delgado à la basse ou aux choeurs, ainsi que son père, lui aussi musicien, qui joue de l'harmonica sur le morceau "Strong Man". Principal souci de l'artiste, faire sonner sa musique dont les influences puisent clairement leurs styles dans la soul ou le funk de la meilleure époque, celle des Sly Stone, des Stevie Wonder ou des Billy Preston. Ce qui surprend tout de suite, c'est la tessiture de voix de Nino qui n'est pas sans rappeler celle de Robert Plant, voire même par moments Macy Gray comme sur le titre "Didn't You See Her". Un ton légèrement rauque capable de nombreuses excentricités, et parfaitement maîtrisé en studio comme en live. L'homme sait ce qu'il veut et prend le temps de se concocter un plat à son goût digne de figurer au Michelin, mais sans la prétention de le revendiquer (c'est bien moi qui le dis). L'essentiel de la réussite de cet album tient d'abord au trio basse-batterie-claviers, véritable pierre angulaire de l'édifice à l'efficacité assez redoutable. D'ailleurs l'énergie est contagieuse et ne devrait pas manquer de vous plaire, d'autant que les vocalises de Nino se prêtent parfaitement à la couleur générale. Ses gimmicks entêtants associés à ses harmonies corsées ajoutent une touche pop-rock très rafraichissante tout en évitant de rendre l'exercice trop convenu. Une singularité qui s'affiche dès son premier album.
Pour ma part, et même si le parallèle ne semble pas forcément propice, j'y retrouve un son à la Led Zeppelin, tant dans l'énergie d'ensemble que dans la voix ou les rythmiques métalliques et très lourdes jalonnant les 14 titres de "The Fix". Du point de vue de la forme, les arrangements plutôt modestes sont suffisants et jouent surtout des mélodies vocales plus que de l'écriture musicale. Au final, l'impression générale est agréable à l'oreille et, sans aller jusqu'à considérer "The Fix" comme une oeuvre révolutionnaire, ne manque pas d'énergie. Vivace, plaisant et authentique sont les 3 qualificatifs que j'emploierai volontiers pour le définir, d'abord parce qu'il parvient à capter l'attention en usant des codes de la musique funk avec talent (sans pour autant se faciliter la tâche), mais aussi parce que ce disque n'a pas vraiment d'égal en la matière. L'implication de Nino s'en ressent fortement et tient pour beaucoup dans la qualité singulière de celui-ci. En d'autres termes, très bon premier jet pour cet artiste prometteur et talentueux qui mérite vraiment qu'on s'y intéresse.


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