Si j’avais été partagée par le documentaire du même réalisateur présenté l’an passé au FFCF, Portrait de famille (2007), je dois dire que Taebaek, Land of Embers (2008) m’a complètement réconcilié avec Kim Young-jo.
Taebaek est une région en pleine mutation suite à la fermeture successive des mines, qui ont longtemps fait vivre une majorité de la population. Aux portes d’un renouveau économique insufflé pas les dirigeants, les mineurs et familles de mineurs s’interrogent sur le sort qui les attendent et se livrent face caméra aux injustices dont ils sont victimes.
Le début du documentaire est énigmatique. Un gros plan sur un lieu qu’on peine à définir puis ces longs plans sourds sur ces mines. Une description précise de l’environnement de ces travailleurs du charbon avant de se fixer sur des portraits teintés d’humour parfois, mais un humour noir, de pudeur et de sincérité. C’est ce qui restera la force de ce documentaire. Car les rencontres et les témoignages sont bouleversants. Se détache de ces mots jetés face caméra une détresse profonde, conséquence d’un abandon total des autorités. Une population entière qui vit dans l’injustice, le mensonge et les promesses avortées.
Kim Young-jo donne de la force à son documentaire en montrant le rapport de l’homme à la mine et celui de l’homme à l’homme. Deux confrontations qui parviennent à communiquer le désarroi d’une population entière. Si le cinéaste ne m’avait pleinement convaincu dans Portrait de famille pour son aspect superficiel, il renoue ici avec la brutalité du genre documentaire.
Diana
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