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Venise lente et engourdie
Publié le 21 novembre 2010 par VenetiamicioC'est peut-être cette indifférence, ce qui ronge secrétement la ville et l'exténue : et qui aussi qu'on se sente parfois, dans l'amour qu'on lui porte, vaguement coupables. Il en est des lieux comme des êtres : certains, on les aime avec mauvaise conscience. C'est parfois le cas pour Venise. Ce n'est pas qu'on ne puisse donner des raisons à cet amour, et même elles abondent : mais il se trouve qu'elles ne sont pas toujours bonnes pour un esprit et un coeur exigeants. Car il existe des lieux où l'indifférence a la couleur du dépouillement total, ou du violent et bref désir ...Liliana Magrini, Carnet Vénitien.