
C’est une fin comme je les aime, à la fois fermée et ouverte. L’auteur ne nous laisse pas tomber, au petit bonheur la chance ! Il s’agit d’une vraie fin. La boucle est bouclée. Après, la vie reprendra ses droits, et c’est une autre histoire mais cette apothéose aura eu lieu et c’est une belle occasion de terminer magistralement un roman de cette envergure qui se déroule sur une trentaine d’années, en commençant par la journée du 12 juin 1950, la journée fatidique de la première nuit de noces, celle du premier veuvage d’Ariah jusqu’à l’épilogue évoquant la cérémonie du 21 septembre « In memoriam de Dick Burnaby », le père si mal connu.
J’ai aimé l’héroïne, cette femme si pleine de contradictions, aimante et dure à la fois, fragile et forte, secrète et courageuse. Elle se réfugie dans son monde et ne veut rien savoir de ce qui l’entoure ou le moins possible. Ses enfants la protègent à leur façon plus qu’elle ne les protège. Chacun d’eux est complexe et attachant. J’ai trouvé un peu long au début l’histoire de Juliet que l’on ne connaît que très tard mais finalement elle aussi est intéressante avec cette étrange attirance pour ce curieux fils du policier maudit !
Joyce Carol Oates est décidément une très grande romancière, capable de faire surgir avec brio, tout un monde, un lieu, un passé, une famille, des vies individuelles si justes et si vraies que j’ai l’impression qu'elles font désormais partie de ma vie !
Lecture commune avec Restling, Manu et Vilvirt. Autres avis chez BOB. Les Chutes de Joyce Carol Oates, (Éditions Philippe Rey, 2004, 505 p) Titre original : The Falls, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Claude Seban.