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Infectés (Carriers)

Par Mg


carriers

On a appris depuis longtemps à faire de jolis films sans trop de moyens, et le film de genre s’y est essayé à plusieurs reprises récemment, sans réellement s’assumer. Difficile d’offrir au spectateur avide d’hémoglobines et de charcutages en règle un film pensé et réfléchi pour sa sobriété de style. C’est bien ce qui arrive avec Carriers, et dans un environnement désertique quasiment extrême, voici un film de virus joué à quatre. Liberté et limite du genre.

Carriers (en VO) nous présente quatre jeunes gens roulant sur une jolie route de campagne, direction l’océan sur les traces de leur enfance entre surf et soleil. Presque le pied, si ce n’est que le monde environnant est anéanti par un mystérieux virus à l’aspect médical poussé (on nous le présentera par ses symptomes, sans autres explications sur son origine ou la manière de le combattre – s’il y en a une…), condamnant presque inévitablement la victime exposée. Leur rencontre avec un père et sa fille infectée sur la route tourne au drame lorsque leur propre voiture rend l’âme. Commence alors un dangereux marchandage pour aller trouver de l’aide… Infectés n’a pas l’air comme cela, mais ferait presque figure de film indé’ de genre, entre une économie de moyens évidente et un casting bien côté, comportant le Chris Pine (Star Trek, Unstoppable…), Piper Perabo (tiens, le retour?) ou encore Christopher Meloni. Bref, un petit film fait made in Hollywood qui ne s’embête pas des effets, pour coller au plus près des personnages.

Evidemment la formule a de rapides limites. Tourné autour de quelques personnages sur une route déserte, outre une séquence dans un hopital pour quelques minutes, laisse à désirer sur les options à suivre. Mais les frères Pastor semblent y avoir réfléchi, et pour leur premier long ne vont pas trop tirer sur le concept. D’une part ils se basent sur les émotions et non le drame, faisant avancer l’histoire quoiqu’il arrive (l’histoire elle même étant condensé entre la nostalgie d’une époque pré-virus, et l’espoir de le retrouver quelque part…), et d’autre part des équations assez simples rythmant le récit (deux frères, infecté : laissé sur le bord de la route). Les mécanismes sont simples, voir trop (la fameuse scène censé faire monter le suspense alors qu’on en connaît tous l’inéductable fin…), mais qui dans l’esthétisme de la mise en scène passent très bien. Il faut avouer que Carriers bénéficie d’une image solide, et sans vouloir multiplier les points de vues filment l’ensemble de très belle manière.

Le seul vrai défaut de Carriers restera de ne pas marquer plus les esprits, dans une catégorie où d’autres films ont osés poussés aux limites extrêmes leurs idées. Nous avons affaire ici à un film qui connaît ses possibilités et les exploite bien, tout autant sur le fond que sur la forme, offrant quelques jolis moments (de sentiments, d’effets spéciaux) sans réellement parvenir à sortir de la route qui lui était tracé. Mais cela donne bon espoir dans le cinéma des frères Pastor, mieux construit que la plupart des premiers films déjà vus.


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