Les 19, 20 et 21 novembre 2010 s’est tenue, à Paris, la première session d’automne du Marché de la Poésie, en l’espace des Blancs Manteaux, à une portée de pas du Châtelet et de l’Hôtel de Ville.
Ces trois jours auront été l’occasion de nombreuses rencontres et lectures. Poezibao a suivi tout particulièrement l’une d’entre ces lectures-rencontres, dédiée aux Éditions Unes, à La Galerie Remarque, aux éditions Pavupapri, à Jean-Pierre Sintive et à Stéphanie Ferrat. Il s’agissait de témoigner la solidarité de la communauté poétique après le drame qu’a été le 15 juin 2010 la quasi destruction de la Galerie Remarque et de ses livres et œuvres d’art lors des graves inondations qui ont affecté toute la région et notamment Trans-en-Provence.
Poezibao avait consacré en septembre une semaine entière de l’anthologie permanente à une évocation du magnifique travail éditorial de Jean Pierre Sintive, avec des extraits des œuvres de Paul Celan, Roberto Juarroz, José Angel Valente, André du Bouchet et Fernando Pessoa.
En début d’après-midi, le samedi 20 novembre, sur une petite scène, située au cœur même du Salon et non pas dans les salles un peu isolées qui se trouvent à l’étage de l’espace des Blancs-Manteaux, se sont ainsi succédés pendant une grande heure plusieurs auteurs publiés par les éditions Unes.
Vincent Gimeno, le délégué général du Marché de la poésie, a introduit ce temps de lectures en rappelant le drame du 15 juin et l’idée qui s’est très vite manifestée au sein de l’équipe du Marché de mettre en œuvre quelque chose qui puisse manifester une solidarité à Jean-Pierre Sintive.
Pierre Vilar ensuite présenté brièvement l’œuvre de Jean-Pierre Sintive, et l’histoire des éditions Unes depuis 1981, autour de ce constat que Jean-Pierre Sintive a eu le désir de lire les livres qu’il ne trouvait pas.
Jean-Pierre Sintive qui a repris cette idée au bond et qui a expliqué comment il était parti à la recherche de Jean-Louis Giovannoni, qu’il ne connaissait pas mais dont il avait lu Garder le mort, qui l’avait profondément marqué. Qu’il avait longuement attendu le second livre de l’auteur, qui ne venait pas. Qu’il était donc aller le trouver, pour lui demander s’il écrivait encore, à quoi il lui fut répondu que non ! Il a su convaincre Jean-Louis Giovannoni de revenir à l’écriture. Il parle aussi d’une dimension très importante des éditions Unes, la traduction, avec à partir de 1984, Paul Auster, Pessoa, Valente, Steevens, Oppen.
Fabienne Courtade lit un extrait de son œuvre, non sans avoir au préalable évoquer la mémoire de Martine Broda et de l’artiste Frédéric Benrath.
Non loin de l’estrade, le stand des Éditions permettaient de prendre mieux encore conscience de l’exceptionnelle aventure éditoriale menée par Jean-Pierre Sintive.
Il faut donc formuler l’espoir que ce désastre, qui vient après un autre désastre antérieur, l’incendie du dépôt des Belles Lettres qui avait aussi gravement mis en péril le travail de Jean-Pierre Sintive, n’empêche pas lui, Stéphanie Ferrat, leur équipe de continuer à mener ce qu’on peut appeler aujourd’hui le combat éditorial, de publier encore et encore tous ces auteurs du passé et du présent qu’ils savent si bien accueillir dans leurs pages.
reportage et photos ©florence trocmé (elles sont agrandissables par simple clic)
Toute correspondance ou demande de catalogue pour les éditions Remarque et Unes doit être désormais adressée à:
Jean-Pierre Sintive
B.P. 205
83006 Draguignan Cedex