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Le sursis, la BD culte de Jean-Pierre Gibrat, édition intégrale

Publié le 23 novembre 2010 par Abelcarballinho @FrancofoliesFLE

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Le sursis est l’une des séries BD phares de Jean-Pierre Gibrat publiée pour la première fois en 1998. La sortie toute récente d’une édition intégrale chez Aire Libre est l’occasion de se (re)-plonger dans ce chef d’œuvre du neuvième art. Une édition là encore superbe, comme Dupuis en a l’habitude

Résumé de l’éditeur

Juin 1943. Caché dans le grenier de la maison de l’instituteur, mise sous scellés par la milice, Julien observe la vie quotidienne du village de Cambeyrac, où il a grandi et où on le croit mort. Déclaré disparu à la suite du bombardement du train qui devait le conduire en Allemagne, et dont il s’était échappé, il attend la fin de la guerre de son poste d’observation. Les actes d’amour et de haine, les lâchetés, l’héroïsme et les compromissions des habitants de Cambeyrac se déroulent sous ses yeux, comme autant de tableaux banals et cruels de la France occupée. Et puis il y a Cécile, la belle Cécile dont il est secrètement amoureux, et dont il interprète inlassablement les faits et gestes jour après jour. Jusqu’à ce que le destin, moqueur et implacable, ne se rappelle à lui, et ne lui signifie que tout cela n’était guère plus qu’un sursis.

Avec ce récit historique teinté de romance et de politique, Gibrat a suscité un enthousiasme public et critique que les années ne démentent pas. Cette Intégrale permet de redécouvrir l’histoire de Julien, piégé par un destin cruel et moqueur dans la France de l’Occupation. En bonus, un carnet de croquis offre un nouvel aperçu de l’immense talent de Gibrat.

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Gibrat n’a pas volé son statut de grand auteur, Le sursis en est une illustration parfaite. Brillant scénariste, l’homme capte les moments les plus simples, mais qui sont aussi les plus émouvants de la vie. Avec une narration subjective et introspective, il nous décrit le quotidien d’un homme caché durant l’occupation. On devine le challenge. Un environnement retreint, pour ne pas dire fermé, que le scénariste contourne habilement, se réservant toujours une fenêtre vers l’extérieur… C’est ainsi que se joue la plupart des scènes, à travers le regard observateur et curieux de ce Julien auquel le lecteur s’identifie. On assiste à la vie d’un village, les gens vont et viennent et l’on scrute leur moindre faits et gestes partageant l’espoir de Julien d’y trouver du réconfort… ou pas. Mais le récit s’ouvre très vite vers d’autres perspectives, la situation de Julien évolue avec ses sentiments, avec les hauts et les bas que la vie réserve… Au fil de ces longs mois d’occupation, Gibrat foisonne d’ingéniosité et livre une multitudes d’intrigues, comme autant de personnes habitent ce village. Un récit généreux qui provoque un coup de foudre immédiat.

Le dessin est également l’œuvre d’un grand. Le crayonné est fin, la coloration sublime, les cadrages fantastiques et le découpage ne souffre quant à lui d’aucun défaut. On reste sans voix devant tant de génie. Gibrat méritait donc bien cette belle édition. Absolument culte !

source: publikart.net  link


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