

© ACBD (par Laurent Mélikian avec mon appareil).


© Manuel F. Picaud / auracan.com
Dans la définition du Grand Prix de la Critique, il faut insister sur "dans un esprit de découverte". Autrement dit, l’Association s’interdirait pratiquement d’honorer un album qui a trouvé son public ou déjà été honoré. Résultat, alors que dans la sélection précédente figuraient en bonne place des titres comme Blast et Quai d’Orsay, ils ont été écartés après discussion. Le premier a déjà obtenu le Prix des Libraires 2010. Le second en est à sa 6e réédition et plus de 80.000 albums vendus. La déception des intéressés particulièrement méritants est tout à fait concevable d’autant qu’ils n’avaient pas été exclus à l’étape précédente. Il faut comprendre que les 15 demi-finalistes sont en fait les albums de l’année tandis que parmi les finalistes, l’ACBD veut voir un album qu’elle aimerait voir découvrir par le public en raison de « sa forte exigence narrative et graphique, marquant par sa puissance, son originalité, la nouveauté de son propos ou des moyens que l’auteur y déploie. »

Gilles Ratier, Laure Garcia, Didier Quella-Guyot, Jean-Christophe Ogier,
Pascal Vigneron, Laurent Mélikian, Thierry Lemaire et Laurent Turpin
© Manuel F. Picaud / auracan.com
Après les deux tours précédents par Internet, cette nouvelle étape était réalisée lors d’un déjeuner de l’Association à Blois le samedi. La séance a été présidée par Jean-Christophe Ogier et le secrétariat tenu par le membre associé Laurent Mélikian. Les personnes absentes avaient pu adresser une procuration pour défendre trois titres. Après un nouveau tour de vote, les 15 membres actifs présents – dont votre serviteur bien sûr – disposant de 12 procurations se sont finalement mis d’accord sur 5 finalistes. Il est tout de même regrettable que le taux de participation sur 64 adhérents soit au final si faible. L’ACBD était pourtant cette année revenue à la possibilité de voter par procuration. S’agissant d’une mission essentielle de l’ACBD, il y aura sans doute lieu de rappeler ce devoir minimum à toute l’association.
Les 5 finalistes du Grand Prix de la Critique ACBD 2011 :
Asterios Polyp - par David Mazzucchelli - Casterman - 2 octobre 2010 - 29,90 € - déjà lauréat de l’Eisner Award en 2010, cet ouvrage soigné dans ses moindres détails est un épais roman graphique autour de la vie d’Asterios Polyp, un bien étrange personnage qui refait sa vie à 50 ans suite à l’incendie de son immeuble. Au-delà de son cheminement, l’auteur revient sur son histoire personnelle et livre d’intéressantes réflexions philosophiques. Le dessin très ligne claire et minimaliste est mis en couleurs selon des codes signifiants. Sans doute le plus intellectuel album de la sélection plein d’inventivité graphique.
Château de sable- de Frederik Peeters et Pierre Oscar Lévy - Atrabile - 2 octobre 2010 - 17,00 € - Après Pilules bleues, Lupus ou Parchyderme, Frederik Peeters met en images une étrange nouvelle de Pierre Oscar Lévy, documentariste et cinéaste. Cela prend la forme d’un huis clos avec 13 personnages. Cela donne une fresque sur la société et les interactions sociales. Cela permet là aussi des réflexions métaphysiques. Ce conte moral est illustré de manière fine et réaliste en noir et blanc par un dessinateur au sommet de son art.
Gaza 1956 : en marge de l'histoire - de Joe Sacco - Futuropolis - janvier 2010 - 22,00 € - ce livre pourrait facilement concourir pour le prix France Info. Il met en valeur un auteur adepte du reportage en bande dessinée, Joe Sacco. Il retourne en Palestine pour enquêter sur un massacre de 270 palestiniens perpétré à Gaza par l’armée israélienne en 1956. Ce témoignage poignant éclaire sous un autre jour ce conflit du Moyen-Orient.
La Mort de Staline - T.1 : Agonie - de Thierry Robin et Fabien Nury - Dargaud - 1er octobre 2010 - 13,50 € - Cette BD historique réussit à brosser le portrait d’un régime terrifiant par le prisme de la mort de Staline. Le scénariste réussit la prouesse de reconstituer les heures et jours qui suivent l’attaque cérébrale du petit père du peuple. En fait le dictateur a tellement imposé son régime de terreur que cette situation plonge son entourage dans la torpeur. Avec humour et réalisme, Fabien Nury redonne vie à ces moments brefs et pourtant riches. Le dessin de Thierry plus sombre qu’à son habitude donne corps à ce récit avec brio.
Page noire - histoire complète - de Ralph Meyer, Denis Lapière et Frank Giroud - Futuropolis – 27 août 2010 - 18,00 € - cela pourrait être un exercice scénaristique. Deux brillants scénaristes racontent deux histoires en parallèle qui vont se retrouver. Le dessinateur Ralph Meyer réussit la prouesse d’adapter son style aux deux récits jusqu’à en trouver une synthèse au final. L’album a fait l’objet d’une chronique complète en septembre : bd75011.blogspot.com/2010/09/album-bd-page-noire-de-ralph-meyer.html : « Absolument prenant du début à la fin, cet album intelligent et élégant est assurément l’un des événements de la rentrée. »

© ACBD (par Laurent Mélikian avec mon appareil).
posté le 19 février à 22:29
Bonjour, excusez-moi, mais, serait-il possible de connaître un certain présentateur de Hippocampe, celui qui a les cheveux longs et bruns et des lunettes, SVP ? Merci...