Misère de la philosophie

Hier soir, sur le plateau de l'émission Ce soir ou jamais sur France 3, il était question de philosophie. En effet, le ministre de l'éducation souhaite mettre un peu de philosophie en seconde, et cette noble discipline est donc aujourd'hui sous les feux de l'actualité.
Je ne discuterai pas de la question de la philosophie en seconde, mais je voudrais réagir à la définition de la philosophie qui a été donnée par  Raphael Enthoven, normalien et agrégé de philosophie. Enthoven n'est sans doute pas Aristote mais son influence n'est pas négligeable puisqu'il présente une émission de philosophie sur Arte et sur France Culture, et sa définition reflète une opinion assez répandue parmi mes collègues.

Pour Enthoven, la philosophie n'apporte aucune réponse; elle pose des questions mais n'apporte jamais de réponses.

Or voilà qui me fait tomber de ma chaise. BOUM !

photo Denis Darzacq

Car il suffit d'ouvrir un livre de philosophie pour y trouver  des réponses et même beaucoup. Par exemple les ouvrages de Platon, Plotin, Saint-Augustin, Spinoza, Fichte présentent leur philosophie comme un ensemble de thèses rigoureuses et argumentées. Les questions sont importantes mais ne constituent qu'un préalable de la philosophie.

Réduire la philosophie à un art de poser des questions et de construire des dissertations en trois parties est bien aujourd'hui le signe de la misère de la philosophie. On peut l'enseigner en seconde si on veut, mais qu'on appelle cela "culture générale" ou  "rhétorique" mais non du noble nom de philosophie.

(Pour ceux qui souhaitent savoir comment je définis la philosophie voir mon livre Eveil et Philosophie )

josé le roy