Écrit par Cameroon Tribune
Et cette ambiance n'est pas pour plaire à beaucoup. Certains voient derrière cette situation une envie manifeste de continuer l' « exploitation » des stratégies. « Depuis que nous sommes en stage, nous travaillons comme des fous alors que les parrains se paient du bon temps. Le Code de la profession prévoit que nous percevions quelque chose qui nous permette de faire honneur à la corporation, mais nos parrains ne nous donnent rien ou pas grand chose », soutient un stagiaire. Mais de l'avis de Me Yves Patrick Kless Kouanou, président de la promotion 2008 des avocats stagiaires, l'attente se gère dans une ambiance en dents de scie. « Parmi nous, il y en a - et c'est la majorité -, qui ont confiance en la loi, certains qui sont indifférents et d'autres qui ne sont pas sereins », souligne-t-il. En parlant de la loi, il s'agit du décret de 1995, contenu dans le code de procédure civile et pénale, qui organise la fin du stage des avocats au Cameroun. Selon ce texte, le ministre de la Justice doit organiser la fin du stage entre le 15 janvier et le 15 mars d'une année, par un arrêté pris au plus tard le 28 février, fixant la date, le lieu, les modalités de l'examen et la liste des candidats. Et de l'avis du président de promotion, si on prend en compte la période où le stage est fini, c'est l'année d'après qui doit être considérée. Donc 2011.
C'est pourquoi du côté de l'Ordre national des avocats du Cameroun, on a actuellement le regard tourné vers la tutelle. Selon le bâtonnier Junior Eta-Besong, le barreau est prêt à évaluer les stagiaires pour désigner les nouveaux membres de l'Ordre, mais la date finale doit est fixée par le ministère de la Justice, tutelle du corps. Ce qui n'a pas encore été fait. Toutefois, le bâtonnier, joint hier au téléphone affirme que cela ne saurait tarder. En attendant, les stagiaires continuent de rêver du jour où ils verront leur nom inscrit en noir sur un écriteau doré localisant leur étude.