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SATAN’S SLAVE, quelle diablerie !

Publié le 25 novembre 2010 par Fredp @FredMyscreens

SATAN’S SLAVE, quelle diablerie !

Possession, culte satanique curieux, jeune fille en fleur désespérée en déroute totale, voici le programme de Satan’s Slave. Film d’épouvante des années 70 qui posa de bonnes bases mais qui ne fait pas bon revoir de nos jours.

Dans Satan’s Slave, la jeune héroïne naïve et pure, est la proie d’un culte satanique plus que bizarre, qui cherche à ressusciter une sorcière assassinée il y a quelques siècles. Dans une campagne anglaise reculée, la fille perd ses parents dans un accident de voiture qui se passe au ralentit (alors qu’il a mal à la tête, le père rentre dans un arbre avec sa femme. L’explosion qui suit les emportent). Elle est accueillie par son oncle dont le fils perdu semble avoir des activités personnelles plutôt curieuses. Le tonton se révèle finalement pas si innocent que ça… pour ceux que ça intéresserait. Après un démarrage assez gore et stressant, un petit peu, l’histoire s’installe rapidement dans une lente observation d’une jeune femme perturbée et des allers et venues d’un fiston caractériel.

SATAN’S SLAVE, quelle diablerie !

Peut-on réinventer une critique ? pas dans sa forme mais dans le fond ? En regardant Satan’s Slave je me suis heurté à un cas de conscience inédit : bien que je me délecte semaine après semaine (le nanar du Jeudi !!) de revoir des succès d’une époque au travers du prisme des années, un plus gros problème s’est dressé devant moi dans le fait de juger un film daté de quelques décennies. Peut-on se permettre de regarder avec un œil neuf, naïf, dénué du moindre regret une œuvre appréciée à un moment et la juger comme ci c’était un simple blockbuster tout juste sorti ? Car les succès d’hier paraissent souvent bien pauvre.

Mais que serait Scream aujourd’hui sans la lenteur horrifique d’Halloween, la  Nuit des Masques ? Sans la violence tomate et kitsch de Freddy, les Griffes de la Nuit ? En regardant Satan’s Slave, je suis pris par un sentiment atroce face à ce qui semble être un monument du cinéma, hélas soporifique au possible. Prometteur dans ses séquences d’ouverture mais tombant rapidement dans la contemplation mélancolique d’êtres désaxés, le film est une étape importante dans l’établissement de l’épouvante psychopathique, l’horreur d’inspiration satanique… Peut-on trouver 2001 L’Odyssée de l’Espace chiant à mourir, Le Bon, la Brute et le Truand cheap (c’est l’un de mes films préférés), Fight Club, autant cynique qu’un gamin de 12 ans gâté ??

Oui, on peut tout dire sans respect pour le chef d’œuvre car le but promis d’une animation cinématographique c’est de montrer/raconter une histoire ; et parfois, aussi drôle soit la chute, si on raconte mal la blague, celle-ci tombe à plat ! Tout comme un bon humouriste ne dois ignorer le bide, le silence, le cinéma doit épouser son côté cheap, viellissant, dépassé, ridicule…

SATAN’S SLAVE, quelle diablerie !
Donc SATAN’S SLAVE est juste éprouvant. Pour son histoire, ses personnages clownesques, ses ressorts scénaristiques convenus dignes d’un auteur de comics en mal d’explications ingénieuses = le rêve permet comme toujours de mettre fin à une sitatuation et de faire comme si de rien n’était. Le fils de la famille est légèrement psychopathe parce que le père procède à des rites sataniques devant lui, donc forcément ce genre d’événements marquent à vie. Arf.

Comme toujours, la jeune héroïne est une docile et pure pucelle qui se retrouve au cœur de la convoitise d’hommes évidemment plus agés et avides de pouvoir (en la sacrifiant, les adorateurs de Satan veulent ressuciter les pouvoirs d’une sorcière). Le décor planté est plutôt sympa, maison de la campagne anglaise, entourée de bois menaçants et vides, mais c’est du déjà vu, voir du convenu pour ce genre.

SATAN’S SLAVE, quelle diablerie !
Les thèmes de Satan’s Slave sont toutes fois savoureux : cérémonies sacrificielles, satanisme, nécromancie… mais le titre peut être trompeur car le mécanisme du film réside plus sur un enchaînement sonore tranquille et stroboscopique des scènes. La musique tient en effet une place plus qu’importante dans la montée en puissance du climat d’angoisse. Quelques scènes violentes et gores égaillent les clichés. L’ambiance singeant la terreur grandissante de l’héroïne, plus paumée que troublée, tourmentée par cette situation cocasse ressemble à des musiques de Walt Disney détournées.

On se prend au jeu, on apprécie l’ambiance glauque mais à de trop rares moments. On s’ennuie ferme sans possibilité de s’en sortir car bien évidemment les méchants ne parviendront pas à sacrifier la jeune femme et donc une frêle brunette de 20 ans parviendra à leur fausser compagnie pour retrouver sa vie ordinaire et banale. Youpi ! Belles promesses d’un film d’épouvante, gorgé de références occultes mais qui au final n’est bon qu’à faire peur aux enfants.


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