On pourrait ne voir en Cocoon qu’un duo jeune et joli ayant cassé la baraque grâce à la publicité, où l’une des chansons de leur premier album, Chupee, s’est baladée de spot en spot tel un papillon à la grâce forcément éphémère. Moins barbu et hirsute que l’ordinaire des musiciens folk, le (faux) couple de Clermont-Ferrand a du composer avec son image glabre d’Adam et Eve d’un nouvel Eden musical un peu isolé du monde, jalousé pour sa pureté tant plastique que sonore.
Avec son deuxième album, Where the oceans end, son image ne bougera pas réellement. Comme en témoignent le clip magnifique qui accompagne leur single Comets et toute l’imagerie fantastique de l’album, Cocoon n’a pas décidé de ce nom virginal au hasard, tant il existe chez eux une obsession réelle pour les premiers émois d’enfance, ce goût des sensations originelles dont ils tentent le prolongement ad libitum.
Pourtant, Morgane Imbeaud et Mark Daumail, même pas 50 ans à eux deux, ne sont pas si naïfs et éberlués qu’ils voudraient parfois le faire croire, eux qui aiment à reprendre en les déshabillant à l’extrême des tubes de OutKast, Tokio Hotel ou, récemment, Jay Z et Alicia Keys. Where the oceans end représente également un pas de géant – effectué à dos de baleine – dans l’écriture et la virtuosité subtile des arrangements, où ils osent fendiller leur cocon douillet pour s’en aller goûter aux vertiges du grand large. Moins adeptes du cocooning bobo et un peu plus aguerris aux turbulences extérieures, ils ont le profil aujourd’hui de ces aventuriers d’une nouvelle conquête musicale partie de France pour aller très loin, au-delà des océans.
Stella.C
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Prochains concerts :
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