Magazine Beaux Arts

Quatre mois d'art contemporain à Düsseldorf (by Stefania)

Publié le 26 novembre 2010 par Lifeproof @CcilLifeproof

Ddorf
Depuis deux mois, Düsseldorf accueille des expositions d’art contemporain dans les différents musées et galeries de la ville, pour la Quadriennale, manifestation qui se déroule tous les quatre ans. Ceux qui ne connaissent pas l’art contemporain ou l’art plus récent allemand sont les bienvenus. Ici tout parle d’Allemagne et notamment d’une des villes les plus actives sur le plan de l’art contemporain. Düsseldorf était à l’époque de l’Allemagne de l’Ouest, un des centres de l’art contemporain du pays, grâce en particulier aux Beaux Arts, où des artistes de grande envergure ont enseigné (des noms? Joseph Beuys, Bernd et Hilla Becher, Gerhard Richter, Georg Baselitz, Nam June Paik).
En visitant les expositions, on se rend vraiment compte que plusieurs artistes et courants très importants pour l’art allemand y sont nés et ont imprégnés la culture pendant les 60 dernières années dans cette ville aux bords du Rhein.

Beuys ddorf

Joseph Beuys, The pack (das Rudel), 1969, VW Bus, 24 Schlitten mit Fett, Filzdecke, Gurten und Stablampe, 200 x 400 x 1000 cm, Kassel, Museumslandschaft Hessen Kassel, Neue Galerie, Foto: G. Bößert © VG Bild-Kunst, Bonnen Kassel, Neue Galerie, Foto: G. Bößert © VG Bild-Kunst, Bonn
Au musée K20, fraîchement renové, vous rencontrerez, dans une exposition monographique, la star de l’art contemporain dusseldorfois : Joseph Beuys, celui qui a été, à mon avis,  l’artiste le plus représentatif en Allemagne depuis l’après-guerre. Je vous conseille vraiment de visiter l’exposition, mais faites attention parce que vous risquez de très peu comprendre et donc de peu apprécier. En surestimant un peu trop mes connaissances, je me suis rendue à l’exposition sans rien savoir, ni lu, ni consulté. Et j’en suis sortie légèrement déçue, mais je ne l’ai pas avoué tout de suite, pour moi Beuys reste intouchable! Dans l’exposition vous ne trouverez pas de textes, pas de communiqué de presse, mais seulement ses dessins, installations, sculptures… à vous de jouer le jeu si vous en avez envie, sinon je crois que les audioguides sont bien, comme d’habitude dans les musées allemands (et on peut choisir aussi le français, ici tout le monde le parle). En tout cas, malgré ma première impression négative, l’exposition est très bien organisée, en partant des premiers dessins et interventions, pour arriver aux dernières grandes installations spectaculaires.

Thomas struth ddorf

Thomas Struth, Sommerstrasse, Düsseldorf, 1980
Gelatin silver print; 16 1/2 x 22 1/2 in. (41.9 x 57.2 cm)
Dallas Museum of Art, gift of Mr. Robert M. Levy


Pas besoin d’audioguide dans l’exposition sur l’art des années 1980 à Düsseldorf au musée K21 (je vous avais déjà parlé de la collection permanente ici). A cette époque, la ville était encore très frequentée par les artistes, en particulier par ceux qui faisaient partie de la fameuse « Ecole de Düsseldorf ». Dans l’expo, vous verrez des photographies époustouflantes de Thomas Struth, que, après cette exposition, j’ai élu parmi mes artistes préférés. Mais ne perdez pas non plus de vue les vidéos du duo suisse Fischli et Weiss déguisés en panda et rat, aux prises avec un voyage à Los Angeles pendant lequel ils veulent devenir très riches grâce à l’art, mais sans le connaître.

Bien sûr, les grands noms ne manquent pas : Andreas Gursky, Candida Höfer, Jeff Koons, Cindy Sherman, Franz West.

Shore_ddorf

Stephen Shore Church Street and Second Street, Easton, Pennsylvania, June 20, 1974, Courtesy 303 Gallery New York

La photo est aussi la protagoniste de l’exposition « Der Rote Bulli. Nouvelles perspectives de la photographie à Düsseldorf », à l’NRW Forum, où on peut voir toute une série d’oeuvres qui datent des années 1970-1980-1990 et tracent une histoire de la photographie allemande après l’Ecole de Düsseldorf, notamment par les élèves du célèbre couple Bernd et Hilla Becher, que vous connaissez déjà par cœur. Influencés par la photographie américaine, les artistes montrent un peu partout l’empreinte des deux maîtres (surtout Thomas Struth, Volker Döhne, Elger Esser, Axel Hütte, Matthias Koch) mais aussi une grande indépendance dans l’emploi des couleurs (absents dans les clichés des Becher).

Esser DDorf

Elger Esser Gladbach Nr. 72/74, aus der Serie Zülpicher Börde, 1992 (c) VG Bild-Kunst, Bonn

Le programme de la Quadriennale ne s’arrête bien sûr pas ici, en tout il y a 8 grandes expositions et puis, évidemment, les galeries et les espaces associatifs, mais je n’aurai jamais la place pour vous raconter tout ce qu’il y a à voir !
Ce qui compte est que, cette ville, avec Cologne à une heure d’ici, a été le véritable cœur de l’art contemporain allemand et encore aujourd’hui, grâce à son Ecole de renommé internationale, grouille d’artistes et d’initiatives. En plus de ça, l’administration n’a pas peur d’investir dans la culture, notamment dans celle qui est l’expression la plus difficile et la moins attrayante, l’art contemporain. Et les privés non plus ont froid aux yeux !
La Quadriennale continue jusqu’à la fin de janvier, je vous recommande donc, si vous passez dans les parages, d’y faire un tour !

---

Pour le programme des expositions consultez le site internet: www.quadriennale-duesseldorf.de


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lifeproof 5971 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines