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Rencontre Africa Paris du 25 novembre

Par Liss
Quand on a assisté une seule fois aux rencontres qui se tiennent à l'Albarino Passy, organisées par Africa Paris et le maestro Gangoueus, on a envie de prendre un abonnement pour toute l'année. Hélas, n'en profite pas qui veut ! Les chanceux sont ceux qui habitent la région. Même si elles ont lieu un jeudi, on chope le métro et on y est. Et nous autres provinciaux alors ? Comment faire pour y être à 19h après sa journée de travail et les éventuels questions de garde d'enfants à régler ? C'est perdu d'avance, me diriez-vous.
Mais quand il y a un ivité aussi prestigieux que Sami Tchak, que faites-vous ? Vous vous dites : tant pis, même si j'arrive bien au-delà de l'heure du rendez-vous, ce serait dommage de ne pas profiter de cette occasion pour rencontrer l'auteur des Filles de Mexico. Je voulais en quelque sorte vérifier son identité. L'identité d'un auteur se lit, non pas sur sa carte d'identité, ni au travers de la mention de ses origines, mais se définit dans ses romans, dans ses textes. Montre-moi ce que tu écris, je te dirai ce que tu es.
Sami Tchak m'a montré dans ses romans l'image d'un homme profondément humain, qui jette des ponts comme des filets dans l'océan de l'humanité pour attraper l'amitié des autres. Un homme sensible. Un homme humble aussi. On a envie de le rencontrer. Et l'homme fait un avec ses textes.
Rencontre Africa Paris du 25 novembre
Aussitôt qu'il m'a aperçue, il m'a fait un signe de la main, et ne s'est même pas gêné pour venir à ma rencontre. J'ai eu le plaisir d'apprendre que mes chroniques étaient lues et appréciées. La discussion a très vite glissé sur la lecture et l'écriture. Sur les livres qui ont nourri notre sensibilité. Sur les oeuvres que nous trouvons tellement belles qu'elles nous amènent à considérer nos propres productions comme bien insignifiantes. J'avais adoré l'hommage que Sami Tchak rend à Ananda Dévi dans Hermina, il m'a parlé de celui de Céline à Shakespeare.
Finalement j'ai bien eu devant moi l'auteur de Hermina, qui fait dire à Heberto, le héros de ce roman, que chaque fois qu'il lisait de bons livres, son désir de devenir écrivain maigrissait de dix kilos. Enfin, ce n'est pas la citation exacte, mais c'est à peu près ça. C'est un sentiment contre lequel on ne peut se défendre : plus on lit, plus on se dit : que peut-on dire de plus ? Ou bien pourrais-je dire l'homme, dire la vie, dire le monde aussi bien que cet auteur-ci ou cet auteur-là ? Ne vaudrait-il pas mieux se taire et écouter les autres ?
 Rencontre Africa Paris du 25 novembreMyriam Tadessé, Marthe Fare et Liss.
Bon il y avait du monde, hier, à l'Albarino. Il y avait surtout des femmes qui ont bien l'intention de marquer le territoire le la littérature. Des femmes qui affinent leurs pinceaux pour que les tableaux qu'elles présenteront dans leurs oeuvres retiennent votre attention. Par exemple Marthe Fare : elle se demande quand est-ce que la littérature togolaise va s'écrire au féminin. Vous pouvez la lire ici :http://nounfoh.wordpress.com/2010/11/23/les-femmes-dans-la-litterature-togolaise/Et moi je me demande quand est-ce que les éditeurs vont se jeter sur elle pour que se diffuse dans les Lettres togolaises cette vigueur féminine tant espérée. Myriam Tadessé a publié L'instant d'un regard chez L'Harmattan et mis en scène une nouvelle de Sami Tchak.
Rencontre Africa Paris du 25 novembreSami Tchak acceptant, à ses risques et périls, de se laisser encadrer par Liss et Marthe Fare. Si, à l'avenir, vous trouvez que son talent s'est amoindri, ne cherchez pas loin, il aura été l'objet d'une transmission mystique.
Soirée Sympa. Elle s'est prolongée par un dîner, mais moi, il fallait que je file, mes poussins attendaient à quelques mètres. Oui, je sais, je suis une mauvaise mère, les traîner ainsi jusqu'à Paris ! J'entends encore leurs protestations. "Mais, maman, on n'a même pas fait les devoirs !" "Eh bien, on va les faire dans la voiture, ou bien vous les ferez demain matin à la garderie. Allez, en route, on va à Paris ! Faut que j'arrive avant 21h, moi !" Déclaration faite sous le regard réprobateur... mais collaborateur du papa.

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