Le drapeau Ivoirien
INTRODUCTION
Pour nombre d’observateurs, les lenteurs du désarmement de l’ex-rébellion dans le nord du pays et les désaccords portant sur les listes électorales pouvaient entraîner un énième report de l’élection présidentielle ivoirienne. Après dix ans de crise,le 31 octobre 2010 est une datte historique pour tous les Ivoiriens. Une date à laquelle chacun peut enfin porter au pouvoir le candidat de son choix. Tous veulent contribuer à la reconstruction de la nouvelle Côte d’Ivoire, d’où le fort taux de participation au scrutin présidentiel (80% d’électeurs). Quatorze candidats convoitent le fauteuil présidentiel, mais seuls trois font figure de favoris. Quels sont les enjeux de ces élections ? En quoi sont-elles importantes et peuvent-elles susciter des problèmes internes ? Quels sont les différents candidats et leur parti ?
LE PREMIER TOUR : LES PRINCIPAUX PARTIS ET LA CEI
En quête d’une légitimité par les urnes depuis la fin théorique de son mandat en 2005, le président sortant et candidat du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo, fait inédit, est opposé à ses deux éternels rivaux : l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara, du Rassemblement des républicains (RDR), et l’ancien président déposé par un coup d’État en décembre 1999, Henri Konan Bédié, du Parti démocratique de Côte d’Ivoire(PDCI). Sous le contrôle de la CEI (Commission Electorale Indépendante) et le soutien de l’ONUCI (Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire), l’élection présidentielle a pu se tenir en toute quiétude. En dépit des dernières enquêtes d’opinion donnant Laurent Gbagbo en tête du premier tour, les observateurs se sont bien gardés d’émettre le moindre pronostic. Dans les quartiers généraux de campagne des principaux partis, les militants sont convaincus de la victoire de leur poulain. Bien que la CEI soit seule habilitée à proclamer les résultats provisoires, les responsables duFPI, du PDCI et du RDR, chacun de leur côté, affirment détenir les premières tendances les donnant en tête du premier tour, sinon vainqueur de la présidentielle. En attendant la proclamation des chiffres officiels, les différents candidats exhortent leurs partisans à respecter le verdict des urnes. Eux-mêmes s’étant engagésauprès du représentant spécial des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, le Sud-Coréen Young-jin Choi, à accepter le choix des électeurs. Malgré la neutralité de la CEI, les critiques sur l’opacité du fonctionnement de cette institution chargée d’organiser les élections fusent. Parmi les observateurs internationaux du scrutin, on s’inquiète de la versatilité des décisions prises en interne par la CEI et on estime que le choix du président de la CEI Youssouf Bakayoko de ne pas afficher les résultats du dépouillement à l’entrée de chaque bureau de vote, n’est pas forcément un gage de transparence.
Par ailleurs, si la Primature assurait avoir une entière confiance en la Commission Electorale, le Premier Ministre Guillaume SORO avait tout de même mis en place son propre système de décompte. Les résultats de cette structure parallèle n’avaient pas vocation à être publiées mais à être utilisées pour sa propre information.
Quoiqu’il en soit, la CEI a pris l’habitude d’être décriée depuis plusieurs mois. Malgré les imperfections du démarrage constatées, elle parvient avec un fort soutien notamment de l’ONUCI à organiser un vote paisible. A la proclamation officielle des résultats partiels, le candidat du FPI Laurent GBAGBO obtient 38,3% de voix contre 32,8% pour le candidat du RDR Alassane Dramane OUATTARA et 25,24% pour le candidat Henri Konan BEDIE(Source : afreekelection.com). Il lui reste maintenant à surmonter un autre défi encore plus délicat, celui de l’organisation du deuxième tour qui opposera Laurent GBAGBO du FPI à ADO du RDR.
LE SECOND TOUR :
Les candidats
Gbagbo à Gauche et Ouattara à Droite
Pour un second tour apaisé, la CEI a souhaité maintenir la date du 28 novembre pour des raisons logistiques et techniques. Les Ivoiriens ont une seconde chance de choisir avec maturité la personne qui pourra les aider à redresser l’économie de leur beau pays. Ils devront abandonner le choix tribal et ethnique qui les caractérise et plutôt se baser sur le programme de gouvernement de chaque candidat pour sortir de cette crise qui décime le pays depuis une décennie. Découvrons ensemble les deux candidats qualifiés au second tour !
Laurent Koudou Gbagbo, né le 31 Mai 1945 à Mama (sous-préfecture d’Ouragahio), obtient son baccalauréat de philosophie au lycée classique d'Abidjan à Cocody, en 1965, puis une licence d'histoire à l'Université d'Abidjan en 1969. Il devient en 1970 professeur d'histoire au lycée classique d'Abidjan. Chercheur à l'Institut d'histoire, d'art et d'archéologie africaine (IHAAA) à partir de 1974, il est également titulaire d'une maîtrise d'histoire de la Sorbonne. Il soutient enfin, en juin 1979, une thèse de doctorat en histoire intitulée Les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne : 1940-1960. Parti en exil en France en 1985, il cherche à promouvoir le FPI et son programme de gouvernement visant à lutter contre leParti démocratique de Côte d'Ivoire, alors parti unique, et à promouvoir le multipartisme. Idéologiquement proche du Parti Socialiste français, il se lie d'amitié avec Guy Labertit, membre du Parti socialiste Unifié, même si ses rapports avec le Parti Socialiste au pouvoir en France sont difficiles, du fait de son opposition à Félix Houphouët-Boigny. Il est officiellement ignoré du gouvernement socialiste de l'époque puis de celui de Jacques Chirac. Une fois rentré d’exil,il est candidat du FPI aux présidentielles du 28 octobre 1990 et perd face au Président Félix Houphouët BOIGNY. Il est élu député de sa circonscription le 25 novembre de la même année. Il se présente à nouveau aux élections présidentielles le 22 octobre 2000 contre le général Robert GUEI (qui a renversé le président Bédié le 24 décembre 1999) et obtient le pouvoir le 26 octobre 2000. Pour un mandat de 5 ans, il se maintient tout de même au pouvoir pendant 10 ans après plusieurs reports des élections. Son parti, le FPI semble se fonder sur une sensibilité socialiste démocratique. Il appartient à l’internationale socialiste. (Source : wikipedia)
Alassane Dramane OUATTARA surnommé ADO, est un homme politique de Côte d'Ivoire, né le 1er janvier 1942 à Dimbokro, près de la capitale Yamoussoukro. Après un doctorat en économie aux États-Unis, au Drexel Institut of Technology et à l'université de Pennsylvanie, il devient économiste au FMI à Washington de 1968 à 1972. Il occupe différents postes à la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) dont celui de chargé d’affaire au siège de la BECEAO à Paris d’ août 1973 à février 1975 et conseiller du gouverneur et directeur des études de la BCEAO à Paris puis à Dakar ; ensuite conseiller du gouverneur et directeur des études de la BCEAO à Paris puis à Dakar de février 1975 à décembre 1982 et janvier 1983 à octobre. De Novembre 1984 à octobre 1988, il est le directeur du département Afrique au FMI à Washington, puis d’octobre 1988 à décembre 1990, gouverneur de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest à Dakar. D’avril à novembre 1990 il est président du Comité Interministériel de la Coordination du programme de stabilisation et de relance économique pour résoudre la crise économique qui frappait la Côte d'Ivoire, puis est nommé premier ministre de Côte d'Ivoire de novembre 1990 à décembre 1993. En tant que premier ministre, il mène une politique de rigueur budgétaire qui est durement ressentie par la population ; mais il finit par assainir les finances publiques et redonner confiance aux bailleurs de fonds. De 1994 à 1999 il est directeur adjoint du Fond Monétaire International. De retour de paris, la candidature d’ADOà l’élection présidentielle de 2000 est écartée par la cour suprême. Quelques mois plus tard, pendant le mandat de Laurent Gbagbo, sa candidature est encore rejetée par celle-ci pour les élections législatives (Source : wikipedia). Le 31 octobre 2010 ADO est enfin candidat aux présidentielles et parvient à se qualifier au deuxième tour face à GBAGBO. Le Rassemblement des Républicains de Côte d’Ivoire a une identité politique républicaine, centriste, étant une scission du PDCI (libéral, conservateur et radical).
Ces deux candidats ont donc deux parcours différents : l’un est un véritable homme politique, de formation plutôt littéraire, alors que l’autre est en quelque sorte un
technocrate, de formation économique, et plus récemment entré sur la scène politique.
L’inconnue du PDCI
Arrivé troisième lors du premier tour, de ce fait, éliminé de la course à la présidence (25,24 %), Henri Konan Bédié, ex-président déchu, candidat du PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire), demande le soutien massif de ses militants à ADO , au nom du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), regroupement qu’ils ont créé conjointement en 2005, avec deux autres candidats, Innocent Anaki KOBENAN du MFA (Mouvement des Forces d’Avenir) et Albert Mabri TOIKEUSE de l’UDPCI (Union pour la Démocratie et pour la Paix en Côte d’Ivoire). Pour battre Laurent Gbagbo sur le fil au second tour, il est crucial que ces quatre principaux partis d’opposition (qui ont obtenu ensemble 60 % des voix au premier tour) s’unissent. Le RHDP s’est donc mis en ordre de bataille électorale. Il s’est doté d’un conseil politique dirigé fort logiquement par Henri Konan Bédié et d’une direction collégiale de campagne. Conte tenu de l’opposition farouche d’ADO (ex Premier ministre d’Houphouët-Boigny) et BEDIE (ex président de la République) par le passé, Pascal Affi N’GUESSANprésident du FPI et porte-parole du candidat Laurent Gbagbo, estime que l'alliance entre le RDR et le PDCI est contre nature (RFI : article publié le lundi 08 novembre 2010 - Dernière modification le : mardi 09 novembre 2010). De part et d’autre, des stratégies sont mises en place pour vaincre l’adversaire à ce tournant décisif des présidentielles 2010 en Côte d’Ivoire.
CONCLUSION :