©Catherine Hédouin ©Catherine Hédouin
©Catherine Hédouin
Le charme puissant de ces petits canaux, pleins d'ombre dans le bas et violemment illuminés au faîte, vient en partie du contraste de leur fraîcheur avec la réverbération du soleil sur les eaux plus larges. Jusqu'à midi, dans ses quartiers pauvres et resserrés, Venise a cette jeunesse étincelante qui, dès neuf heures, disparaît de la campagne avec la rosée. Et puis, que les cris sont jolis dans son grand silence ! Ce silence, à bien l'observer, n'est pas absence de bruits, mais absence de rumeur sourde : tous les sons courent nets et intacts dans cet air limpide où les murailles les rejettent sur la surface de la lagune qui, elle-même, les réfléchit sans les mêler.André Suarès, Mélancolie : splendeurs et misères de Venise, impressions vénitiennes. Le voyage à Venise de Jean-Claude Simoën