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Harry Potter et les reliques de la mort – Part I

Publié le 28 novembre 2010 par Flow

Harry Potter et les reliques de la mort – Part I.

(réalisé par David Yates)

Noir c'est noir.

 

 

Depuis le temps que l'on nous promettait un obscurcissement de la gentillette saga du sorcier à lunettes sans que le moindre effort ne soit fait sur l'ambiance... Du coup, l'étonnement n'a été que plus grand face au sentiment de fin du monde qui se dégage de cet avant-dernier opus. Le réalisateur trop peu inspiré sur les deux opus précédents s'est retroussé les manches et a (enfin) livré un film digne de ce nom.

 

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Je n'ai jamais été fan de l'ami Potter. Je n'ai jamais lu les livres et les films (mis à part le troisième réalisé par Alfonso Cuarón qui avait su créer une ambiance) m'ont toujours rebuté. Mais mon frère, qui est fan absolu de l’œuvre de JK Rowling, m'a toujours poussé à les regarder tout en les trouvant indignes des originaux. A la fin du visionnage, j'ai été contraint d'accepter l'évidence: pour une fois, ils avaient essayé de réussir le film. Pourtant, c'était loin d'être gagné d'avance. Entre la séparation du dernier tome en deux films qui semblait ne cacher qu'une justification d'ordre financier, l'ajout puis l'abandon de la 3D par respect pour les fans... Tout laissait croire à un énième blockbuster aussi pauvre dans le fond que dans la forme. C'était une erreur.

 

La fin des illusions.

Dans ce film, pas de Poudlard, de quidditch ou de bons sentiments. Dumbledore semble avoir tout emporté dans sa chute. Il ne reste à nos héros que leurs yeux pour pleurer. Mais ils n'ont plus le temps. Celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom (nous l'appellerons ici l'apprenti dictateur, je tiens à ma vie) a lâché tous ses chiens à leurs trousses. Ainsi, le film resserre sa focalisation autour des trois personnages historiques, en fuite perpétuelle. Ils passent de la joie au doute en un instant, s'embrassent pour mieux se déchirer. En fuyant ils gagnent du temps, bien sûr, mais tentent surtout d'échapper encore un peu à un destin qu'ils n'ont pas souhaités embrasser, de conserver leur innocence un jour de plus. Tout en sachant bien que cela est impossible. Et la fin du film leur renvoie la vérité au visage. Au final, on suit le cheminement psychologique des personnages et tout le reste (ennemis, amis, magie) passe au second plan. Et c'est tant mieux. Les acteurs, sans être extraordinaires retransmettent bien cet état d'esprit. De même, le réalisateur semble avoir appris à mettre sa caméra au service de l'histoire et des personnages (notamment dans sa manière de filmer l’étouffement psychologique). Du tout bon.

Relan dictatorial.

Le film sait installer un background cohérent. L'apprenti dictateur prend petit à petit le pouvoir dans le monde de la magie. En remplaçant les hauts gradés par ses sbires, il permet la traque des dissidents. Celle-ci, menée par des rafleurs rappelle évidemment la traque des juifs et des résistants lors de la Seconde Guerre Mondiale. Cet homme mégalomane, obsédé par le pouvoir, par lui-même, raciste et sans pitié pourrait être n'importe lequel des dictateurs à la base d'un régime totalitaire. Rien de transcendant certes, mais le sentiment d'urgence qui émane de la traque est parfaitement porté à l'écran.

 

 

Au final, je ne peux dire si l'adaptation est réussie ou non ne connaissant pas le matériau d'origine mais le sentiment d'urgence qui émane du film, couplé à un refus catégorique de l'action, a fini par emporter mon adhésion. Film contemplatif à la Into The Wild, qui prend son temps pour raconter et poser une histoire (la magnifique séquence du conte des reliques de la mort, la meilleure du film à mon goût), il saura satisfaire un large public. Et si je ne suis attaché à aucun personnage (et que j'en trouve certains ridicules, le grand méchant par exemple), je ne peux nier attendre la suite d'autant que la fin m'a fait ressentir ma première émotion face à un opus de la saga. Et c'est déjà un exploit.

 

 

 

 

Les+ :

- Ambiance de fin du monde.

- Plus adulte.

- La fin qui marque la mort d'un personnage est très réussie.

Les- :

- Dur lorsque l'on se fout des personnages.

- Un peu long.

 

Note:

2


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