Le Monde de Narnia, Tome 7 :
La Derničre bataille
de C.S. LEWIS
(Lecture Commune
DEAN - 268/220)Editions Gallimard Jeunesse,
2005, p. 114
Premičre Publication : 1956
Clive Staples Lewis, plus connu sous le nom de C. S. Lewis, né le 29 novembre 1898 et mort le 22 novembre 1963, était un écrivain et universitaire irlandais. Il est connu pour ses travaux sur la littérature médiévale, ses ouvrages de critique littéraire et d'apologétique du christianisme, ainsi que pour la série des Chroniques de Narnia parues entre 1950 et 1957.
Il était un ami trčs proche de J. R. R. Tolkien, l'auteur du Seigneur des anneaux, aux côtés duquel il a enseigné ŕ la faculté de littérature anglaise de l'université d'Oxford ; ils faisaient tous deux partie du cercle littéraire des Inklings.
Les œuvres de C. S. Lewis ont été traduites en plus de 40 langues et le recueil des Chroniques de Narnia s'est vendu ŕ plus de 120 millions d'exemplaires dans le monde et continue ŕ se vendre au rythme de plus d'un million d'exemplaires par an. Le Monde de Narnia a également été adapté ŕ plusieurs reprises au théâtre et au cinéma.
Les Autres Tomes du Monde de Narnia :- Tome 1 : Le Neveu du magicien -
- Tome 2 : Le Lion, la Sorcičre blanche et l'Armoire magique -
- Tome 3 : Le Cheval et son écuyer - - Tome 4 : Le Prince Caspian - - Tome 5 : L'Odyssée du Passeur d'Aurore - - Tome 6 : Le Fauteuil d'argent -
Résumé trouvé sur Amazon :
Captif et désespéré, le dernier roi de Narnia appelle et son secours les enfants qui, tant de fois par le passé, ont sauvé le royaume de la destruction. Jill et Eustache sont donc de nouveau transportés ŕ Narnia, dont ils ręvent chaque jour en secret. Mais parviendront-ils, cette fois, ŕ éviter le pire ? Cette aventure pourrait bien ętre la derničre...
Avis personnel :
L’heure du dernier tome a sonné ! Et j’ai presqu’envie de dire, et je le dis… enfin ! Je n’espérais plus vraiment un coup de cœur avec ce dernier opus et, heureusement pour ma sensibilité car, effectivement, coup de cœur il n’y a pas eu !
C’est le septičme volet, c’est le tome du dénouement, c’est le tome de la grande conclusion ; alors, attention, chaud devant ! Je crois qu’il n’y a jamais eu autant de manichéisme, autant ce côté religieux depuis le début de la saga ; on atteint des sommets (c’est le cas de le dire) !'
Tirian est le lointain descendant du roi Caspian (il n’y a qu’ŕ repérer la terminaison du nom pour savoir qui est qui !). Avec sa licorne - assez ridiculement baptisée Ť Joyaux ť - ils apprennent que le monde de Narnia est envahi par les Calormčnes qui ont décidé, soit disant pour suivre les ordres du grand Aslan, de Ť domestiquer ť des animaux parlants, et de les faire travailler comme des esclaves ! Le jeune roi et sa monture partent tous les deux - sur un coup de tęte - vérifier ces informations et se retrouvent rapidement prisonniers d’un petit singe laid et cupide (qui se prend pour un homme) et d’un chef Carlomčne. Les deux ennemis, grâce ŕ une mise en scčne bien rôdée (ils obligent un âne timide et soumis ŕ porter une peau de lion), font croire au monde de Narnia et aux ętres qui le peuplent, que leurs consignes viennent du grand Aslan lui-męme, et qu’en aucun cas, il ne faut lui désobéir, sous peine de grands châtiments ! Alors que Tirian meurt de soif, saucissonné attaché ŕ un tronc d’arbre, Jill et Eustache débarquent de nulle part bien décidés ŕ venir en aide au roi (et ŕ sa monture !). Tous les quatre devront réussir ŕ convaincre les habitants de Narnia, de la supercherie su singe, de la toute puissance et la bonté d’Aslan et devront finalement trouver un moyen de botter les fesses des grands méchants…
Pour commencer, je n’ai jamais croiser auparavant, d’animaux et d’ętres vivants aussi crédules, aussi stupides… Comment ne voient-ils pas ce qui saute aux yeux ? Le public visé en tout premier lieu est certes un public jeune, mais les enfants ne sont pas non plus complčtement abrutis… Certes, il s’agit en fait d’une métaphore pour illustrer la crédulité des gens face ŕ la religion, face ŕ un Dieu tout puissant,… mais bon, si j’avais C.S. Lewis devant moi, j’aurais trčs envie de lui demander : Ť Tu nous prends vraiment pour des truffes ?! ť Et forcément, qui dit métaphore de la religion et petite morale bien convenable, dit gros manichéisme et peu de subtilités. Aslan se place définitivement comme la représentation du Dieu bon tout puissant, empereur de Narnia alors que les Calormčnes vénčrent le Dieu du Mal, Satan en personne qui se fait appeler Tash ! Les Calormčnes, souvenez-vous, sont ce peuple ŕ la peau foncée, venant de l’Orient, mangeant des choses épicés et vraiment pas Ť convenables ť, ayant des habitudes barbares,… Ces amalgames, ces caricatures dans le domaine de la religion, franchement, je ne supporte pas ! Il y a quand męme un petit point positif : Aslan explique qu’un jeune guerrier Calormčne, bien propre sur lui, ayant bon fond,…, męme s’il a toujours vénéré Tash, en fait, vénérait secrčtement Aslan… Le nom du Dieu n’a pas d’importance, c’est plutôt la façon d’ętre et la façon de vénérer qui Ť compte ť…
En ce qui concerne les personnages : comme d’habitude, je ne me suis attachée ŕ aucun d’entre eux mais je ne les ai pas non plus trouvés insupportables. Ils m’indiffčrent la plupart du temps, finalement. Ce septičme tome voit le grand retour des sept grands héros de Narnia (que de subtilités avec ce chiffre 7, le chiffre absolu représentant la consécration divine, si je me souviens bien de mes cours de littérature médiévale avec la symbolique des nombres…) : Polly et Digory (les deux enfants devenus grands du tout premier tome), Peter, Edmund et Lucy (Susan est bannie ŕ jamais de Narnia, Susan est le Mal absolu, Susan est une jeune femme superficielle qui n’a foi en rien, surtout pas en Narnia !), Jill et Eustache (qui nous avaient occupés le tome précédent). Tous sont réunis par bribes au cours du tome, et finalement, se retrouvent définitivement ŕ la fin de celui-ci, avec les autres personnages importants qu’ils ont pu rencontrer au cours de leurs aventures (Tumnus, Caspian, Ripitchip,…) dans un jardin, avec des pommes de la connaissance… hhhmmm hhhmmm…
Qui dit nouveau tome dit également nouveau Ť paysages ť narniens. A croire que le monde de Narnia est extensible ŕ l’infini et qu’ŕ chaque coin de collines, une nouvelle plaine gigantesque se cache ! Je peine énormément ŕ me représenter ce monde particulier. Dans les autres sagas fantasy les cartes sont lŕ pour nous aider (certes, il y a quelques cartes chez Lewis également, mais elles sont assez sommaires et surtout, toujours partielles car correspondant ŕ tel ou tel tome !) et nous présentent le monde dans son ensemble, avec tous les détails importants pour qu’on s’y retrouve. Je ne sais absolument pas quelle Ť forme ť générale a le monde de Narnia, quels sont les principaux fleuves, les principales montagnes… Bon, d’un côté, ce flou sert aussi également ŕ accentuer la thčse de Lewis du Ť ce monde-lŕ n’est qu’un reflet du vrai Narnia ť… et puis, c’est bien connu, le Ť Paradis ť n’a pas de limites ! Et en parlant de Ť Paradis ť, je pense qu’on peut appeler ainsi, l’endroit qu’atteignent enfin tous les héros ŕ la fin de ce tome ; en tout cas, c’est un endroit luxuriant, oů tout le monde s’aime, tout le monde est beau et… situé trčs, trčs, trčs haut (les personnages doivent toujours grimper plus haut) ! Je pense que l’image est assez évidente… et pas trčs subtile !
Au niveau du style (enfin, de la traduction), rien de bien nouveau. Je trouve toujours l’ensemble assez impersonnel et froid. Mais en plus, cette fois, j’ai eu du mal ŕ comprendre ce qui se passait dans certains passages ; notamment les paragraphes expliquant une destruction, une Ť apocalypse ť ? J’ai trouvé ça trčs abstrait… impossible de me représenter la chose ! J’avais peut-ętre déjŕ commencé ŕ décrocher, ce qui expliquerait mes difficultés de compréhension… mais c’est quand męme loin d’ętre clair, ŕ mon goűt ! Le développement flagrant du côté religieux et les passages sur les théories platoniciennes me semblent un peu compliqués pour les plus jeunes lecteurs… ceci dit, peut-ętre que comme pour la saga Harry Potter, C.S. Lewis escomptait que ses lecteurs du premier tome suivraient jusqu’au dernier et auraient donc grandi lors de la lecture de celui-ci… Dans tous les cas, ça se lit plus ou moins vite, mais comme d’habitude, c’est loin d’ętre transcendant !
Les Petits [+] :C’est court, plus ou moins fluide et donc plus ou moins vite lu ! Retour de personnages qu’on avait laissés précédemment : Lucy, par exemple. Les messages et la morale qui, męme Ť bateau ť, restent Ť intéressants ť. Les illustrations sont toujours lŕ, toujours aussi jolies.
Les Petits [-] :Des personnages qui ne me touchent pas vraiment. C’est trčs manichéen, beaucoup trop porté sur la religion, Dieu, le Bien, le Mal… sujets intéressants mais présentés sans aucune subtilités ! Un style toujours impersonnel et froid, et en plus, cette fois, j’ai eu du mal ŕ comprendre ce qui se passait pendant certaines scčnes ! Pas assez de ręve et de magie pour une saga fantasy…D'autres avis : Lyra Sullyvan, Setsuka, Véro.
Bilan : Aprčs sept tomes, un bilan s’impose. Je ne comprends définitivement pas ce qui fait le si grand succčs de cette saga. Les tomes sont trčs inégaux : certains ont réussi ŕ m’intéresser (le troisičme et le cinquičme, notamment), d’autres m’ont laissée indifférente et d’autres encore, m’ont carrément ennuyée ! Dans tous les cas, je n’ai pratiquement jamais ręvé, chose que je demande lorsque je lis un livre (ou une saga) de fantasy. Je remercie donc les deux adaptations (jusqu’ŕ maintenant) proposées par Disney qui offrent la magie qui ne se dégage pas des textes de C.S. Lewis.
Si vous voulez vous lancer dans cette saga, préférez acquérir les tomes séparément. Je possčde le gros pavé et, en plus d’ętre indigeste (jamais je n’aurais pu lire les sept opus d’affilée !), il est trčs difficilement transportable et trčs difficile ŕ prendre en main !
En revanche, les illustrations internes (celle de couverture est plutôt moche, je trouve !) valent le détour. Style gravures, elles sont soit en pleine page (en introduction de chaque tome), soit en en-tęte (en introduction de chaque chapitre). Elles ne sont pas encore assez nombreuses ŕ mon goűt, mais c’est déjŕ ça !
Męme si mon avis est plus que mitigé sur l’ensemble de cette saga, je suis tout de męme trčs heureuse de l’avoir découverte et d’ętre allée jusqu’au bout. Je peux dorénavant dire que j’ai lu Le Monde de Narnia dans son intégralité, je peux maintenant dire pourquoi j’ai aimé tel élément, pourquoi tel autre m’a ennuyée…
Je suis fičre de moi sur ce coup-lŕ et je suis trčs fičre de mes co-lectrices qui sont aussi venues ŕ bout des sept tomes ! Bravo les filles, on assure !