Écrit par La Nouvelle Expression
Mardi, 30 Novembre 2010 13:03
éééàêéàééééééèéé
Ce 30 novembre à Yaoundé, la représentation locale du Fonds monétaire international devrait présenter le rapport sur les perspectives de développement de l'Afrique subsaharienne. Ces grandes tendances produites régulièrement par le Fmi permettent aux économistes et décideurs d'anticiper sur les performances économiques des régions et des Etats. La principale conclusion de ce rapport révèle que : « selon les projections, le taux de croissance économique de l'Afrique subsaharienne devrait atteindre 5 % en 2010 et 5½ % en 2011. Si ce scénario se confirme, la plupart des pays de la région auront bel et bien renoué avec des taux de croissance proches des niveaux élevés enregistrés au milieu des années 2000 ».Pour les experts du Fonds, la bonne résistance de l'Afrique noire à la crise mondiale est avant tout le résultat d'une grande rigueur dans le maintien des cadres macroéconomiques appropriés. « La résilience dont a fait preuve la région pendant toute la crise financière mondiale s'explique en grande partie par l'application de politiques économiques bien conçues. À la veille des chocs mondiaux de la période 2007– 09, la situation économique de la plupart des pays de la région était bonne : croissance régulière, inflation faible, solde budgétaire viable, réserves de change en hausse et dette publique en baisse », analyse ce rapport. Lorsque les chocs sont survenus, ces pays ont pu manier avec adresse leurs politiques budgétaires et monétaires pour atténuer les effets négatifs du bouleversement soudain du commerce, des prix et des flux de financement mondiaux. Si le fonds monétaire estime qu'en 2010 et 2011, la croissance devrait être généralisée grâce à la demande intérieure restée vigoureuse du fait de la hausse des revenus réels et du rythme soutenu de l'investissement privé et public, il reste conscient du fait que la crise financière mondiale a laissé des traces, que révèlent les indicateurs macroéconomiques. D'autant que, sur le plan mondial, la reprise des pays avancés semble encore hésitante et les flux de financement pourraient être compromis par les difficultés des finances publiques dans ces pays. On notera en tout cas qu'en Afrique subsaharienne, le chômage a considérablement augmenté dans les pays où le secteur manufacturier est relativement plus développé et que les soldes budgétaires se sont détériorés, « en particulier dans les pays à revenu intermédiaire et les pays exportateurs de pétrole ». De plus, les exportations n'ont toujours pas retrouvé leurs niveaux d'avant la crise, tandis que la croissance du crédit reste modeste.Concernant le financement de l'économie, le Fonds monétaire international note que le soutien des banques reste à parfaire, et que le secteur bancaire innove peu. « Dans la plupart des pays, le secteur financier s'est aussi révélé assez résilient. Cela tient, d'une part, à l'effet relativement modéré de la crise sur la production par rapport à d'autres régions et, d'autre part, à l'exposition limitée des banques aux risques de marché et de liquidité dont ont souffert un grand nombre de pays avancés. Dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, la structure des bilans est plus simple que dans les pays avancés, dans la mesure où elle est concentrée, du côté des actifs, sur les prêts traditionnels et la détention de titres publics. Pour ce qui est du financement, les banques de la région s'en remettent essentiellement aux dépôts, qui sont en général une source plus stable de financement. Cela dit, des difficultés sont apparues de façon localisée dans plusieurs pays (par exemple Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Nigéria, République Centrafricaine et Tchad). Ces difficultés découlaient essentiellement des faiblesses préexistantes qui ont été exacerbées dans certains pays par le ralentissement économique ».
La résistance à la crise a été diversement organisée au plan monétaire, selon que les pays avaient des taux de change fixes ou flottants. Les experts du Fmi notent ainsi que sur le plan monétaire, comme en matière budgétaire, les autorités des pays d'Afrique subsaharienne » ont fait preuve d'adresse dans l'utilisation des instruments de politique monétaire » ces dernières années, entre autres, en puisant sur les réserves de change, dans le cas des pays à taux de change fixe, ou en permettant une certaine souplesse, dans le cas des pays à taux de change flottant, pour contrer les effets des chocs externes. « Cette politique s'est révélée plus efficace qu'on ne l'avait supposé antérieurement pour influencer les conditions monétaires internes. Tant que les pressions inflationnistes et la croissance du crédit restent modérées, il ne semble pas urgent de revenir sur les réductions de taux d'intérêt ».
« À long terme, estime le staff du Fonds, l'amélioration des services publics et des infrastructures, le renforcement des systèmes financiers et le maintien d'un climat propice à l'activité économique devraient rester les objectifs primordiaux des pouvoirs publics ».car ces problèmes des gouvernances économiques et politique (instabilité politique) plombent la croissance comme il a été constaté dans les pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine en tout état, de cause, le Fonds maintient son conseil de base selon lequel les cadres budgétaires plus solides pourraient contribuer à maintenir la stabilité macroéconomique tout en canalisant les ressources vers les dépenses prioritaires.
Un conseil qui part de l'observation selon laquelle, dans un grand nombre de pays, « il est de plus en plus nécessaire de centrer la politique budgétaire non plus sur les mesures de stabilisation à court terme de la production mais plutôt sur les considérations financières à moyen terme et la viabilité de la dette ». Selon le Fmi, le maintien des mesures de soutien budgétaire est sans doute justifié seulement dans un petit nombre de pays où la croissance devrait rester inférieure à son potentiel et où la viabilité de la dette n'est pas menacée.