Port autonome de Douala : Le guichet unique

Écrit par Mutations   

Mardi, 30 Novembre 2010 12:02

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A partir du 1er janvier 2011, le Guce ne pourra pas organiser les exportations sur le marché européen;
La dématérialisation de ce service est bloquée par l'impératif d'une loi régissant le commerce électronique.
Le Cameroun et le Guichet unique des opérations du commerce extérieur (Guce) accueillent les 13 et 14 décembre prochains le troisième comité exécutif de l'Alliance africaine pour le commerce électronique (Aace), organisme créé en mars 2009 à Addis-Abeba en Ethiopie, et dont le rôle est la promotion du concept de guichets uniques nationaux et régionaux en conformité avec les recommandations des institutions internationales. L'un des enjeux du rendez-vous de la capitale économique camerounaise est l'examen du concept Import Control System (Ics). A travers ce système, l'Europe est en train de durcir sa législation. A partir de l'année prochaine, en effet, l'Union européenne met en application un nouveau système de contrôle des importations.
En clair, à compter du 1er janvier 2011, toute marchandise devant entrer sur le territoire de l'Union européenne, quelque soit son mode de transport et quelle que soit sa nature, doit impérativement faire l'objet d'une déclaration contenant 31 informations, qui doit être adressée par voie électronique aux autorités douanières européennes avant l'arrivée de la cargaison.

Cette nouvelle législation appelée est en fait un dispositif qui s'inscrit dans un cadre plus large de sécurisation des échanges commerciaux à l'échelle mondiale. Le dispositif de l'Union européenne a été, pour la première fois, mis en place en 2006 à la suite d'une décision prise par l'Organisation mondiale des douanes (Omd) en 2005, qui avait abouti à l'adoption d'un dispositif de sécurisation appelée Safe. Mais depuis 2006, les instances européennes s'occupaient à mettre en place les procédures et les modalités opérationnelles pour sa mise en application.
Raison pour laquelle ce n'est finalement qu'en janvier 2011 que le dispositif sera effectivement et entièrement mis en application. Cette nouvelle législation pourrait être à l'origine des tracasseries sans fin pour les opérateurs économiques camerounais et africains à compter du 1er janvier 2011. Le problème qui risque de se poser pour les exportateurs Camerounais est de savoir si les conditions requises par cette nouvelle loi pourraient être satisfaites par les moyens logistiques mis en œuvre au Cameroun dans le processus d'acheminement des marchandises. Car, au Cameroun, dix ans après la création du Guce, la présence physique des intervenants au Port autonome de Douala et les opérations numériques ne sont pas bouclées.

Basculement complet
Alors que la première phase du guichet unique électronique a été lancée et est visible à travers le Certificat d'identification des véhicules importés d'occasion (Civio) utilisé par la Société générale de surveillance (Sgs), le processus d'implantation physique au siège du Guce des différents intervenants reste inachevé. Qu'en est-il alors de la phase la plus «révolutionnaire» de ce processus, à savoir le passage du Guce physique au Guce électronique? «Pour l'instant, quelques procédés sont déjà fonctionnels, mais l'on ne saurait parler d'un basculement complet. Mais il faut dire que l'on attend toujours la loi qui doit régir les opérations du commerce électronique. Tant que cette loi n'aura pas été adoptée, il serait difficile que le processus soit effectif, même si des opérations de commerce électronique sont en vigueur dans des secteurs comme la banque et les compagnies aériennes», expliquait, il y a quelques jours, une source au Guce. Moralité : en janvier 2011, les marchandises camerounaises à destination de l'Europe pourraient avoir des difficultés à l'entrée, faute de logistique pouvant permettre au Guce de respecter la nouvelle réglementation qui entrera en vigueur en Europe dans un peu plus d'un mois.